L'Alsace du 21/04/2016 : L’ASPTTM : gagner et espérer
L’ASPTT Mulhouse doit absolument l’emporter dimanche à 14 heures dans la salle du Montaigne face à Lille/Wattignies pour espérer se maintenir en Nationale 2 mais elle n’a pas son destin en main.
Une ancienne publicité préconisait : « Le plus important au poker, ce ne sont pas les cartes dans vos mains, c’est ce que vous en faites ».
Cette phrase pourrait servir à cet ultime rendez-vous des doublures des pros en play-downs où elles jouent leur peau. Peu importent les éléments alignés sur le terrain, elles devront rapporter le maximum de points à leur club en l’emportant en moins de cinq sets. Cela serait une première garantie pour le maintien dans une partie de cartes pas encore complètement distribuées.
Ce serait une première assurance car Vandoeuvre est à égalité au championnat aux points (17) mais présente un meilleur coefficient général. En espérant que les Parisiennes de Saint-Cloud, le leader incontesté, jouent le jeu chez les Nancéiennes, les jeunes Mulhousiennes sont d’abord fixées sur leur objectif.
Gérer la pression
Christophe Magail, le coach postier, admet que « ce qui me chagrine le plus, c’est qu’on n’a pas notre destin entre nos mains. On peut effectuer un beau match mais aussi tomber. » Son groupe est conscient de l’enjeu lié à cette rencontre particulière.
« En démontrant le même état d’esprit, la même envie que face à Argenteuil (victoire au tie-break), on devrait y arriver. De toute façon, la victoire est à ce prix, on n’a pas le choix ».
Dans ces conditions où la victoire est indispensable, Lara Davidovic sera présente, son potentiel et son expérience chez les pros seront des atouts indéniables. « Je pense que mes repères me serviront d’abord et à l’équipe ensuite. Les filles ont tout connu cette saison des fins de match à suspense dans les deux sens. » Elle qui sera alignée à côté de sa jeune sœur Iva sait bien masquer son jeu, comme au poker. Elle fera profiter son expérience et apaiser la tension auprès de ses coéquipières. La présence de la gauchère sera un atout indéniable et précieux.
La bonne combinaison
Lille/Wattignies avait été un souvenir douloureux puisque les Mulhousiennes avaient réalisé un non-match avec une très sévère défaite le 13 mars lors de la quatrième journée. « Ce n’est pas vraiment une revanche par rapport à ce match face à une belle équipe, homogène et bien structurée. Elle n’est pas deuxième pour rien. Leur réception est l’un de leurs points forts » , poursuit Christophe Magail. Cela ajoute encore au défi.
La difficulté sera de trouver le bon équilibre au service. « Prendre des risques pour les déstabiliser mais sans faire beaucoup de fautes dans ce domaine pour ne pas abandonner des points », reconnaît le coach postier. Ses protégées ont effectué quelques bonnes périodes à Paris, où elles ont remporté un set net à 18-25. Quel aspect dévoileront ses jeunes éléments, parfois imprévisibles, dans la manche du coach dans ce jeu à haut risque ?
Quant aux Lilloises, il est impossible de préjuger dans quelle configuration et quel état d’esprit elles se présenteront à Mulhouse. Avec quelle motivation aussi, puisque contrairement aux Haut-Rhinoises, le résultat aura très peu d’incidence par rapport au classement final vers 17 heures. Sauf que Kingersheim l’a emporté au tie-break à Lille dimanche dernier et Wattignies pourrait se rebeller.
Les supporters ne seront pas de trop pour ce dernier et primordial rendez-vous de la saison à un horaire inhabituel (14 heures).
L’expression américaine « do or die » lors des matchs couperets en sport US correspond bien à cette situation délicate.
Article signé Thierry Huffschmitt