Georges Carpentier, qui a donné son nom au théâtre du choc au sommet VMA-Nantes, est le premier boxeur français à avoir conquis un titre de champion du monde professionnel. Mulhousiennes et Nantaises ne pouvaient pas bénéficier de meilleur lieu pour exprimer leur talent et un punch débordant.
Contrairement à Nantes, qui n’a encore jamais remporté la Coupe de France malgré trois présences en finale (2014, 2016, 2019), les Mulhousiennes peuvent se vanter d’avoir inscrit le nom de l’ASPTTM au palmarès de l’épreuve. C’était à Mulhouse en 2021, après quatre finales perdues face à Cannes (2000, 2009, 2010, 2012). Une finale remportée aux dépens d’Istres et une certaine Annayka Legros, aujourd’hui au VMA, en plein confinement dû à la crise du Covid. Ce moment d’euphorie trop confidentiel, sans artifice ni paillette, n’est pas le meilleur souvenir pour Léa Soldner et le coach François Salvagni, derniers rescapés du collectif mulhousien victorieux, qui rêvent d’un faste à la hauteur de l’événement. Aujourd’hui, d’Isaline Sager-Weider, dont ce sera la dernière chance de remporter la Coupe de France après trois échecs sous le maillot mulhousien (2009, 2010, 2012), aux plus jeunes Enora Danard-Selosse et Julia Casadéi qui vivront leur première finale, toutes sont unanimes pour évoquer l’approche d’un moment magique. « Je suis très excitée, avoue Julia. J’ai bien l’intention de profiter de cette première fois comme si c’était la dernière fois ! » Enora Danard-Selosse se dit : « pressée d’y être parce que je crois dans notre équipe ! » Et pour Isaline Sager-Weider, qui a la particularité d’avoir porté le maillot nantais la saison dernière, cette finale est encore plus précieuse au moment d’annoncer une retraite professionnelle : « C’est peut-être la dernière finale ou pas… Il reste celle des play-offs à chercher ! En attendant, je vais profiter de celle-là ! »
Exception faite pour Léa Soldner, lauréate en 2021 avec le VMA, et Silke Van Avermaet qui a remporté cinq coupes de Belgique avec Asterix Kieldrecht/Beveren, le VMA compte davantage de finalistes malheureuses qu’heureuses en son sein. A commencer par Carli Snyder, sous le maillot cannois, battue par Le Cannet (2022) et Béziers (2023), et sa compatriote Jaali Winters également cannoise en 2022.
Les deux récentes victoires nantaises aux dépens du VMA en championnat et la première place des Neptunes, en Ligue A féminine, font de Nantes le favori de cette finale. Mais, l’histoire de la Coupe de France, plus que n’importe quelle autre épreuve, est riche de ces fables où la tortue « gratte » le lièvre. Il y a eu le Racing Villebon (en 2001) et Le Cannet (en 2015) qui ont commis le crime de lèse-majesté lors du règne cannois (19 Coupes de France entre 1996 et 2016), mais aussi Aix/Venelles, vainqueur de Béziers en 2017 (3-2 et 17-15 au tie-break), et la défunte AS Saint-Raphaël, 7e en championnat et victorieuse de Nantes en 2019 après avoir éliminé l’ASPTTM en demi-finale.
« Nous sommes arrivées à ce stade de la compétition dans la douleur, confie Magali Magail, la manager-générale. Nantes y est parvenu dans la douceur en dominant la compétition cette saison ». Entendez par là que l’envie est la même de Mulhouse à Nantes… Mais, à l’heure de cette finale, si quelqu’un à faim, c’est bien le VMA !
Christian Entz à Paris