Bien avant que Julie ne vienne au monde, le 1er avril 1995 à Grenoble, le nom d’Oliveira Souza est déjà connu et reconnu sur la planète volley. Son père Silas Oliveira Souza, solide attaquant de Sadia Concordia, une ville entre Curitiba et Porto Alegre au sud du Brésil, a ouvert la voie à sa progéniture. Quand ce dernier arrive en France, au début des années 90, il est l’un des meilleurs attaquants de la Pro A sous les couleurs de Grenoble, avant d’enfiler le maillot de Toulouse et du Goelo à Saint-Quay Portrieux, sans se douter que la descendance ferait mieux. « Il est certain que je lui dois beaucoup si je suis volleyeuse pro aujourd’hui, explique Julie Oliveira Souza. J’ai touché mes premiers ballons à Seyssins avant d’être poussine et benjamine au Goelo. Je le voyais jouer et j’étais au gymnase tous les week-ends. J’ai goûté au volley toute petite, avec déjà une tête de plus que tout le monde en attendant d’en avoir deux… » Et de devenir un espoir incontournable de la discipline avec 194 centimètres sous la toise et, en prime, un culot certain pour aller se vendre en Pologne.
Aujourd’hui, en arrivant à Mulhouse, Julie Oliveira Souza présente une carte de visite qui fait état d’une dernière saison dont elle a été le fer de lance de l’attaque parisienne du Stade-Français/Saint-Cloud (411 points en 92 sets), 8e au classement des meilleures marqueuses françaises. Mais en 2019, quand elle se pointe au Legionovia Legionovo en Pologne à 24 ans, elle a pour seule référence une petite expérience professionnelle acquise à Quimper, Evreux, Saint-Raphaël et Mougins. Pas de quoi séduire et encore moins convaincre… Et, pourtant, elle va oser la Pologne ! « Sincèrement, je ne me suis pas dit let’s go pour foncer tête baissée, confie Julie Oliveira Souza. Je n’avais même jamais planifié d’aller en Pologne avant un concours de circonstances heureux. Il se trouve que j’ai le même agent italien qu’Alessandro Chiappini qui était le coach à Legionovo. J’ai vu cette proposition comme l’opportunité de travailler avec un entraîneur italien de renom en profitant de l’occasion pour jouer dans un grand championnat européen. Et, là, je suis arrivée dans un autre monde avec un staff important, un kiné à plein temps, des matches télévisés et des fans qui font comme des fous dans les tribunes. La première saison était gigantesque. Sans être attendues, nous avons atteint les demi-finales de la Coupe et le top 4 de la Tauron Liga pour se qualifier en CEV Cup. J’avais fait une bonne saison et j’ai été conservé dans l’effectif. Mais la saison suivante a été marquée par le Covid. Entre le confinement, les mesures sanitaires, les quarantaines qui s’enchaînent et les difficultés du club pour payer les salaires, nous avons sombré. Je n’avais plus qu’une hâte… Rentrer en France ! C’est là qu’il y a eu Paris. Pour moi, c’était l’opportunité de montrer ce que j’avais appris ces deux dernières années dans un championnat très relevé ».
Montrer n’est pas peut dire puisqu’à la fin des matches aller, de la dernière saison, Julie Oliveira Souza survole alors le filet et Paris se joue des meilleurs en s’imposant à Nantes (3-0), à Béziers (3-1), à Cannes (3-2) et en poussant Le Cannet et l’ASPTT Mulhouse au tie-break. 35 points à Cannes, 25 points contre Mulhouse, Julie affole les compteurs. « Elle était monstrueuse » se souvient Christophe Magail. Pour François Salvagni, une évidence s’impose : « Cette fille-là, il vaut mieux l’avoir avec soi qu’en face ! » Et, depuis cet été, c’est chose faite ! « Très franchement, je suis très heureuse d’avoir signé à Mulhouse, avoue Julie Oliveira Souza. Pour moi, c’était çà ou repartir à l’étranger. Mulhouse est un des rares clubs en France à bénéficier d’une structure professionnelle. C’est ce que je recherchais… Et le petit plus, c’est que ma famille est ici. Ma mère – Nathalie Montreuil – habite la région mulhousienne depuis cinq ans et a un cabinet de kinésiologie à Rixheim ».
Avec son physique respectable (1,94m), son expérience et un talent certain, Julie Oliveira Souza brille par son absence en équipe de France. « J’avoue avoir décliné ma dernière sélection, annonce d’emblée la néo-mulhousienne. Je vais être honnête… J’ai sacrifié de nombreux étés pour être recalée au dernier moment. J’ai donc décidé de faire une pause tout un gardant un œil sur l’équipe de France. Je n’ai pas fermé la porte et je respecte les choix d’Emile Rousseau. Il m’appartient de le convaincre en faisant une bonne saison avec Mulhouse. Je suis prête à appuyer sur la touche reset et à oublier le passé ». Il reste à souhaiter que d’autres aient la même volonté. En attendant, c’est à Mulhouse que Julie Oliveira Souza entend briller. Et c’est tant mieux !
Christian Entz
La rubrique du Wunderfetzig
« T’es plutôt quoi ? »
Eté ou hiver ? Eté sans hésiter !
Lève-tôt ou lève tard ? Plutôt lève-tôt depuis peu. J’ai changé avec l’âge.
Kevin Costner ou Brad Pitt ? Costner c’est qui… – Petit détour sur Google – Mais il est vieux ! Ce sera donc Brad Pitt.
Mer ou montagne ? Mer ! Pourtant, je suis née à Grenoble tout près de la montagne.
Legionovo ou Paris ? ça dépend… Si le choix est sportif, c’est Legionovo. Si c’est pour la ville, Paris !
Viande ou poisson ? Viande, mais blanche. Je ne mange de la viande rouge qu’au Brésil.
Silence ou musique ? Beaucoup ! Surtout brésilienne, Hip hop et Afro.
Julie Oliveira Souza en bref
Née le : 1er avril 1995 à Grenoble
Nationalité : franco-brésilienne. Née d’un père brésilien Silas Oliveira Souza et d’une mère française Nathalie Montreuil
Taille : 1,94m
Poste : attaquante de pointe
Clubs respectifs : Seyssins (2007 à 2009), Pôle France de Châtenay-Malabry (2009 à 2011), France/Avenir (2011 à 2013), Quimper (2013/14), Evreux (2014 à 2017), Saint-Raphaël (2017/18), Mougins (2018/19), LegionoviaLegionowo/Pol (2019 à 2021), Paris/Saint-Cloud (2021/22), Volley Mulhouse Alsace (depuis 2022)