Descendant direct du Vero Volley Monza, déjà vainqueur des Mulhousiennes il y a deux ans en Ligue des champions, le Vero Volley Milano a changé d’appellation mais pas de fief ni d’ambitions. C’est dans le même dôme, théâtre de la défaite mulhousienne du 8 décembre 2021, que le VMA affrontera l’une des meilleures équipes italiennes du moment.
L’Allianz Vero Volley Milano, dont le palmarès fait état de deux Coupes d’Europe, la Challenge Cup en 2019 et la CEV en 2021, en dix ans d’existence dans le contexte professionnel, est l’actuel dauphin de Conegliano en serie A1 et le récent tombeur du Vakifbank à Istanbul en trois sets secs. Difficile d’imaginer que les Mulhousiennes puissent faire mieux que les Turques avec un effectif autrement moins fourni. Et, d’autant moins fourni, que la centrale américaine Annayka Legros, blessée au genou samedi dernier à Vandoeuvre-Nancy n’a pas fait le voyage en Italie.
Pour ce rendez-vous européen, François Salvagni est partagé entre deux sentiments. Autant une victoire face aux Serbes de Jedinstvo sera indispensable pour poursuivre l’aventure européenne autant un éventuel succès à Monza ne changera pas le sort des Mulhousiennes. En revanche, à trois jours de la réception d’Aix/Venelles, le VMA ne pouvait bénéficier d’un meilleur sparring-partner. « Après deux semaines pas parfaites, tous les matches sont importants, notamment pour améliorer notre jeu et la cohésion de l’équipe, explique le coach qui se refuse de faire l’impasse sur cette rencontre. Dans la perspective des trois dernières rencontres de championnat, Aix, Nantes et Chamalières, qu’il faudra gagner pour jouer l’une des deux premières places de la Ligue A féminine, le match face à Monza est très important. Il ne sera pas intéressant pour Monza mais beaucoup pour nous ! »
Le fait d’affronter quelques-unes des meilleures joueuses au monde est de nature à donner des ailes aux jeunes Mulhousiennes.
Entre Paola Egonu, l’internationale italienne d’origine Nigériane, sacrée MVP de la dernière Ligue des champions, mais aussi de la Nations League 2022 tout en étant la meilleure marqueuse des deux derniers championnats du monde (2022 et 2018), de la libéro Teodora Pusic, double championne du monde (2022 et 2018) et double championne d’Europe (2019 et 2017) avec la Serbie, sacrée meilleure libéro des derniers Mondiaux, en passant par Alessia Orro, championne d’Europe avec l’Italie en 2021, sacrée meilleure passeuse du championnat italien ces deux dernières saisons et meilleure passeuse de la Nations League en 2022, il y a du beau monde auquel Héléna Cazaute, qui a évolué à l’ASPTT Mulhouse de 2019 à 2021, est en droit de prétendre.
Logiquement, suivant l’âge, la perception de l’événement diffère… « Il y a 20 ans, j’étais impressionnée de jouer face à une Victoria Ravva, avoue Isaline Sager-Weider, la doyenne du VMA appelée à suppléer Annayka Legros. Aujourd’hui, je n’ai plus de complexe d’infériorité. A mon âge, je n’ai plus de pression… Plus besoin de me vendre ! Je veux juste profiter de ce moment face aux meilleures comme si c’était la dernière fois ! » Pour Enora Danard Selosse, qui aura 21 ans à la fin de l’année, il y a davantage d’étoiles dans les yeux… « Evoluer face à des joueuses pareilles, c’est impressionnant, confie la jeune passeuse. Mais, l’objectif, c’est de faire aussi bien qu’elles… C’est donc très motivant ! »
Faire aussi bien, conviendrait parfaitement au président Daniel Braun. Entre les intentions et la réalité du terrain, il y a néanmoins une différence que Silke Van Avermaet, Carli Snyder, Jaali Winters, Christelle Nana, Victoria Mayer et Léa Soldner entendent, toutefois, combler.
A la sortie du Parc des Sports de Vandoeuvre lès Nancy samedi soir, Annayka Legros. Fait inquiétant, le genou droit de l’Américaine s’était plié au milieu du second set. Les tests effectués ce lundi n’ont révélé aucune lésion. Dans le cas d’une extension du ligament, cela n’entraînerait pas de blessure à long terme pour Annayka Legros. Si sa présence contre Aix/Venelles ce samedi est très incertaine, elle pourrait encore être disponible pour le match contre Nantes le 16 décembre.
Christian Entz