Quand on bénéficie du privilège de se mesurer au Vakifbank Istanbul il ne faut pas s’attendre à passer une soirée tranquille. Comme au match aller, le verdict a été sans appel. Trois petits sets et puis s’en vont. Il n’y avait pas grand-chose à espérer si ce n’est de profiter de cet honneur, de tout donner pour ne pas être ridicule et de retrouver de bonnes sensations. Notamment, pour celles qui avaient déçu la veille. A ce niveau, le contrat est rempli. « Dans la perspective du match face à Lodz, il fallait que Laetitia – Moma Bassoko -, Héléna – Cazaute – reprennent confiance en elles, explique François Salvagni, le coach mulhousien. Elles m’ont rassuré ! ».
Le premier set, disputé avec un six de départ très proche du six de base mulhousien, n’a pas été le meilleur. Trop vite, Isabelle Haak (6/11 en attaque au 1erset) a survolé le filet sans jamais se poser de question quant à l’existence d’un contre à Mulhouse (2-4, 4-7,11-20). De toute évidence, il y avait trop de respect de la part des Ivana Vanjak, Tessa Polder et Anna Haak face à des Stambouliotes d’une efficace redoutable et pourtant brouillonnes au service avec six fautes directes dans la manche initiale contre aucune dans les deux suivantes. Et malgré cela, l’ASPTTM ne passait pas le cap des quinze points.
Il ne fallait pas être devin pour comprendre qu’il n’y aurait pas de malentendu en cette soirée. Le Vakifbank est sur une autre planète et sa carte de visite, qui fait état de deux Coupe du monde des clubs (2017 et 2018) et de quatre Ligue des Champions (2011, 2013, 2017, 2018), n’est pas usurpée. En changeant son six de base pour ne conserver qu’Anna Haak, François Salvagni a eu le don d’offrir un challenge à la hauteur des envies de Megan Viggars, Jelena Novakovic, Georgia Lamprousi et une étonnante Manon Jaegy. Et, le fait que l’ASPTTM ait menée d’entrée est anecdotique (3-1). Il n’empêche que le bras de fer a duré un petit moment, notamment sous l’impulsion d’Héléna Cazaute (9-10), avant le break stambouliote (9-15). Le récital du Vakifbank ne faisait que commencer (13-25). Avec l’entame sans appel du 3e set (0-6), l’ASPTTM venait d’essuyer un 4-21 symbole parfait de l’écart qui sépare Mulhouse d’Istanbul. Et, pourtant, l’ASPTTM comblera encore l’écart jusqu’à menacer son illustre adversaire (18-19) sur une attaque d’Héléna Cazaute. Comme s’il s’agissait d’un crime de lèse-majesté, le Vakifbank resserrait les boulons. Six points plus tard, la cause était entendue !
Christian Entz à Lodz
ASPTT Mulhouse : 0
Vakifbank Istanbul : 3
Les sets : 15-25 (20′), 13-25 (21′), 18-25 (24′). Temps total de jeu : 1h05. Arbitrage de MM. K. Aro (Finlande) et A. Mylonakis (Grèce). Lodz Sport Arena.
ASPTTM : 25 attaques gagnantes sur 89 (28 %). Cazaute (9/21), Vanjak (5/10), Polder (3/9), Lamprousi (2/8), Moma Bassoko (2/7), Viggars (2/2), Bauer (1/5),
Novakovic (1/12), Haak A. (1/14), Bugg (0/1). 2 services gagnants (Viggars et Polder 1). 5 blocks (Polder 1, Bauer 1, Novakovic 1, Viggars 1, Moma Bassoko 1). 14 fautes directes dont 6 au service. Six de base : Bugg (puis Viggars), Haak, Vanjak (puis Cazaute), Moma Bassoko (puis Novakovic), Polder, Bauer (puis Lamprousi). Libéros : Soldner puis Jaegy. Coach : F. Salvagni.
V. Istanbul : 41 attaques gagnantes sur 85 (48 %). Haak I. (15/28), Guimaraes (8/16), Akman (8/11), Rasic (6/9), Senoglu (3/16), Yilmaz (1/4), Özbay (0/1). 6 services gagnants (Özbay 2, Senoglu 2, Haak 1, Guimarăes 1). 10 blocks (Rasic 4, Braga Guimarăes 2, Akman 2, Haak 1, Senoglu 1). 11 fautes directes dont 6 au service. Six de base : Özbay (puis Ognjenovic), Senoglu (puis Ismailoglu), Braga Guimăres, I. Haak (puis Yilmaz), Akman, Rasic. Libéro : Örge. Coach : G. Guidetti.