L'Alsace du 15/01/14 : L’ASPTT Mulhouse en Transylvanie pour une première
Les Mulhousiennes disputent ce soir à 18 heures locales (17h en France), à Târgu Mures, le match aller des 8es de finale de la Challenge Cup européenne. Capitaine de l’équipe de Roumanie, Alina Albu vient de disputer les qualifications aux championnats du monde avec Alexandra Trica et Alexandra Pintea qui sont ses adversaires du jour.
La Roumanie, les postières mulhousiennes connaissent… C’est à Bucarest, face au Dinamo, qu’elles avaient fait leurs adieux à la Ligue des champions la saison dernière. Victorieuse à l’aller (3-1), l’ASPTTM avait concédé à Bucarest une fatale défaite en quatre sets qui ne pouvait compenser l’exploit des Roumaines au Galatasaray (3-2). Aujourd’hui, c’est Târgu Mures qui s’offre aux Mulhousiennes en plein cœur de la vampirique Transylvanie.
Si cette région située au centre-ouest de la Roumanie doit sa légende à Dracula et ces créatures assoiffées de sang, elle est aussi la terre d’Alina Albu, la contreuse centrale de l’ASPTTM. Ce qui est tout de même moins effrayant…
Originaire de Baia Mare, Alina Albu a eu droit à un avant-goût au choc du jour en prenant part au début du mois aux qualifications mondiales sous les couleurs de la sélection roumaine.
Pour elle comme pour moi, ça va nous faire bizarre de jouer l’une contre l’autre
« Dans l’équipe de Roumanie, il y avait deux joueuses de Târgu Mures : Alexandra Pintea, la 2e passeuse en club et en sélection, et Alexandra Trica, une réceptionneuse-attaquante qui est surtout ma grande copine et avec qui j’ai partagé la chambre lors des qualifs aux Mondiaux, raconte Alina Albu. Forcément, on a beaucoup parlé de ce match. Je l’ai même empêchée de bien dormir en lui disant combien de fois elle allait se faire bloquer par notre contre ! Plus sérieusement, avant ce match, on s’est souhaité bonne chance pour se qualifier et se retrouver… Mais aujourd’hui, je suis sûre que, pour elle comme pour moi, ça va nous faire bizarre de jouer l’une contre l’autre. »
Dans le championnat roumain, Târgu Mures occupe actuellement la 4e place derrière Bacau, Blaj et le Dinamo Bucarest. « Contre les trois équipes de tête, Târgu Mures a perdu au tie-break contre Blaj et en trois sets face aux autres, poursuit Alina Albu. Alexandra Trica tient très bien la réception et, au filet, l’attaquante de pointe bulgare – Gabriela Tsvetanova (1,85m, 22 ans) – et la centrale Tatiana Lupu, contre qui on a déjà joué l’an dernier face au Dinamo Bucarest, sont fortes. Si on arrête ces deux-là, on peut gagner. Parce que je pense que nos attaquantes en bout de filet sont plus fortes. »
Je ne voudrais pas qu’on soit tributaires d’un golden set à quinze points…
Magali Magail, qui a visionné de nombreux matches de Târgu Mures, abonde dans le sens de sa centrale. « C’est une très bonne équipe, explique le coach mulhousien. Il ne faut surtout pas s’attendre à un match facile. Il n’y a d’ailleurs pas d’équipe en France qui soit capable de présenter un jeu offensif aussi performant au niveau des centrales. À nous de faire en sorte que la passeuse ukrainienne – Iuliia Popova (1,80m, 30 ans) – ne puisse pas construire avec elles. Si on veut se qualifier, il faudra qu’on soit présentes en Roumanie. Je ne voudrais pas qu’on soit tributaires d’un golden set à quinze points qui peut aller dans un sens comme dans l’autre. » D’ailleurs, les Roumaines, victorieuses du match aller au tour précédent face à Kieldrecht (3-0), ont démontré qu’elles avaient du caractère pour concéder le match retour en trois sets secs, en Belgique, avant de se qualifier au golden-set (15-9).
L’ASPTT Mulhouse ne pouvait pas bénéficier d’un meilleur exemple. Ce soir, le point du tie-break sera indispensable pour aborder le match retour, mercredi prochain à 20 h au Palais des sports, en position de force.
Article signé de l’envoyé spécial Christian Entz