L'Alsace du 28/02/14 : ASPTTM : l’Europe est un luxe indispensable
Les volleyeuses mulhousiennes s’attaqueront aux Russes d’Odintsovo, demain soir à 20 h au Palais des sports, pour une place en finale d’une Coupe d’Europe qui se dispute à perte.
La Coupe d’Europe fait rêver et permet de sortir de la routine d’un championnat où les adversaires sont les mêmes d’une saison à l’autre. Elle permet aussi de progresser. « Quand tu as défendu les Russes et bloqué les Polonaises durant la semaine, le week-end te semble plus facile en championnat », explique Magali Magail. À côté de ça, la Coupe d’Europe permet d’exister et cela n’a pas de prix… Elle coûte d’ailleurs beaucoup plus cher qu’elle ne rapporte !
« Par rapport à la Ligue des champions, où le droit d’entrée est de 10 000 euros, les frais de production pour la retransmission télévisée obligatoire de 5000 euros (*) et les prestations diverses beaucoup plus élevées, la Coupe de la CEV ou la Challenge Cup sont plus abordables, tout en étant tributaires du tirage au sort », explique Arnaud Behrend (27 ans), le directeur de l’ASPTTM-Volley chargé du marketing et du secteur commercial.
« Quand je vois que Béziers, pour sa première participation en Ligue des champions, a tiré Omsk et Bakou, je me dis qu’on a eu beaucoup de chance en ayant eu une fois Bakou en six ans, et l’équipe russe la plus proche. »
« Je me souviens de notre premier tirage au sort de la Ligue des champions, raconte Sylvia Zatti, la responsable des organisations européennes à l’ASPTTM. C’était à l’occasion d’un dîner de gala, à Vienne, et nous partagions la table des délégués de clubs espagnols, grecs et allemands. Quand nous avons tiré Zurich et Pesaro, j’ai poussé un cri de joie qui a surpris nos voisins. Avec de grands yeux, ils m’ont demandé : « Mais il y a qui dans votre équipe pour que vous vous réjouissiez autant de jouer contre Zurich et Pesaro ? » Je les ai vite rassurés ! L’adversaire, on s’en fout… C’est le déplacement, le plus court possible, qui nous convient ! »
Cette saison, exception faite de ce dernier déplacement à Moscou, l’ASPTTM n’a pas été malheureuse dans son programme. « La Pologne (Bielsko-Biala) nous aura coûté plus cher que rapporté, avoue Arnaud Behrend. Au Luxembourg, on y a été en minibus. En Roumanie, on a trouvé des vols low-cost au départ de Bruxelles et avec la Slovénie on a fait une très belle recette. Par contre, les vols pour la Russie ont été très chers (523 euros multipliés par 17 personnes) et les faux frais nombreux. Notamment les visas (98 euros par personne) mais aussi le report de notre rencontre au Cannet initialement programmée en même temps que le match retour face à Odintsovo. Soit 1000 euros de frais pour modifier les vols. Il faudrait doubler la billetterie par rapport au match face aux Slovènes pour équilibrer le budget. » À cela se rajoutent les frais de déplacement et de séjour des arbitres et officiels qui, outre leurs indemnités, touchent également du club recevant 85 euros d’argent de poche par jour.
« Cette culture de la Coupe d’Europe que nous véhiculons ne nous permet plus d’en être exclus »
« Mais malgré ce coût, il n’y a rien qui soit plus positif pour notre image que cette Coupe d’Europe, poursuit Arnaud Behrend. Depuis que nous sommes en demi-finales, on sent un engouement extraordinaire de la part des gens et des partenaires. Notre site internet est assailli et les messages de sympathie se multiplient. Le seul souci, aujourd’hui, c’est que cette culture de la Coupe d’Europe que nous véhiculons ne nous permet plus d’en être exclus ! »
(*) Les frais de production coûtent 60 000 euros pour les quatre clubs français en Ligue des champions. Ils sont partagés entre la Fédération française, la Ligue nationale et les clubs, à raison d’un tiers chacun.
Article signé Christian Entz