Un sport, une ville, un territoire
Les données initiales, qui faisaient état de trois décisions au tie-break pour les quatre derniers Mulhouse-Béziers, sonnaient comme un avertissement pour les cardiaques. Cette soirée au Palais n’était pas pour eux. Mais jamais personne n’aurait imaginé un dénouement pareil, avec des retournements de situation à répétition, au terme d’un match de 2h45 de jeu réel !
Imaginez une équipe mulhousienne qui prend l’eau de toutes parts, avec une réception qui explose, un contre aux abonnés absents, une distribution sans inspiration et une attaque fébrile. C’est pourtant ce tableau que les Mulhousiennes ont tracé dans un 3ᵉ set marqué par 12 fautes directes (5 au service, 4 en attaque et 3 en réception). Un set perdu (21-25) avec des joueuses ayant encore moins existé que dans la manche précédente (21-25).
Cependant, au prix d’un set initial remporté de justesse (26-24), le VMA restait en vie. Quelques malheureux pessimistes quittaient toutefois les gradins, convaincus qu’il n’y avait plus rien à espérer… Mauvaise idée ! Le meilleur était à venir ! Et le meilleur n’est pas peu dire puisque, poussées dans leurs derniers retranchements, les Mulhousiennes avec Aristea Tontai et Jasmine Gross au centre, le retour de Jessica Kosonen dans le six aux côtés des incontournables Léa Soldner, Maria Alejandra Marin, Valentina Diouf et Katelyn Evans, jouaient une partition de haut-niveau pour coller un 25-9 à Béziers et retarder l’échéance.
Retarder l’échéance est le sentiment que chacun a éprouvé à l’entame du tie-break particulièrement mal négocié (0-4, 1-5). Pire… A 9-12, il fallait être un doux rêveur pour imaginer que Béziers allait encore, pour la 3ᵉ fois de suite, laisser échapper un tie-break qui lui semblait acquis. Pourtant, le seul block gagnant de Jessica Kosonen dans ce match tombait au meilleur moment pour sonner la révolte mulhousienne (10-12) confirmée par un ace de la Finlandaise (11-12). Katelyn Evans, MVP de la soirée, concrétisait un 4-0 mulhousien pour inverser la tendance (13-12). Le public était en transe et donnait de la voix. En bonne capitaine, l’Egyptienne Houssameldiem Meawed égalisait (13-13) et la pointue slovaque Karin Sunderlikova offrait même une balle de match à Béziers (13-14). Balle de match sauvée par Katelyn Evans (14-14). Un contre gagnant d’Aristea Tontai donnait au VMA sa première balle de match (15-14) effacée par Béziers qui obtenait une seconde chance sur un ace signé par l’Américaine Amélia Moore (15-16). Heureusement pour Mulhouse, Katelyn Evans sur deux coups de patte magiques portait le coup de grâce (17-16, 18-16) à des Biterroises plus que jamais maudites !
Le VMA s’en sort bien… Mais, il faudra réaliser une prestation autrement aboutie pour espérer ramener des points de Paris-Levallois qui constitue la prochaine destination à risques, samedi, du groupe à François Salvagni.
Christian Entz
Volley Mulhouse Alsace – Béziers : 3-2. Arbitrage de MM. S. Vanderbeeken et F. Ho. Les sets : 26-24 (38′), 21-25 (36′), 21-25 (37′), 25-9 (25′), 18-16 (29′). Temps total de jeu : 2h45. 2978 spectateurs.
VMA : 70 attaques gagnantes sur 165 (42 %). Evans (26/55), Diouf (17/51), Legros (6/12), Kosonen (3/16), Gross (7/14), Tontai (5/6), Jatzko (4/5), Marin (2/6). 11 services gagnants (Diouf 3, Kosonen 3, Gross 2, Tontai 1). 9 blocks (Gross 3, Tontai 3, Kosonen 1, Legros 1, Diouf 1). 27 fautes directes dont 5 en réception et 12 au service.
Six de départ : Marin (puis Danard-Selosse), Kosonen (puis Jatzko), Evans, Diouf (puis Nana), Gross (puis Tontai), Legros (puis Casadéi). Libéro : Soldner. Coach : F. Salvagni.
Béziers : 52 attaques gagnantes sur 154 (34 %). Holterhaus (15/47), Meawad (14/32), Sunderlikova (11/43), Moore (6/15), Majowska (5/9l, Lazano (1/2), Stockman (0/1), Debell (0/4). 5 services gagnants (Sunderlikova 3, Moore 1, Lazaro 1). 12 blocks (Moore 5, Lazaro 3, Majowska 2, Sunderlikova 2). 22 fautes directes dont 5 au service.
Six de départ : Lazano (puis Bouzinac), Holterhaus (puis Ammirati), Meawad (puis Debell), Sunderlikova, Majkowska (puis Stockman), Moore. Libéro : Bernard. Coach : F. Havas.
