L'Alsace du 26/11/14 : La jeunesse a rendez-vous au Palais
L’ASPTT Mulhouse accueille les Luxembourgeoises du RSR Walfer, ce soir à 20 h au Palais des sports. Victorieuses du match aller (3-1), les Mulhousiennes se doivent de valider leur qualification pour les 16es de finale de la Challenge Cup tout en sollicitant la relève.
Les Luxembourgeoises ont pris leurs habitudes au Palais des sports. Pour la deuxième année de suite, le RSR Walfer croise la route de l’ASPTT Mulhouse avec pour ambition de mener la vie dure aux pros et de s’offrir un peu de rêve.
Il ne faut pas se leurrer. Si le Luxembourg abrite de gros capitaux, son volley n’a pas les moyens de son voisin français. Ainsi, à Walferdange, en attendant le retour de la passeuse polonaise Aleksandra Ondelj, actuellement enceinte, il n’y a qu’un renfort étranger : l’attaquante allemande Nora Kalich. Ce qui ne chagrine nullement le coach local.
« J’ai commencé il y a six ans avec cette équipe, raconte Serge Karier. Les filles avaient 14 ans de moyenne d’âge. Initialement, dans l’objectif du club, on devait s’aguerrir un peu pour jouer la montée en première division plus tard. Finalement, suite à un désistement, on a été promu plus vite que prévu avec un match mémorable pour nos débuts en Ligue A contre Mamer, l’éternel champion. Avec nos gamines, nous avions gagné face à nos adversaires beaucoup plus expérimentées. »
L’avertissement du match aller
Depuis, les filles du RSR Walfer ont grandi et elles ne se contentent plus de l’un ou l’autre coup d’éclat. L’an dernier, elles ont réalisé le doublé coupe-championnat, toujours aux dépens de Mamer. Et ceux qui ont assisté au premier set du match aller entre l’ASPTTM et le RSR Walfer, soldé par un improbable succès (25-20), ont tous compris comment pareille performance était possible.
Certes, il leur manque quelques centimètres sous la toise et quelques références sur la carte de visite par rapport à leurs illustres adversaires du jour. Mais les Luxembourgeoises ont le mérite de savoir conjuguer la fougue et l’enthousiasme avec l’insolence qui appartient à la seule jeunesse.
Du championnat régional à l’Europe
Avec leurs 20 ans ou moins, les jeunes Mulhousiennes Noémie Cély, Léa Soldner et Kama Diarra sont, aujourd’hui, dans l’obligation d’afficher les mêmes arguments dans un match où elles auront du temps de jeu à mériter.
D’ailleurs, l’histoire de Kama Diarra n’est pas sans rapport avec celle des Luxembourgeoises. Dans sa jeune carrière, cette dernière n’a connu que deux clubs : Noisy-le-Grand, où elle a fait ses gammes dans le championnat régional de l’Île de France, et l’ASPTT Mulhouse, en intégrant le collectif pro, à 17 ans, pour y découvrir la Coupe d’Europe. Issue de parents maliens, Kama Diarra est née il y a 20 ans en Seine-Saint-Denis, à Montfermeil. Elle a deux grands frères, trois petites sœurs et elle est l’idole de la famille. « Idole est un bien grand mot , relativise-t-elle. On en reparlera quand j’aurai signé mon premier contrat pro. En attendant, je suis dans ma deuxième année d’aspirant et j’y crois… Du moins, j’espère ! Tout en sachant qu’une carrière pro dans le volley est très éphémère ! »
Avec le soutien de la classe
Au match aller, en intervenant aux 2e et 3e sets et en jouant l’intégralité de la 4e manche, la jeune attaquante mulhousienne a été créditée de la meilleure évaluation au sein du collectif postier avec 75 % d’efficacité offensive (3/4), 1 service gagnant sur 5 tentés, sans le moindre déchet.
Étudiante au Lycée Schweitzer, où elle prépare un BTS-assistante de gestion, Kama Diarra se partage entre les cours, les entraînements et la compétition. « Comme je suis souvent absente, notamment pour les déplacements en Coupe d’Europe, mes copains de classe prennent les cours pour moi, raconte la jeune volleyeuse. Et en s’impliquant pour moi, ils s’intéressent à l’équipe et suivent nos résultats. C’est sympa… J’ai la chance d’être bien entourée, même au sein de l’équipe où l’ambiance est très bonne. Il est évident que j’ai plus d’affinités avec Noémie (Cély) et Léa (Soldner), qui ont mon âge, qu’avec les autres filles. Mais je m’entends bien avec tout le monde ! »
Le temps du match, Kama Diarra mettra sa bonté entre parenthèses… Et si elle pouvait faire quelques misères aux Luxembourgeoises, elle ne serait même pas fâchée !
Article signé Christian Entz