Même si Mougins tenait beaucoup à finir sur un coup d’éclat, ne serait-ce que pour rendre hommage à son coach Marie Tari décidée à tirer sa révérence, Istres a confirmé la hiérarchie du moment pour s’offrir sa première finale de Coupe de France. Dans la foulée, avec une pression certaine puisqu’il lui était difficile d’imaginer une finale sans elle dans son Palais, l’ASPTT Mulhouse a écarté l’obstacle le plus gênant sur la route de la consécration. En l’occurrence Béziers, son dauphin en championnat.
Dans ce match, qui avait toutes les caractéristiques d’une finale avant la lettre, il y a eu toutes les émotions que génèrent pareil rendez-vous. Cela a commencé par une grosse frayeur quand Héléna Cazaute, dans la dernière série de services du décrassage matinal, a été victime d’une blessure musculaire à la cuisse. N’écoutant que son courage, la capitaine mulhousienne a décrété qu’elle jouerait malgré les réserves émises par le corps médical. Strappée du genou à l’aine, Héléna Cazaute a tenu sa place pour rendre une copie conforme à ses standards malgré un engagement contenu et légitime, sur ses impulsions, qui a limité son efficacité au service.
Dans la lignée des chocs Mulhouse-Béziers, le combat a été âpre dès l’entame avec une volonté manifeste de destruction. Béziers parvenait à faire exploser Ivana Vanjak en réception et Mulhouse ne permettait pas à Malina Terrell de s’exprimer. A la seule différence que l’ASPTTM avait les moyens de remédier au problème en sollicitant Anna Haak. Ballotée à 5-9, Mulhouse revenait aux affaires pour égaliser sur un contre de Georgia Lamprousi (12-12) et prendre un avantage qu’elle ne perdra plus (13-12, 17-14, 21-16, 25-20). A l’image de l’Américaine Malina Terrell, en difficulté (aucun point gagnant dans le set initial contre 8 dans la manche suivante), Béziers n’a marqué que 7 points sur 33 attaques tentées.
Dans le 2e set, l’ASPTTM n’a eu qu’un tort. Celui d’enchaîner les fautes directes pour permettre à Béziers de rester en vie. A 5-3, les Mulhousiennes pouvaient se vanter d’avoir inscrit tous les points… Les leurs et ceux de leurs adversaires ! Dommage, car après un 4-0 biterrois (10-7, 10-11), la marge de manœuvre locale se réduisait. Laetitia Moma Bassoko, toujours aussi puissante, envoyait du lourd au service (13-11) pour permettre à l’ASPTTM de garder la maîtrise des débats. Georgia Lamprousi (17-15), Anna Haak (19-17, 20-18), Christina Bauer (21-20) et Laetitia Moma Bassoko (22-21) maintenaient l’écart. Mais, dans un sursaut d’orgueil, August Raskié (22-23), le block biterrois (22-24) et l’Argentine Yamila Nizetich (23-25) jetaient un froid au Palais.
Les Mulhousiennes savaient que la tâche serait compliquée et elle l’était même si le 4-0 du début de 3e set avait le don de détendre l’atmosphère. Le retour en jeu d’Ivana Vanjak contribuait à amplifier la force de frappe locale (9-7, 10-7). Héléna Cazaute était sublime au filet (12-10) et Madison Bugg, au service, trouvait la zone de conflit dans la réception adverse (14-10). Malgré les efforts d’Alexandra Rochelle, en défense, l’ASPTTM avait pris la mesure de Béziers à l’image des trois blocks de Georgia Lamprousi (17-14) et de Christina Bauer (19-16, 20-16) qui allaient peser. Ces dernières y remettaient une couche, avec un festival de l’internationale grecque pour conclure (23-20, 24-21, 25-21). Le match venait de basculer et le 4e set se voulait plus largement à l’avantage des Léa Soldner, Laetitia Moma Bassoko, Héléna Cazaute et leurs amies enfin libérées (20-11, 25-15). « A nous de rester concentrées, confiait Christina Bauer en fin de match. Nous avons fait un grand pas mais nous n’avons pas encore atteint notre but. Pour l’avoir déjà fait après notre victoire en championnat à Béziers, nous sommes capables de gérer une situation plus confortable tout en maintenant la pression. A nous de garder le cap ! »
Article signé Christian Entz
Béziers : 1
ASPTT Mulhouse : 3
Les sets : 20-25 (24′), 25-23 (25′), 21-25 (29′), 15-25 (22′). Temps total de jeu : 1h40. Arbitrage de MM. J. Meunier et F. Morchoisne. Palais des Sports Gilbert Buttazzoni.
Béziers : 41 attaques gagnantes sur 132 31 %). Terrell (12/45), Nizetich (8/35), Segovia (8/24), Brown (6/9), Farriol (2/8), Soto (2/4), Raskie (2/5), Spanou (1/1). 5 services gagnants (Farriol 2, Raskie 1, Nizetich 1, Soto 1). 9 blocks (Segovia 3, Terrell 3, Nizetich 1, Farriol 1, Brown 1). 22 fautes directes dont 9 au service. Six de base : Raskie, Nizetich, Terrell (puis Spanou), Brown (puis Soto, puis Romati), Farriol. Libéro : Rochelle. Entr : F. Simondet.
ASPTTM : 54 attaques gagnantes sur 136 (40 %). Moma Bassoko (19/45), Cazaute (11/24), Lamprousi (6/12), Vanjak (5/18), Bauer (5/17), Haak (5/16), Bugg (3/4). 8 services gagnants (Moma Bassoko 3, Bugg 2, Vanjak 1, Lamprousi 1, Haak 1). 13 blocks (Lamprousi 6, Bauer 5, Bugg 1, Vanjak 1, Cazaute 1). 27 fautes directes dont 15 au service. Six de base : Bugg, Cazaute, Vanjak (puis Haak), Moma Bassoko, Lamprousi, Bauer (puis Jaegy). Libéro : Soldner. Entr : F. Salvagni.
Istres : 3
Mougins : 1
Les sets : 25-21 (26′), 25-18 (25′), 19-25 (25′), 25-20 (28′). Temps total de jeu : 1h44.
Arbitrage de Mme C. Gadenne et M. J-M Piget. Palais des Sports Gilbert Buttazzoni.
Istres : 63 attaques gagnantes sur 132 (48 %). Abderrahim 22, Marshall 18, Graca Santos 15, Lozowska 3, Dallmann 2, Zongo 1, Alves Pinto 1, Martin 1. 7 services gagnants. 8 blocks. 17 fautes directes dont 10 au service. Six de base : Martin, Abderrahim, Marshall (puis Alves Pinto), Garca Santos (puis Zongo), Lozowska, Dallmann. Libéros : Once et Urios. Entr : A. Sa.
Mougins : 55 attaques gagnantes sur 133 (41 %). Grubbs 23, Fortuna 11, Lattin 8, Massuel 5, Bonacossi 2, Livingston 2, Martin 3, Salina 1. 6 services gagnants. 6 blocks. 13 fautes directes dont 11 au service. Six de base : De la Rosa (puis Salina), Fortuna, Grubbs, Bonacossi (puis Livingston), Martin (puis Massuel), Lattin. Libéro : Bernard. Entr : M. Tari.