L'Alsace du 13/03/15 : Les Américaines de l’AS Postal
Demain à 20 h au Palais des sports, à l’occasion du match ASPTT Mulhouse – Cannes, il n’y aura pas moins de cinq Américaines sur le parquet dont l’illustre Logan Tom. Ce qui promet une belle débauche d’énergie, à en juger par le punch débordant de Lauren Plum et de Stéphanie Niemer.
Stéphanie Niemer (25 ans) du Kentucky et la Californienne Lauren Plum (22 ans) sont les 11e et 12e Américaines à évoluer à l’ASPTT Mulhouse. L’une et l’autre ont découvert la France il y a six mois de cela, en débarquant à Mulhouse. Aujourd’hui, pour elles, la langue de Molière se pare encore d’impénétrables mystères.
Le vocabulaire de Lauren Plum se limite à « Ça va… À tes souhaits » , tandis que Stéphanie Niemer assure les civilités d’usage : « Bonjour… Bonne nuit ! » Pour autant, ce n’est pas l’envie de communiquer qui manque. « Mais plutôt le temps, explique cette dernière. Les rares jours de repos sont vraiment consacrés à la récupération et nous n’avons pas eu l’occasion de visiter quoi que ce soit. Exception faite pour le centre-ville où j’aime bien me promener. À côté de ça, il faut bien admettre qu’en Alsace, peu de gens parlent l’anglais. Ce qui limite les échanges… »
Avec les compliments de Térésa Worek
Toutes deux avouent être très dépaysées depuis leur arrivée en France. « Tout change… Les gens sont plus petits, moins volumineux. La nourriture est bonne et, surtout, plus saine. Il y a aussi la conduite en voiture avec une boîte de vitesse manuelle… Ça n’existe pas aux États-Unis. Et, à côté de ça, les rapports humains sont différents. » « J’avoue que j’ai été très surprise par le nombre de fois où l’on se fait la bise en France et avec tout le monde, renchérit Lauren Plum. Sans être méchante, des fois, j’ai vraiment le sentiment qu’il s’agit d’une intrusion ! »
Le ton est à l’image de la passeuse dynamique, engagée et déterminée, capable de mettre le feu sur le terrain. Un peu comme le faisait une certaine Térésa Worek en son temps. C’est d’ailleurs d’elle qu’émane le plus beau compliment qu’on ait pu faire à la Californienne depuis son arrivée à Mulhouse. « La première fois que je l’ai vue jouer, elle m’a fait penser à moi », avoue l’ex-passeuse de l’ASPTTM, aux quelque 300 sélections polonaises, dont le génie sur un terrain n’avait pas d’égal.
Il n’y a pas lieu d’être un grand spécialiste pour comprendre que toutes deux partagent la même philosophie du jeu. « J’aime jouer avec le contre… Le prendre de vitesse, le surprendre, explique Lauren Plum. Mais trop souvent, on me demande des balles hautes… Et ça, pousser la balle, tout le monde peut le faire ! » Quelque part, la passeuse américaine est artiste, mais reste aussi une force de la nature qui a puisé sa puissance dans l’athlétisme, le triple saut, le plongeon et une famille très sportive. Une famille dont la petite sœur, Kelsey, est la 2e meilleure marqueuse du championnat universitaire de basket avec Washington.
Si la Californienne de San Diego excelle à la passe, Stéphanie Niemer rayonne au filet. Originaire d’Edgewood et volleyeuse à Cincinatti (de 2007 à 2010), avant trois saisons à Porto Rico, elle a la particularité de présenter un répertoire offensif très varié. « Le but consiste à frapper haut et fort, explique cette dernière. Mais plus tu progresses dans la hiérarchie et plus tu te rends compte que la hauteur du block grandit. Et en ne jouant qu’en puissance, tu es vite limité. »
De son prochain adversaire cannois, Stéphanie Niemer ne connaît ses compatriotes américaines que de nom. Notamment Logan Tom. « Parce que c’est une grande joueuse. Mais aux États-Unis, il n’y a pas cette culture de légende dans le volley. À la limite, quand on parle d’une grande joueuse, elle est plus issue du beach-volley que de l’indoor. » Raison de plus pour que les deux Américaines de l’AS Postal mulhousienne se fassent un nom en France !
Article signé Christian Entz.