L'Alsace du 02/12/13 : ASPTT Mulhouse : des chiffres trop flatteurs
« Frustré » est très certainement le meilleur qualificatif qu’il fallait employer pour préciser le sentiment général de l’état-major du club postier victorieux de Quimper (3-1), samedi soir au Palais, mais sans être convaincant.
Quimper était un premier venu, au sens propre du terme, samedi soir dans l’antre du Palais mulhousien. Promu pour la première fois de son histoire au sein de l’élite féminine, le club breton, en position de relégable, vit un difficile apprentissage en Ligue A. En six déplacements cette saison, les joueuses de Yamandu Peralta n’ont gagné que quatre sets. Mais, Quimper a rarement déçu face aux meilleurs pour sauver l’honneur face à Nantes, Le Cannet et désormais Mulhouse en attendant de se mesurer à Béziers samedi prochain. Cette faculté à briller face aux ténors, les Bretonnes l’ont encore affiché face à des Mulhousiennes dont la prestation dans la manche initiale est à oublier en marge d’une victoire précieuse à défaut d’être brillante.
La courageuse Lazarevic
À la décharge des postières, il convient néanmoins de préciser une situation particulière. Ana Lazarevic qui souffrait des dents de sagesse depuis quelques semaines, qui devait se faire opérer en Serbie dans la 2e quinzaine de décembre, a finalement subi une intervention d’urgence mercredi soir et ne devait initialement pas jouer. Mais, en proie à une gastro, Alexia Djilali n’était pas plus opérationnelle pour suppléer la Serbe dont le retour en jeu s’est avéré indispensable quand l’ASPTTM était malmenée (14-21) dans le 1er set.
Si le premier set a été catastrophique pour les Mulhousiennes, notamment au niveau de l’attaque, la suite a été intéressante au niveau des chiffres. À tel point que Petya Tsekova (18/33), Kristy Jaeckel (16/32), Alina Albu-Ilie (12/18) et Yulia Ferulik (7/15) ont toutes été créditées, au minimum, de 50 % de réussite offensive sur l’ensemble du match malgré le débit de la manche initiale. De plus, Armelle Faesch et Marielle Bousquet, chacune dans leur registre (passe et réception), ont pris leur responsabilité pour assurer un rôle intéressant.
Des détails fâcheux
Mais, malgré ces sujets de satisfaction, l’ASPTTM n’en a pas moins accusé de cruels passages à vide qui ont permis à l’adversaire d’espérer. Le cas de Yulia Ferulik est d’ailleurs très symbolique de cette triste réalité. Son ratio offensif (7/15) et ses blocks (3 contres gagnants), qui la placent en tête du classement des meilleures contreuses du championnat, sont flatteurs. En revanche, sa technique individuelle (passe et relance) est une insulte pour l’école russe dont elle est issue. « Nous avons été très mauvais sur les détails et avons manqué de lucidité, confirme Magali Magail, le coach postier. Par moments, j’avais l’impression que nous n’étions pas-là. Quimper avait une très bonne lecture de notre jeu et a fait un très bon match en défense. Nous étions prévenues après avoir joué cinq sets chez elles le mois dernier. Mais, c’est nous qui avons permis à Quimper d’exister. Aujourd’hui ça suffit parce que c’est Quimper… » Dimanche prochain, à Cannes, l’ASPTTM n’aura plus la même marge de manœuvre. Raison de plus pour retrouver la rigueur qui a été à la base de son seul exploit de la saison face aux Polonaises de Bielsko-Biala.
Article signé Christian Entz