L'Alsace du 11/02/14 : ASPTT Mulhouse : souviens-toi d’Ekaterinbourg !
Depuis ses débuts en Coupe d’Europe, en 1993, l’ASPTT Mulhouse n’a atteint qu’une fois les demi-finales. C’était contre les Russes d’Ekaterinbourg. Mais contrairement à cette année 1998, les Mulhousiennes attaquent le match retour de ces quarts de finale face aux Slovènes de Kamnik, ce soir à 20 h au Palais des sports, en position de force. Le piège est là !
Victorieuses du match aller, mardi dernier en Slovénie (3-1 : 25-22, 13-25, 25-14, 25-22), les Mulhousiennes ont fait un grand pas vers les demi-finales. « Mais le plus dur reste à faire » tempère Armelle Faesch, la capitaine. Même dans l’euphorie d’une victoire à l’extérieur, les Alina Albu, Petya Tsekova et autres Marielle Bousquet se sont gardé de tout excès d’optimisme. Le cinglant 25-13, infligé par les Slovènes dans le 2e set du match aller, est un avertissement sans frais que les postières considèrent avec beaucoup de respect. Le hasard veut que, la seule fois que l’ASPTTM a franchi ce cap des quarts de finale, cet excès de confiance avait piégé son adversaire russe. Sûr de son coup, Nikolay Karpol, l’emblématique coach soviétique qui avait gagné sept coupes d’Europe des clubs champions avec Ekaterinbourg (81, 83, 87, 89, 90, 94, 95), avait accepté, moyennant finances, de jouer les deux matches (aller et retour) à Mulhouse. Les Russes avaient gagné logiquement le premier match (3-1) avant de céder le lendemain à la surprise générale (0-3 : 3-15, 13-15, 16-17).
« Nous n’avons fait que la moitié du chemin »
De cette équipe mulhousienne, seule Magali Magail est encore en activité au sein du club postier. La petite remplaçante est devenue coach, mais n’a pas oublié. « Avec la victoire face à Cannes, lors de la finale aller de 2008, cet exploit face à Ekaterinbourg reste mon plus grand souvenir, confie Magali Magail. Je me souviens de Karpol qui hurle et de notre bonheur… On avait renversé une montagne ! »
Aujourd’hui, les rôles seront inversés. Même si son palmarès est sans commune mesure avec celui d’Ekaterinbourg, l’ASPTTM sera dans la peau des Russes, en vertu de son succès acquis au match aller. « Quand on est dos au mur, c’est plus facile, avoue Magali Magail. On tente le tout pour le tout avec la conviction de n’avoir rien à perdre. C’est ce que nous avions fait dans ce match retour face à Ekaterinbourg et c’est ce à quoi on s’attend de la part de Kamnik. Les Slovènes ont autant envie que nous d’aller en demi-finale. Et, avec les arguments offensifs de cette équipe, nous serons contraintes de faire un grand match… Un match moyen de notre part ne suffira pas ! »
Dimanche, au lendemain de leur victoire aux dépens d’Istres, les Mulhousiennes se sont pliées à une séance de musculation, avant un nouvel entraînement hier. La pression due à l’enjeu était palpable. « Nous n’avons fait que la moitié du chemin », rappelle Armelle Faesch, en bonne capitaine, consciente qu’une page d’histoire du sport mulhousien pourrait s’écrire ce soir au Palais.
Article signé Christian Entz