L'Alsace du 09/12/15 : ASPTTM : une victoire collective
En s’imposant lundi soir aux dépens de Saint-Raphaël (3-1), les volleyeuses mulhousiennes ont gagné plus qu’un simple match. Elles ont avant tout démontré l’énorme potentiel du collectif, avec une réelle marge de progression compte tenu d’un déchet encore trop élevé.
Au lendemain de leur victoire aux dépens de Saint-Raphaël, qui a justifié que ses succès acquis face à Cannes et Béziers ne doivent rien au hasard, les Mulhousiennes sont en droit d’avoir autant de regrets que de bonnes raisons à afficher une satisfaction légitime. Pour commencer, elles n’auraient jamais dû perdre le premier set. En donnant 11 points à l’adversaire, dont 7 services ratés, tout en concédant 7 aces, l’ASPTTM a été particulièrement généreuse. Et malgré cela, elle n’a perdu que de deux points (23-25) qui étaient largement convertissables.
« Elles ont ignoré la peur »
À l’inverse, les Mulhousiennes ont été miraculées au 3e set en revenant de nulle part (9-16, 12-18). Face à des Raphaëloises euphoriques, Bojana Markovic et la paire Marta Biedziak-Olga Trach ont réussi à mettre le feu pour signer une séquence (21-23, 26-24) qui doit les inspirer dans la perspective des autres grands rendez-vous à venir. « Elles sont restées sereines, apprécie Magali Magail. Elles ont peut-être fait trop de fautes directes… Mais, contrairement à d’autres circonstances, cette fois, elles n’ont pas paniqué même en étant menées. Elles ont ignoré la peur, souvent contagieuse » et toujours préjudiciable !
Ce succès arraché avec un état d’esprit particulièrement conquérant est un résultat d’ensemble où toutes les joueuses et coaches ont pris une part active. Magali et Christophe Magail ont eu le nez creux en jouant l’alternance entre Léa Soldner (en réception) et Marielle Bousquet (en défense) à partir du 2e set, ou encore en sollicitant Marta Bieziak à la passe au 3e set avant de réintégrer la titulaire, Athina Papafotiou, au bon moment quand l’ASPTTM était menée 0-5 dans la dernière manche. Si ces pioches se sont avérées bonnes, le mérite en revient avant tout aux Astrid Souply, Olga Trach et autres Marta Biedziak qui ont apporté une grosse contribution lors de leurs apparitions. Cette dernière, à la passe, a notamment eu le mérite de bonifier Olga Trach en lui opposant un enchaînement de balles rapides au centre (7/9 dans le 3e set) qui a totalement surpris le block azuréen. Ensuite, les titulaires ont connu, à tour de rôle, leurs moments de gloire. En bonne capitaine, Alina Albu, dans tous les compartiments du jeu, a été de tous les bons coups. Bojana Markovic a été précieuse en attaque, mais aussi au service à l’origine des retours mulhousiens (16-18, 18-18 au 1er set, 15-16, 19-16 au 2e set, 3-7, 6-7 puis 14-18, 16-18 au 3e set). Maéva Orlé a brillé à la conclusion (47 % d’efficacité offensive). Karla Klaric, plus efficace en défense qu’en attaque, s’est réveillée en fin de match pour signer les trois derniers points postiers au filet. Quant à Athina Papafotiou, exception faite pour une hauteur de balle à revoir à destination des centrales, elle a tourné en bourrique le contre azuréen qui n’a attrapé que 5 ballons au block alors que les Raphaëloises en ont totalisé 20 contre Béziers et 17 contre Cannes.
« Il fallait ne pas rendre l’adversaire bon »
« C’est, à mon sens, le point le plus positif du match, avoue Magali Magail. Pour une fois, on avait des intentions en attaque. La consigne était de ne pas rendre l’adversaire bon. Il fallait prendre les angles et jouer les extérieurs. » Abrhamova, Menghi et Kajalina, monstrueuses avec 17 et 14 contres gagnants, respectivement contre Cannes et Béziers, se sont contentées, cette fois, de quatre petits points.
Grâce à cette victoire, l’ASPTT Mulhouse va débarquer à Paris (samedi prochain à 15 h 30) et sur les écrans télé de L’Équipe 21 (retransmissions en direct) dans la peau du leader de la Ligue A féminine. Un leader de surcroît invaincu. Pareil honneur mérite à lui seul que les Mulhousiennes s’arrachent face à Paris/Saint-Cloud son dauphin du moment. Ne serait-ce que pour prouver qu’elles ne sont pas là par hasard !
Article signé Christian Entz.