L'Alsace du 21/05/14 : Coupe d’Europe : l’ASPTT Mulhouse est repêchée
Les volleyeuses Mulhousiennes sont bénies des dieux ou du moins par Saint-Cloud. Pour des raisons budgétaires, le club parisien s’est désisté de la Challenge Cup, cédant de ce fait sa place à son suivant immédiat, l’ASPTTM.
La nouvelle est tombée lundi peu avant 16 h. La Fédération française a informé Sylvia Zatti, la directrice des organisations européennes à l’ASPTTM, du désistement de Saint-Cloud/Paris SF. Le club mulhousien avait alors moins de deux heures pour se décider. « J’étais au boulot et j’ai tout laissé en plan après ce coup de fil, raconte Sylvia Zatti. J’ai appelé le président pour qu’il fasse le tour des membres du bureau avant de prendre une décision, et je suis allée au Waldeck au siège de l’ASPTTM pour préparer le dossier d’engagement qui devait être posté, en recommandé avec accusé de réception, le jour même avant 18 h. Nous n’avions même pas deux heures pour prendre la décision et remplir le dossier. Ce qui a été fait dans l’urgence, mais avec beaucoup de plaisir ».
« Nous avions demandé à la Confédération européenne une wild card pour prendre part à la Ligue des champions, avoue le président Daniel Braun. Mais très sincèrement, il n’y avait aucune légitimité à prétendre à la Ligue des champions au vu de notre 6e place. Alors que là, la Challenge Cup, pour laquelle nous avons joué les demi-finales cette dernière saison, elle est à notre mesure. À cette période de négociations avec les joueuses, le fait de jouer une Coupe d’Europe nous apporte du crédit. Nous étions en contact avec Mari Aase Hole – l’internationale norvégienne d’Istres, qui a terminé en tête du classement des meilleures marqueuses de la Ligue A féminine -, mais elle nous a signifié qu’elle préférait signer dans un club qualifié en Coupe d’Europe. Et là, je crois qu’elle va Béziers ».
C’est une mesure de sagesse qui nous laisse beaucoup de regrets
Curieusement, c’est en perdant (0-3) leur dernier match à domicile face à Saint-Cloud/Paris SF que les Mulhousiennes se sont fait doubler par les Franciliennes qui leur offrent aujourd’hui leur billet en Coupe d’Europe. « La seule vérité, c’est que nous ne sommes pas sûrs de notre budget et que, de ce fait, nous ne voulons pas mettre en péril le club, confie le manager-général Roger Gonelle. Nous avions demandé un délai pour confirmer notre engagement en Coupe d’Europe. Mais il nous a été refusé. On sait ce que cela coûte une coupe d’Europe avec les incertitudes qui sont liées aux endroits où l’on va. L’an dernier, on y a laissé 100 000 euros. C’est une mesure de sagesse qui nous laisse beaucoup de regrets. Ce qui ne nous empêche pas de garder le même objectif : être le dauphin de Cannes en 2017 ! »
Ce n’est pas une séparation douloureuse
À cette qualification inespérée suivra une formalité administrative pour le club postier qui quittera la structure omnisports, demain soir, à l’occasion de l’assemblée générale de l’ASPTTM. « Nous n’avions pas le choix, explique Daniel Braun, le président de l’ASPTTM-Volley. C’est la Ligue nationale qui impose aux clubs professionnels de se désolidariser des structures omnisports. Je me serais bien passé de le faire ! » Ce que confirme le secrétaire général de l’omnisports, Jean-Paul Muller. « Le Volley, créé en juin 1974 n’était pas la plus vielle section, explique-t-il. Le foot date de 1946. Mais c’était un fleuron ! Toutefois, ce n’est pas une séparation douloureuse. Le volley va continuer à porter le nom de l’ASPTT. »
« Dorénavant, l’intitulé du club sera ASPTT Mulhouse Volley-ball avec un graphique particulier pour le a de cette dernière syllabe qui correspondra au logo de la Région : j’aime l’Alsace » , précise Daniel Braun. À nouveau européen, le club postier retrouve un statut d’ambassadeur qu’il entend honorer.
Article signé Christian Entz