Le VMA ne rate pas le quart

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Au prix de leur meilleure prestation de la saison et au terme d’un gros combat, les Mulhousiennes ont éliminé les championnes de France en titre du Levallois/Paris en trois sets secs (25-22, 25-22, 25-23) ce mardi soir au Palais des Sports Gilbert Buttazzoni. Les voilà en demi-finales de la Coupe de France en compagnie de Nantes, d’Aix/Venelles et de Quimper, vainqueurs respectivement de Nancy (3-1), Terville (3-0) et de Bordeaux (3-2).

Un sport, une ville, un territoire

S’il y a une victoire que le public attendait, c’est bien celle-là. Il y a, à la fois le billet pour les demi-finales de la Coupe de France, mais aussi et surtout la confirmation du potentiel mulhousien. Pour la première fois de la saison, le collectif du VMA a été digne de ses ambitions et les individualités suffisamment généreuses dans l’effort pour enflammer le Palais et renverser les championnes de France.

MVP avec 20 points à son crédit, il y a deux semaines lors de la victoire parisienne à Mulhouse, Maria Schlegel s’est contentée cette fois de 6 points. « Avec Fabio Tisci (le coach-adjoint), nous avons passé notre dimanche à décortiquer les matches de Levallois/Paris, a confié François Salvagni en fin de match avec le sentiment du devoir accompli. Je pense qu’on les a pris par le bon bout ! »

Après avoir raté l’entame de leurs deux derniers matches de championnat, les Mulhousiennes ont été, cette fois, les premières à l’ouvrage (7-4) sous l’impulsion d’une Reagan Rutherford intraitable en attaque (5/5). À 12-6, les attaquantes mulhousiennes affichaient un ratio exceptionnel (8/9) face à des Franciliennes (4/11) se heurtant à la défense locale. À l’exception de la séquence parisienne, soldée d’un 6-0 (de 21-13 à 21-19) avec Avril Garcia au service, le VMA a parfaitement maîtrisé son sujet et, cela, jusqu’en fin de set marquée par le seul contre gagnant mulhousien de la manche, signé Aristea Tontai, sur la première balle de set (25-22). Le peu de déchet enregistré par les Mulhousiennes (4 fautes directes dont 2 au service), l’insolente réussite offensive de Reagan Rutherford (7/11, 64 %) et une réception enfin stable étaient à l’origine de ce gain initial.

Avec un rendement à 50 %, Bianca Cugno était encore la première menace pour les Mulhousiennes en abordant le 2ᵉ set. Néanmoins, pour avoir su neutraliser l’attaquante de pointe argentine à ce moment du match et ouvert la boite à claques (8 contres gagnants dans ce seul set !), le VMA a pris une option importante sur l’issue des débats. De part et d’autre, les défenses ont pris le meilleur sur les attaques dont les statistiques sont tombées, de 47 à 30 % pour le VMA et de 44 à 32 % pour Paris, en l’espace d’un set. Après une belle entame locale (9-5), le jeu s’est équilibré à 11-11 et les égalités se sont multipliées jusqu’à 17-17. L’enchaînement de trois contres gagnants d’Annayka Legros et de Reagan Rutherford (18-17, 19-17, 21-17) provoquait un nouveau break que les Parisiennes effaçaient (22-22). Au prix de défenses tout aussi héroïques qu’acrobatiques, le VMA assurait l’essentiel avec, encore, Aristea Tontai à la conclusion de la première balle de set sur un nouveau contre gagnant (25-22).

Curieusement, le 3ᵉ set a été le plus limpide et, paradoxalement, celui qui aura suscité le plus d’émotions. Katelyn Evans, d’abord au service (4-1) ensuite en attaque (8/16 dans cette dernière manche), Annayka Legros (3/4) et Enora Danard Selosse, dont les efforts tant au service qu’en défense et à la distribution allaient être récompensés par le titre de MVP, ont été les premiers artisans de l’avance locale (13-8, 16-11, 23-15). Mais, il n’y a pas de grand match sans émotion et les Mulhousiennes ne se seraient pas permis d’en finir avec Paris sans offrir quelques frayeurs à un public qui ne demande qu’à vibrer. Alors, à deux points du match, le sursaut d’orgueil parisien et un peu de suffisance locale ont provoqué un premier frisson. L’entrée en jeu de Julia Casadéi en réception s’est avérée nécessaire et efficace pour offrir la première balle de match (24-20). Il a, toutefois, fallu attendre la 4ᵉ balle de match pour que l’attaque de Jessica Kosonen accroche le petit doigt de Jazmine White pour que le VMA s’impose (25-23) en ce jour de fête. En ce mardi, Léa Soldner et Romi Bal fêtaient leur 29ᵉ et 17e anniversaires et Katelyn Evans avait eu 27 ans la veille. De bonnes raisons pour s’offrir un peu de bonheur !

Christian Entz

 

Volley Mulhouse Alsace – Levallois/Paris : 3-0

Les sets : 25-22 (26′), 25-22 (34′), 25-23 (34′). Temps total de jeu : 1h34. Arbitrage de MM. J-P. Daret et Marvyn Sayag. 2614 spectateurs.

VMA : 46 attaques gagnantes sur 109 (41 %). Rutherford (15/34), Evans (14/34), Legros (7/15), Kosonen (8/18), Tontai (2/6), Danard-Selosse (0/2). 5 services gagnants (Evans 2, Tontai 2, Kosonen 1). 9 blocks (Legros 3, Tontai 3, Evans 1, Rutherford 1, Danard-Selosse 1). Les points : Evans 17, Rutherford 16, Legros 10, Kosonen 9, Tontai 7, Danard-Selosse 1. 15 fautes directes dont 5 au service et 4 erreurs en réception. Six de départ : Danard-Selosse, Kosonen, Evans (puis Casadéi), Ruthethord, Legros (puis Nana), Tontai. Libéro : Soldner. Coach : F. Salvagni.

Levallois : 45 attaques gagnantes sur 113 (39 %). Cugno (14/37), White (9/12), Murek (10/21), Schlegel (5/17), Tkachenko (2/11), Garcia (2/5), Chemama (1/2), Morello (0/1), Becker (0/1). 3 services gagnants (White 1, Tkachenko 1, Chemama 1). 5 blocks (White 2, Schlegel 1, Becker 1, Tkachenko 1). Les points : Cugno 15, White 11, Murek 10, Schlegel 6, Tkachenko 4, Garcia 2, Chemama 2. 14 fautes directes dont 7 au service et 5 erreurs en réception. Six de départ : Morello (puis Chemama), Murek (puis Verger), Schlegel Mosegui (puis Tkachenko), Cugno (puis Depié), White, Garcia (puis Becker). Libéro : Biemel. Coach : A. Orefice.