La dernière fois que Paris/Levallois est venu à Mulhouse, le VMA jouait sa place en finale des play-offs 2024. Victorieuses à Paris (3-1), les Mulhousiennes étaient alors en position de force dans ces demi-finales disputées en deux matches gagnants. Hélas, pour elles, deux défaites au tie-break allaient solder leur saison par une place sur le podium sans finale et sans Ligue des champions. L’échéance de ce samedi n’est pas encore aussi capitale. Mais très certainement aussi vitale… Si le champion de France et le vainqueur de la Coupe de France n’étaient pas classés parmi les cinq premiers de la première phase, seules les trois meilleures équipes du championnat régulier seraient européennes la saison prochaine. Ce cas de figure est rare. En revanche, que l’un d’eux soit exclu des places d’honneur, pour donner lieu à quatre places qualificatives pour la Coupe d’Europe, est plus courant* et d’autant plus probable que la Saforelle Power 6 n’a encore jamais été aussi dense. Or, avec deux points de retard sur Paris et Aix, le VMA pourrait, en cas de défaite, se retrouver avec un handicap de trois points, voire cinq, et ne serait plus maître de son destin européen pour la saison prochaine. Dire que le VMA joue gros sur ce match face à Paris tient du plus bel euphémisme !
Par rapport à cette dernière demi-finale de play-offs, il n’y a guère de rescapées pour s’en souvenir. Dans les deux six de base, il ne subsiste que Léa Soldner et Annayka Legros au VMA et l’Argentine Bianca Cugno à Paris. Trop peu pour établir une comparaison. Même la victoire mulhousienne acquise à Levallois (1-3), au match aller, semble aujourd’hui révolue. Quant au dernier déplacement du VMA à Aix/Venelles, soldé par une défaite au tie-break, il est de même nature que celui des Franciliennes, enregistré en Provence, lors de leur dernière défaite en championnat (2-3). Depuis, Paris/Levallois a récupéré une nouvelle attaquante/réceptionneuse espagnole, Maria Priscilla Schlegel (22 ans, 1,84), qui a commencé la saison à Targoviste en Roumanie et qui a été sacrée MVP samedi dernier lors de la victoire parisienne face à Vandœuvre/Nancy (3-0). Et, pour contrebalancer cette donnée, Mulhouse présente le même argument avec l’arrivée récente de l’Américaine Reagan Rutherford (22 ans, 1,83m) dont l’adaptation au sein du collectif mulhousien va bon train.
À un moment, on pouvait penser que le récent déplacement de Paris/Levallois à Istanbul, mercredi dernier en Ligue des champions, occasionnerait un peu de fatigue… Néanmoins, sans avoir forcément la tête à Mulhouse, les joueuses d’Alessandro Orefice n’ont traîné qu’une petite heure sur le parquet de Burhan Felek, le temps de trois petits sets face à Eczacibasi (25-11, 25-15, 25-18). Par rapport à la grippe qui sévit actuellement dans le groupe mulhousien, ce n’est pas Paris qui sera le plus à plat !
Finalement, la bonne nouvelle, en marge de la rentrée d’Alejandra Marin pour épauler Enora Danard Selosse, émane de l’élimination des Mulhousiennes en Coupe d’Europe. Grâce aux Turques de Kuzey Boru et à leurs juges de ligne, le VMA a échappé cette semaine à une défaite qui n’a pas épargné les trois derniers clubs français en lice. Outre Paris, battu par Eczcibasi (3-0), Nantes a enregistré la même correction au Fenerbahçe (25-15, 25-13, 25-16) et Nancy a connu une énorme désillusion, à domicile, face aux Polonaises de Radom emmenées par Victoria Mayer à la passe (19-25, 19-25, 35-37 puis 16-18 au golden set). Les Vosgiennes s’étaient imposées au match aller en Pologne (3-1). Mercredi, elles ont lutté durant 2h20’ de jeu réel, ce qui est exceptionnel pour trois sets et un tie-break… Elles ont sauvé 11 balles de match au 3ᵉ set (35-37, 50 minutes de jeu !) pour finalement perdre le golden set (16-18). Quant aux Italiennes de Novara, que les Mulhousiennes auraient pu rencontrer cette semaine, elles ont remis les pendules à l’heure. Battues au match aller dans les mêmes circonstances que les Mulhousiennes, sans video-challenge, mais avec des juges de ligne locaux aux appréciations géométriques variables, les Italiennes de Novara ont pris leur revanche en trois sets secs (25-21, 25-20, 25-21). Peut-être que Nancy, Nantes et Paris auront, ce samedi, la tête des lendemains de fête qui tournent mal ? À l’abri de ces maux pour ce week-end, les Mulhousiennes feraient bien de songer à ce qui pourrait les attendre la semaine prochaine !
Christian Entz
*Sur ces six dernières saisons, le cas s’est produit trois fois. En 2023, Le Cannet est champion à l’issue des play-offs en ayant terminé la première phase de championnat à la 6ᵉ place. Cette même année, Béziers (4ᵉ en championnat) remporte la Coupe de France. En 2020, Aix/Venelles gagne la Coupe de France après avoir été classé 8ᵉ en championnat. En 2019, Saint-Raphaël, modeste 7ᵉ du championnat, remporte la Coupe de France.
GROS PLAN SUR L’ADVERSAIRE : LEVALLOIS PARIS SAINT-CLOUD
Arrivées : Morello (ex-Chieri, Ita), Murek (ex-Radommka Radom, Pol), White (ex-Schwerin, All), Biemel (ex-Vandœuvre), Meyer (ex-Cannes), Becker (ex-UCLA, NCAA), Schlegel (ex-Targoviste, Rou), Tkachenko (ex-Clemson UC, NCAA)
Départs : Alanko (LOVB, E-U, Houston), Kecman (IBB spor Istanbul, Tur), Palgutova (LOVB, Houston), Enright, Thater (LOVB, Omaha, E-U), Herrera Rodriguez (LOVB, Omaha), Maglio (Besiktas Istanbul), Gilfillan (Kstela, Croa), Ngonlogolo (Olbia, Ita), Gelin (Milan)
Effectif : Kateryna Tkachenko (1,89m, Ukr, A/R, 21 ans), Rachel Morello (1,82m, Ita, P, 23 ans), Louane Verger (1,71m, P, 20 ans), Natalia Murek (1,80m, Pol, R/A, 23 ans), Emilie Chemama (1,77m, R/A, 17 ans), Bianca Cugno (1,90m, Arg, AT, 20 ans), Cyrielle Depié (1,81m, AT, 17 ans), Jazmine White (1,86m, Can, CC, 30 ans), Avril Garcia (1,86m, Arg, CC, 19 ans), Leah Meyer (1,90m, E-U, CC, 26 ans), Desiree Becker (1,88m, E-U, CC, 24 ans), Auriane Biemel (1,67m, L, 24 ans), Rebeka Zyani (1,67m, L, 17 ans), Maria Priscilla Schlegel (1,84m, Esp, A/R, 22 ans)
Coach : Alessandro Orefice (Ita).