L'Alsace du 15/04/14 : L’ASPTT Mulhouse a déjà connu pire situation
Les volleyeuses mulhousiennes jouent leur saison demain soir (à 20 h au Palais des sports) face à Nantes. Pareil scénario dramatique a déjà été vécu par l’ASPTT Mulhouse en 2005, avec un retournement de situation heureux à la clé. Les anciennes s’en souviennent…
Quand rien ne va plus, quand les mots ne suffisent plus, il reste toujours une image, un souvenir, pour se dire que rien n’est perdu. Ne serait-ce que par respect pour la douce incertitude que génère le sport…
Cette image, dont il serait bon que les Mulhousiennes s’inspirent, les Natalya Nikulina, Nina Bjegovic, Coralie Larnack l’ont laissée traîner dans un coin du palais, à l’issue de la saison 2004/2005.
Le départ des Spalova, Bozkova, Balazova, Luge et autres Pazniak avait entraîné une arrivée massive de jeunes joueuses dont Christina Bauer, Melinda Adelin, Ludivine Collin et Alexia Djilali à l’initiative de Martin Panou, alors entraîneur. Malgré la présence de Natalya Nikulina, de la Greque Georgia Tzanakaki, de la joyeuse Serbe Nina Bjegovic et de la passeuse américaine Lizi Fitzgerald, l’ASPTT Mulhouse avait connu l’enfer avec sept défaites consécutives pour commencer la saison.
Un premier hold-up au Racing Villebon (16-14 au tie-break) avait permis aux Mulhousiennes d’aborder la dernière journée de championnat avec un tout petit espoir de maintien. « Nous étions plus bas que bas , se souvient Natalya Nikulina. Et ce jour-là, on a évité le pire avant de se libérer… C’est un souvenir auquel je pense très souvent parce qu’il permet d’avancer . Quand on met les mauvaises choses derrière, les bonnes choses sont devant ! »
« On a tout pété ce jour-là et ça nous a fait bien rire… »
En position de relégable, l’ASPTTM battait Béziers (3-2) et, dans le même temps, Saint-Raphaël perdait à Albi à l’occasion de cette dernière journée de la phase régulière. Au classement, Mulhousiennes et Raphaëloises se retrouvaient à égalité de points à l’avant-dernière place. Mais, pour deux sets de mieux, l’ASPTTM devançait les Azuréennes pour prendre du même coup le dernier billet pour les play-offs. Sans jamais avoir gagné durant toute la saison face à Riom et Albi, les coéquipières de Natalya Nikulina réalisaient le sans-faute face à ces équipes pour se qualifier pour les demi-finales avec Cannes, leur seul vainqueur en play-off. En n’ayant gagné que quatre matches dans la phase régulière, les Mulhousiennes se retrouvaient ainsi avec un billet de Coupe d’Europe en poche !
« Pour moi, ça reste l’année héroïque, poursuit Natalya Nikulina. La différence entre le championnat et les play-offs, c’est que nous avions d’abord une pression énorme et qu’une fois le maintien assuré en atteignant les play-offs, on s’est libérées. C’était la même équipe, les mêmes joueuses… J’ai envie de dire aux Mulhousiennes qu’elles ne peuvent pas tomber plus bas. Qu’elles en profitent pour se lâcher ! »
Entraîneur de cette équipe postière, avec Magali Magail pour adjointe, Martin Panou émet toutefois une réserve. « La différence entre les deux groupes, c’est que nous avions des jeunes dans une phase de progression, tandis qu’aujourd’hui, l’équipe est constituée de joueuses aguerries en train de s’effondrer. En revanche, les play-offs n’ont rien à voir avec le championnat. C’est une nouvelle saison qui commence. Et si elles gagnent à Mulhouse, elles peuvent gagner à Nantes… Pour moi, ce n’est pas perdu ! »
Seule rescapée de cette aventure dans le collectif postier du moment, Alexia Djilali n’en retient que la fin… Et le meilleur ! « On a tout pété ce jour-là et ça nous a fait bien rire… On s’est dit aussi que, finalement, c’était ça la bonne recette ! » Puisse-t-elle être appliquée à nouveau…
Article signé Christian Entz