Le VMA retrouve un peu de couleurs

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Le VMA renoue avec la victoire à Cannes (3-1) et passe en quart de finale de la Coupe de France sans être rassurant et encore moins rassuré.

Un sport, une ville, un territoire

On ne pénètre pas dans l’antre du Palais des Victoires cannois dans l’indifférence. C’est ici que Racing local a écrit quelques-unes des plus belles pages du volley français. C’est encore ici que l’ASPTT Mulhouse a pris ses plus belles leçons à haut-niveau avant d’y signer d’authentiques exploits, notamment dans la course au titre de 2017. Les murs sont encore empreints de souvenirs que le temps n’effacera jamais. Malheureusement pour la légende, l’écrin est désormais trop grand pour le joyau local que Riccardo Marchesi tente de polir avec le plus illustre des patrons de centre de formation. Un certain Yan Fang qui a donné ses lettres de noblesse au volley cannois. Il est loin le temps où Cannes éliminait les Bergame, Istanbul et autres Moscou…

Ce mardi soir, il y avait moins de 300 personnes pour assister à ce 8ᵉ de finale de la Coupe de France dont l’histoire ne retiendra que la victoire mulhousienne. Cannes lutte pour sa survie au sein de l’élite et Mulhouse était en proie au doute après ses deux premières défaites annuelles, face à Béziers et Terville, concédées dans un contexte impensable (de 2-0 à 2-3) de la part d’un prétendant au titre.

Pendant deux jours à Cannes, François Salvagni a multiplié les entretiens avec ses joueuses pour écouter, parler et trancher. Il attendait de ces dernières qu’elles aient faim et qu’elles le montrent sur le terrain. Elles l’ont fait, initialement, avec 4 blocks d’entrée (0-5) et une maîtrise retrouvée (3-10) pour finalement retomber dans une certaine suffisance et perdre le bénéfice de leur belle entame (14-15). Après un enchaînement de fautes directes (7 dont 5 en attaque), la rentrée de Jessica Kosonen, la présence d’Aristea Tontai (4/5 en attaque et 1 contre) et, surtout, le réveil de Katelyn Evans changeaient toutefois la donne (15-21, 16-25).

Le 2ᵉ set, sous l’impulsion de Juliette Fidon, voyait Cannes faire illusion (8-5) et le VMA réagir (11-15, 13-18, 18-25). Victime d’une alerte musculaire au mollet, Alejandra Marin laissait sa place à Enora Danard Selosse pour assurer la distribution à l’entame de la 3ᵉ manche. Avec Léa Soldner, Jessica Kosonen, Katelyn Evans et Reagan Rutherford, vaillantes en défense, le VMA faisait vivre la balle, mais sans parvenir à finir les points au filet. Comme face à Terville, les Mulhousiennes coinçaient à 20-21 pour céder (25-22) malgré l’énorme déchet cannois dans ce set (9 fautes directes dont 5 au service). Du déjà-vu… Et très peu rassurant ! Fort heureusement, Enora Danard Selosse réussissait en ce début de 4ᵉ set sa meilleure séquence en profitant de la crédibilité de la fixation d’Annayka Legros pour démarquer Reagan Rutherford (1-5) avant un bon passage au filet d’Aristea Tontai (2-9). Pour ne pas avoir su enfoncer le clou à 11-16, le VMA se faisait encore peur quand Hanna Hellvig ramenait Cannes à une longueur (17-18). Katelyn Evans justifiait alors sa distinction de MVP de la soirée en cherchant un ballon capital en défense et en bonifiant son exploit au filet (17-19, 18-20). Annayka Legros (18-21, 20-24) rassurait enfin les siens avant la conclusion de Reagan Rutherford (20-25) trop souvent mal servie.

