Privé par deux fois du titre de la Ligue des Champions 2019 et 2021 (la crise sanitaire due au Covid ayant entraîné l’annulation de l’épreuve en 2020), à chaque fois par les Italiennes de Conegliano, et déplorant de surcroît le départ de ses championnes du monde serbes, la passeuse Maja Ognjenovic (partie chez le voisin Eczacibasi) et la centrale Milena Rasic, le Vakifbank Istanbul n’était pas, initialement, attendu à pareille fête. Pourtant, avec leurs valeurs sûres que sont la Suédoise Isabelle Haak, la Brésilienne Gabriela Braga Guimaraes, les Américaines Michelle Bartsch-Hackley et Chiaka Ogbogu, les Stambouliotes ont fourni le meilleur démenti qui soit, ce dernier week-end, en remportant le titre mondial des clubs aux dépens de leurs « meilleures ennemies », les Italiennes de Conegliano. Cela, après avoir disposé des Kazakhes d’Altay (championnes d’Asie), des Brésiliennes de Minas à Belo Horizonte (championnes d’Amérique du Sud), et des Turques du Fenerbahçe Istanbul en demi-finales, sans concéder le moindre set.
A la seule lecture de ces derniers résultats, on voit mal comment les Mulhousiennes pourraient avoir droit au chapitre. Pourtant, à entendre les unes et les autres, « rien n’est jamais perdu d’avance ». Chacune s’accrochant de toutes ses forces, tel le naufragé à son radeau, au soupçon d’espoir que la douce incertitude du sport entretient. Le meilleur argument avancé, pour plaider la cause mulhousienne, reste cependant le discours de François Salvagni qui considère « que d’affronter le Vakifbank Istanbul est avant tout un honneur dont il faut se montrer fier et digne ! ». Il reste à souhaiter que l’ASPTTM profite de cette occasion pour grandir et construire les bases de ses prochains succès qui doivent la mener à la finale du championnat de France. Un objectif plus en rapport à ses ambitions qu’un quart de finale de Ligue des Champions encore trop inaccessible.
Christian Entz