L'Alsace du 30/11/13 : Kristy Jaeckel : le bras armé de l’ASPTT Mulhouse
L’exécutrice des hautes œuvres postières c’est elle : Kristy Jaeckel ! C’est sa force de frappe qui a permis à l’ASPTTM d’aller au tie-break face à Béziers et qui sera encore redoutée par Quimper, ce soir à 20 h, au Palais des sports.
Quand Kristy Jaeckel (24 ans) arme son bras, que ce soit en attaque ou au service, on ne saurait trop conseiller à la défense adverse de porter le casque. Samedi dernier, quand Béziers a obtenu sa première balle de match (à 22-24 au 4e set), Kristy Jaeckel a pris le service pour ne plus le lâcher jusqu’à inverser la tendance (26-24). L’Américaine n’en était pas à son coup d’essai puisqu’elle avait déjà gratifié ses coéquipières d’une prestation analogue dans le golden-set à Bielsko-Biala en Coupe d’Europe.
« Elle apporte de la vie dans une équipe »
À en juger pas ses coups, Kristy Jaeckel a tout de la brute épaisse. Mais cette version grand public est très loin de la réalité quand le ballon n’est plus en jeu et les projecteurs éteints. Elle est même plutôt discrète dans la vie et sensible aux gens et aux paysages qui l’entourent. « Elle apporte de la vie dans l’équipe , dit d’elle Magali Magail, le coach postier. Kristy est quelqu’un de très généreux sur un terrain qui sait donner aux autres. Elle a un état d’esprit parfait. Un état d’esprit qui correspond à celui d’un leader. De plus, elle a un gros mental et il est difficile de la faire douter ! »
Il y a presque un an – c’était le 18 décembre 2012 -, une équipe nantaise est venue au Palais pour claquer un 3-0 sans appel à l’ASPTT Mulhouse en 8es de finale de la Coupe de France. À la tête de ces Nantaises, une certaine Kristy Jaeckel avait signé près d’un tiers du capital nantais avec notamment 50 % de réussite offensive (15/29 en attaque) et 4 contres gagnants. Il n’en fallait pas davantage pour convaincre les dirigeants postiers, au printemps dernier, quand il a fallu combler le départ de Tatjana Bokan. Sauf que, dans les semaines suivant la signature, Bakou a voulu racheter le contrat de l’Américaine. Plutôt que de privilégier la notion « business », les dirigeants postiers ont conservé leur perle rare. Ce dont, aujourd’hui, personne ne se plaint à l’ASPTTM… Pas même l’intéressée ! « Je n’ai aucun regret d’être à Mulhouse, confie Kristy Jaeckel. Bakou me proposait un contrat de trois ans. Ce qui était un peu long sans connaître l’Azerbaïdjan ».
Joueuse dans l’âme, capable de prendre des risques en jeu, l’Américaine de Mulhouse est plus prudente dans la vie de tous les jours. « De Mulhouse, je connaissais l’équipe… Je la savais forte, poursuit Kristy Jaeckel. En quittant Nantes, il n’y avait pas une volonté particulière de ma part de rester en France. Par contre, je voulais jouer une Coupe d’Europe. J’en ai parlé à Regan Hood – qui a été Mulhousienne de 2009 à 2012 et qui est aujourd’hui à Ankara – qui m’a vanté le sérieux de l’ASPTT ».
Originaire de Littleton dans le Colorado, Kristy Jaeckel a participé à quatre saisons dans le championnat universitaire américain avec l’Université de Florida avant de signer dans un club portoricain à Guaynabo. « La particularité du championnat portoricain, c’est qu’il commence en décembre à la fin de la saison universitaire, raconte l’Américaine. Il y a entre dix et douze formations qui disputent cette compétition où les étrangères, la plupart américaines, sont limitées à quatre par équipe. C’était une bonne expérience ! » Une bonne expérience qui a donné goût aux voyages à Kristy Jaeckel.
« C’est Colmar que je préfère »
Désormais à Mulhouse, un an après avoir débarqué à Nantes pour sa première saison en Ligue A féminine, cette dernière ne rate aucune occasion pour faire du tourisme. « Entre Colmar, Bâle et Fribourg, c’est Colmar que je préfère. La vieille ville est très typique ! » De Quimper, que Kristy a découvert lors de son séjour nantais, il subsiste également des souvenirs de vielles pierres qui font la richesse du Finistère. Mais, ce soir au Palais, une fois le ballon en jeu, si mur il y a il devra toutefois tomber… Ainsi le veut la douce Américaine !
Article signé Christian Entz