« J’aurais aimé que mes joueuses aient davantage d’agressivité technique pour se mettre à l’abri et jouer sans stress, regrettait François Salvagni en fin de match. Nous avons encore fait trop d’erreurs sans afficher l’indispensable rigueur pour bonifier les situations faciles. C’est un peu dommage que celles qui se plaignent de ne pas jouer n’aient pas montré davantage d’enthousiasme sur le terrain ! »

L’essentiel est toutefois acquis avec la qualification pour les quarts de finale qui concerneront Nantes, Paris/Levallois, Vandœuvre/Nancy, Aix/Venelles vainqueur à Béziers (3-1), Bordeaux tombeur du Cannet (3-0), Quimper, Terville et Mulhouse.

À Cannes, Christian Entz

 

RC Cannes – Volley Mulhouse Alsace : 1-3

Les sets : 16-25 (23′), 18-25 (25′), 25-22 (29′), 20-25 (26′). Temps total de jeu : 1h43. Arbitrage de MM. C. Lecourt et C. Vermande. Palais des victoires.

RCC : 46 attaques gagnantes sur 126 (37 %). Hellvig (11/30), Matthews (8/30), Fidon (7/21), Iakushina (6/9), Jorgensen (6/12), Massuel (6/18), Pezelj (2/4), Muscetti (0/2). 2 services gagnants (Jorgensen 1, Muscetti 1). 7 blocks (Massuel 3, Matthews 1, Hellvig 1, Jorgensen 1, Fidon 1). Les points : Hellvig 12, Matthews 9, Massuel 8, Fidon 8, Iakushina 6, Pezelj 2). 33 fautes directes dont 17 au service.

Six de départ : Muscetti, Fidon (puis Iakushina), Hellvig, Matthews, Jorgensen (puis Pezelj), Massuel. Libéro : Cambérabéro. Coach : R. Marchesi.

VMA : 47 attaques gagnantes sur 117 (40 %). Legros (9/14), Evans (14/33), Kosonen (9/27), Rutherford (8/24), Tontai (5/11), Jatzko (2/7), Marin (0/1). 6 services gagnants (Evans 3, Tontai 1, Rutherford 1, Legros 1). 7 blocks (Legros 3, Tontai 2, Kosonen 1, Jatzko 1). Les points : Evans 17, Legros 12, Kosonen 10, Rutherford 9, Tontai 8, Jatzko 3). 23 fautes directes dont 9 au service.

Six de départ : Marin (puis Danard-Selosse), Jatzko (puis Kosonen), Evans, Rutherford, Tontai, Legros (puis Castadéi). Libéro : Soldner. Coach : F. Salvagni.

 

LES POTINS DE CANNES

François Salvagni joue gagnant. Pour remplacer le Polonais Juszt Majciek, François Salvagni a fait appel à Fabio Tisci qui a la particularité d’avoir déjà été l’adjoint du coach mulhousien lors de la victoire en Coupe d’Europe de la CEV avec Urbino en 2011. À Cannes, Fabio Tisci était d’autant moins perdu qu’il a aussi été l’adjoint de Riccardo Marchesi, le coach cannois, à Basttistelli San Giovanni in Marignano.

Le Kentucky bien représenté. Six Américaines étaient sur le terrain dont les quatre Mulhousiennes : Jasmine Gross, Katelyn Evans, Annayka Legros et la dernière venue Reagan Rutherford. Cette dernière a retrouvé une ancienne adversaire de sa région en NCAA. La Cannoise Lauren Matthews a joué pour l’Université de Kentucky Western à Bowling Green quand Reagan Rutherford évoluait à l’Université du Kentucky à Lexington.

Fidèles parmi les fidèles. La dernière prestation mulhousienne au Palais a quelque peu refroidi les supporters alsaciens. Trois d’entre eux, Francis Dioni, Roland Tresch et Pascal Moretti, ont toutefois fait le voyage jusqu’à Cannes pour porter le VMA en quart.

 

Photo : Francis Dioni, Pascal Moretti et Roland Tresch, les trois courageux supporters mulhousiens ce mardi à Cannes. (Photo VMA/Christian Entz)