L'Alsace du 17/11/15 : Maéva Orlé veut garder sa Coupe
Maéva Orlé, qui emmènera l’attaque mulhousienne face au Cannet en huitièmes de finale de la Coupe de France, ce soir à 20 h au Palais des sports, a la particularité d’avoir remporté la compétition cette année avec son adversaire du jour.
Il y a huit mois, Maéva Orlé tenait la Coupe de France dans ses bras après avoir mis un terme à la suprématie cannoise qui durait depuis 2003 dans cette épreuve. Après douze victoires consécutives en finale, dont trois aux dépens de l’ASPTT Mulhouse (en 2009, 2010 et 2012) et deux face au Cannet (en 2008 et 2011), Cannes a plié (1-3), en ce 21 mars 2015, jusqu’à subir l’affront d’un dernier set cinglant (12-25).
« C’est le genre de souvenir qui restera gravé encore très, très longtemps dans ma mémoire, avoue Maéva Orlé, alors au Cannet et devenue Mulhousienne cet été. Il n’y a pas un moment qui ait été plus fort qu’un autre ce jour-là. Cela a été un véritable enchaînement de frissons entamé dès notre victoire en demi-finale à Mulhouse. Rien que l’honneur d’être en finale était déjà grandiose. Après, jouer à Paris, dans la ville où je suis née et où j’ai grandi, devant ma famille, c’est toujours spécial. Cela a duré jusqu’au dernier point. Là, ça a été magnifique, magique, très intense ! »
« Il y aura beaucoup d’émotion… Mais pas assez pour me mettre des bâtons dans les roues ! »
Le timbre de la voix de Maéva Orlé trahit une émotion toujours intacte en réveillant ce souvenir. Une émotion qui la poursuivra forcément, aujourd’hui, au moment de fouler le parquet du Palais des sports. « Depuis que j’ai pris connaissance du tirage au sort, je me prépare pour ce moment, poursuit la jeune internationale de 24 ans. Il y aura beaucoup d’émotion, c’est certain… Mais pas assez pour me mettre des bâtons dans les roues ! J’ai passé cinq ans au Cannet et de l’équipe de la saison dernière, il ne reste que le staff, Élisabeth Fedele et Marina Zambelli. Deux filles que j’apprécie beaucoup. Mais, ce soir, je ferai tout pour les battre ! »
« On avait interdiction de perdre à Mulhouse ! »
Le hasard veut qu’en février dernier, Le Cannet soit venu à Mulhouse pour battre l’ASPTTM (3-1 : 20-25, 25-17, 26-24, 25-22) et obtenir son billet pour la finale. Et cela, déjà, avec le coach italien Riccardo Marchesi. Véritable artisan de la performance cannetane sur l’ensemble de la saison dernière, ce dernier tiendra un discours que Maéva Orlé connaît pour l’avoir maintes fois entendu quand Le Cannet jouait Mulhouse. « Les matches entre Mulhouse et Le Cannet ont toujours une notion de derby, confie l’attaquante postière. Très souvent, ce match correspond à une demi-finale de play-offs ou de Coupe de France. La saison dernière, Riccardo Marchesi s’était fait l’écho des dirigeants. Il avait été clair : on avait interdiction de perdre à Mulhouse ! »
« Je suis certaine qu’elles vont se réveiller un jour ou l’autre ! »
En quinze ans de carrière, Maéva Orlé n’a connu que deux clubs avant l’ASPTTM. Le Plessis-Robinson, où elle a fait ses gammes (de 2001 à 2007), et Le Cannet, qu’elle a rejoint en 2010 après avoir fréquenté le Centre national (IFVB) durant trois ans.
L’enchaînement de soucis dont est sujet Le Cannet, avec la destruction de son gymnase par les inondations d’octobre et l’arrivée tardive de ses joueuses, ne laisse pas Maéva Orlé indifférente. « Je ne doute pas un instant de la valeur de cette équipe , avoue cette dernière. Je me refuse de juger les résultats actuels du Cannet (lanterne rouge de la Ligue A féminine) parce qu’elles sont en difficulté… Je suis certaine qu’elles vont se réveiller un jour ou l’autre ! »
Mais comme Maéva aspire à retrouver la saveur d’une Coupe, si les Cannetanes pouvaient encore attendre un peu, les Mulhousiennes leur en seraient très reconnaissantes !
Article signé Christian Entz.