L'Alsace du 08/03/14 : Nadia Centoni : à la pointe du succès
La meilleure attaquante de pointe du dernier championnat sera à l’œuvre demain à 15 h au Palais des sports de Mulhouse où l’Italienne Nadia Centoni emmènera les championnes de France du RC Cannes, avec Tatjana Bokan et Deborah Ortschitt, face à l’ASPTT Mulhouse.
Nadia Centoni, c’est la joie de vivre par excellence. Sur le terrain, l’intransigeance de la championne contraste avec la décontraction de la joueuse qui saute et danse là ou d’autres s’arrachent. Elle est parfaitement capable de se faire violence mais sans jamais perdre une attitude positive. Arrivée à Cannes en 2007, elle a depuis ramassé tous les titres nationaux (6) et coupes de France (6) qui se sont présentés en marge de distinctions individuelles valeureuses comme le titre de la meilleure attaquante de la Ligue des champions en 2010 et, plus récemment, de la meilleure attaquante de pointe de la Ligue A.
« Je suis fière que l’équipe compte sur moi ! »
À bientôt 33 ans, elle permet même à Cannes de ménager Victoria Ravva. « Et j’en suis fière, chante Nadia Centoni avec l’accent de sa Toscane natale. Mon poste d’attaquante de pointe est un poste à responsabilités que j’ai l’habitude d’assumer. Avant, avec Vika, on s’est toujours partagé ce rôle d’attaquante très sollicitée. Aujourd’hui, je suis fière que l’équipe compte sur moi ! ».
Cela fera bientôt 20 ans que Nadia Centoni dompte et jongle avec la balle depuis ses débuts à l’Olympic Lucca à côté de Florence. « Je ne sais même pas si ce club existe encore , avoue l’Italienne avec un grand sourire. Gamine, je faisais de l’athlétisme et, notamment, des courses de haies. Depuis toujours j’ai aimé sauter et courir. Le volley, c’était plutôt un choix pour m’occuper parce que toutes mes copines le pratiquaient. Un jour j’étais attaquante et un autre centrale… Sans jamais penser que j’allais faire carrière dans ce domaine ».
Pourtant, en 1998, à 17 ans, elle a déjà droit aux honneurs de la Squadra Azzurra, dont elle portera le maillot à 220 reprises*, avec la génération des Piccinini, Lo Bianco et autres Barazza.
Parallèlement, son parcours l’amène dans les prestigieux clubs italiens de Fiorentino à Padova en passant par Firenze, Asystel Novara, Minetti Vicenza et Scavolini Pesaro. Jusqu’à ce que Yan Fang ne l’appelle.
« Quand j’ai eu l’appel de Cannes, personne en Italie ne comprenait que je puisse partir »
« Je pense être la première Italienne à avoir quitté la Série A1 pour le championnat de France, s’amuse Nadia Centoni. Quand j’ai eu l’appel de Cannes, personne en Italie ne comprenait que je puisse partir. À l’époque, la Série A1 était le meilleur championnat de clubs au monde. Aujourd’hui, je ne regrette rien et je suis même fière d’avoir ouvert la voie. J’ai vécu des moments magnifiques à Cannes comme cette victoire au golden set face au Vakifbank Istanbul (en 2012) qui nous avait permis de nous qualifier pour le final four (avec un titre de vice-championne d’Europe à la clé). Aujourd’hui encore, quand je regarde ce match, je n’y crois toujours pas que nous ayons pu battre cette équipe ! »
Comme pour Victoria Ravva, Nadia Centoni fait désormais partie des meubles à Cannes. « J’espère rester… Mais, je n’ai aucune certitude ». En attendant, c’est pourtant d’elle que les Mulhousiennes auront tout à craindre demain !
*Avec l’équipe d’Italie, Nadia Centoni a été vice-championne d’Europe en 2005, demi-finaliste des championnats du monde en 2006 et 5e aux Jeux Olympiques en 2004 et en 2008.