L'Alsace du 16/12/14 : Léa Soldner bien intronisée
La Kingersheimoise Léa Soldner (18 ans) est la petite dernière de l’ASPTT Mulhouse. La semaine dernière, à Novara, elle a connu la grande émotion de la Coupe d’Europe ? qu’elle retrouvera demain (à 20 h au Palais des sports) pour un match retour qui devrait attirer la grande foule.
Chez les Soldner, le volley est un sacerdoce. Les parents, Sandra et Bertrand, ont fait le bonheur des clubs nationaux de l’agglomération mulhousienne (Rixheim, ASPTTM, USM, Richwiller…) avant de s’investir en tant que coaches au VBC Kingersheim. Le papy Henri a été l’un des piliers du volley-loisir et le petit frère, Lucas, est le passeur du Pôle Espoirs à Strasbourg.
Au milieu de tout ça, Léa ne pouvait pas y échapper. Championne de France avec les jeunes de Kingersheim, elle a intégré tout naturellement le Pôle France, à Châtenay-Malabry puis Toulouse, avant de rejoindre cette saison le collectif pro de l’ASPTT Mulhouse. Au lendemain du dernier match de l’année, samedi prochain à Cannes, elle rejoindra l’équipe de France juniors pour un stage de préparation au tournoi de qualification pour les Mondiaux juniors programmés début 2015 à Milan.
« À Novara, j’en ai pris plein les yeux ! »
Ce parfum italien, Léa Soldner l’a humé la semaine dernière et s’apprête à en remettre une couche. « Pour moi, c’est quelque chose de tout nouveau que j’apprécie d’autant plus pour cela , raconte la jeune Kingersheimoise. Au Luxembourg, pour mon premier match de Coupe d’Europe, j’ai été très heureuse de jouer. Mais, cela ne correspondait pas du tout à l’image que l’on se fait de cette épreuve. D’abord, on découvre la Coupe d’Europe en écoutant celles qui l’ont déjà vécue et tu te fais plein d’idées… Après, tu la vois. Et là, à Novara, j’en ai pris plein les yeux ! Ensuite, c’est Magali (Ndlr : Magail, le coach) qui se tourne vers toi pour te demander d’entrer en jeu. Tanja (Bokan) était en difficulté en réception… Je me souviens avoir commencé par une réception sur un service de la gauchère, la 17 (l’internationale croate Katarina Barun). Pas trop bonne, cette première balle… À Mulhouse, on a l’habitude des services smashés, bien appuyés, de Stéphanie (Niemer). Mais là, ce que j’ai reçu, c’était encore plus fort. Pareil pour la défense. En championnat de France, tu te places en fonction du block. Là, les Italiennes passaient au-dessus du contre. Quand tu es confrontée à ces joueuses, notamment l’Américaine, la meilleure joueuse des championnats du monde (Kimberly Hill), tu prends conscience que ce sont des machines ! Je garde néanmoins en tête ma dernière réception qui est arrivée dans les mains de la passeuse. Et là, tu sors le smile (sic) ! »
« Je suis convaincue que rien n’est perdu ! »
Demain, Léa Soldner sera l’enfant du pays, la régionale de l’étape qu’il faudra soutenir. Les parents, Sandra et Bertrand, seront là pour vivre par procuration les exploits de leur progéniture. « Dans le temps, c’est moi qui allais les voir jouer, poursuit Léa Soldner. J’étais leur première supportrice ! Je ne comptais pas les points et je ne regardais pas les gestes techniques. En revanche, je me focalisais beaucoup sur leurs attitudes. Tous les deux m’ont beaucoup inspirée dans mon comportement sur un terrain. Ils étaient de vrais leaders et c’est ce que j’essaie de reproduire aujourd’hui ! »
Titulaire en N2 avec le VBC Kingersheim, alors qu’elle n’était encore que minime, Léa Soldner a souvent brûlé les étapes grâce à un talent que d’aucuns considèrent héréditaires. Pour demain, elle se garde bien de donner des leçons aux aînées, mais n’en affiche pas moins une belle force de caractère : « C’est dommage, mais en Italie, nous n’avons pas joué… On était beaucoup trop crispées ! Pour mercredi, si tout le monde se donne, je suis convaincue que rien n’est perdu ! » L’insouciance de la jeunesse a du bon !
Article signé Christian Entz