Un sport, une ville, un territoire
Curieux hasard… Le premier match de Léa Soldneren tant que titulaire, un certain soir d’octobre 2016, se jouait à Nantes. Le même Nantes qui déposait sa carte de visite, samedi soir, à Mulhouse. A la différence, toutefois, que les Nantaises d’aujourd’hui sont des leaders incontestées, pour beaucoup… Sauf pour Mulhouse qui, quoiqu’il arrive, sera la seule équipe qui aura pris les six points aux Neptunes de Nantes cette saison.
« Je me souviens de ce premier match à Nantes comme si c’était hier, confie Léa Soldner qui, samedi soir, a été ovationnée, comme elle le mérite, par un public mulhousien comblé par la victoire des siennes. J’étais très stressée mais bien accompagnée. BojanaMarkovic m’avait dit de ne pas m’inquiéter… Que tout allait bien se passer ». Menées deux sets à rien en 2016, les Mulhousiennes avaient égalisé pour finalement perdre au tie-break. « Dans ce match, malgré la défaite, je m’étais prouvée que j’étais capable de tenir le rôle que l’on venait de me confier. Ce qui n’étais pas évident à un moment difficile de ma vie… Je venais de perdre mon père deux mois plus tôt ».
299 matches plus tard, Léa Soldner est toujours là. Elle vient tout juste de fêter ses 27 ans et ses coéquipières lui ont fait le plus beau des cadeaux avec une grosse contribution pour signer une victoire qui fera forcément date. « Je ressens une grande fierté et beaucoup de joie, poursuit la libéro mulhousienne. Je mesure l’évolution et le chemin parcouru. J’étais une jeune fille de 18 ans en arrivant et je suis, désormais, une femme. Ces 300 matches sont une partie de ma vie dans un club qui m’a permis de grandir et dont je suis fière de porter le maillot ! »
Pour que la fête soit belle, il fallait un grand match. Et autant dire qu’il l’a été. A la décharge des Nantaises, il convient de préciser que les blessures de Kanami Tashiro et Martina Samadan ont privé Cyril Ong de solutions même si elles ont été avantageusement remplacées par Emilie Respaut à la passe et Isaline Sager-Weider au centre. Mais toujours est-il, qu’à 14-18, Nantes n’a pas résisté à la révolte locale emmenée par Amanda Conéo, Christelle Nana Tchoudjang et l’inévitable Silke Van Avermaet qui soldait le 6-0 mulhousien par deux « monsters blocks » sur Taylor Mims et SanjaGommans (20-18). Nantes réagissait encore (21-22) sans empêcher la conclusion mulhousienne sur des fautes nantaises (24-22, 25-23).
Avec une défense particulièrement vaillante et l’insolente réussite de Taylor Mims en attaque (8/10), Nantes remportait le 2e set. Le meilleur du VMA restait cependant à venir avec une efficace Hélène Rousseaux (6/10 en attaque au 3e set) qui contribuait à combler un premier handicap (4-8, 9-8). Plus stable en réception et bénéficiant d’un block-défense solide (Nantes ne marquera que 12 points sur 40 attaques tentées), Mulhouse prenait la maîtrise des débats (17-11, 22-17) pour concrétiser son effort (25-19). En mode rouleau-compresseur, le VMA entamait le 4eset avec détermination (4-0, 10-3). Bien emmenées à la passe par Victoria Mayer, les Mulhousiennes étaient en démonstration. Amanda Conéo (15-8), Christelle Nana Tchoudjang (16-9), Léandra OlingaAndela (21-15) se jouaient de la défense nantaise jusqu’à la conclusion de Silke Van Avermaet dès la première balle de match (25-18). La fête à Léa ne pouvait pas bénéficier de meilleur contexte !
Article signé Christian Entz
*Les 300 matches officiels de Léa Soldner : 211 en championnat, 24 en play-offs, 23 en Coupe de France, 3 finales de Supercoupe et 39 matches de Coupe d’Europe. Remplaçante de Marielle Bousquet, Léa Soldner a joué son premier match chez les pros le 25.10.2014 à Béziers (victoire 3-0) et son premier match en tant que titulaire le 21.10.2016 à Nantes (défaite 2-3). Cette même saison, l’ASPTTM remportait le premier titre de championne de France de son histoire. En 9 saisons, Léa Soldner n’a raté qu’un match. Frappée par le Covid en février 2022, elle n’avait pas été en mesure de faire le déplacement en Finlande face à Salo.
VOLLEY MULHOUSE ALSACE : 3
LES NEPTUNES NANTES : 1
Mulhouse. Palais des Sports Gilbert Buttazzoni.
Les sets : 25-23 (28′), 21-25 (31′), 25-19 (29′), 25-18 (25′). Temps total de jeu : 1h53. Arbitrage de Mme C. Hepp et M. T. Petitjean. 2617 spectateurs.
VMA : 68 attaques gagnantes sur 154 (44 %). Nana (23/42), Rousseaux (14/26), Coneo (13/40), Van Avermaet (9/22), Olinga Andela (4/14), Mayer (3/4), Oliveira Souza (1/1), Haak (1/5). 9 services blocks (Van Avermaet 3, Olinga Andela 2, Rousseaux 1, Nana 1, Mayer 1). 23 fautes directes dont 10 au service. Six de départ : Mayer (puis Schmit), ConeoCardona, Rousseaux-Feray (puis Haak), Nana (puis Oliveira Souza), Olinga Andela, Van Avermaet. Libéro : Soldner. Coach : F. Salvagni.
Nantes : 53 attaques gagnantes sur 151 (35 %). Mims(18/42), Gommans (8/28), Jasper (11/38), Keene (6/13), Ratahiry (3/8), Sager-Weider (3/10), Strumilo(2/4), Respaut (1/7). 4 services gagnants (Sager-Weider 2, Taylor 1, Keene 1). 4 blocks (Mims 2, Keene 1, Respaut 1). 20 fautes directes dont 7 au service. Six de départ : Respaut (puis Strumilo), Jasper, Gommans (, Mims, Keene, Sager-Weider. Libéros : Rakotozafy (puis Le Roux). Coach : C. Ong