L'Alsace du 04/05/2016 : Nouveau départ pour les Bleues
Sacrifiée sur l’autel de la rigueur économique, sous l’ère Bouget, l’équipe de France féminine bénéficie à nouveau d’un minimum de considération de la part des décideurs fédéraux. Le nouveau départ des Bleues se fera en Alsace à partir du 11 mai prochain.
Quart de finaliste en 2013, l’équipe de France féminine avait fait l’objet dans les mois suivants d’un démantèlement savamment orchestré par Yves Bouget, alors président de la Fédération française. L’argument était alors purement économique et devait se traduire pour la campagne suivante par un budget réduit de moitié, un programme minimaliste et l’arrivée de Magali Magail à la tête de l’équipe de France. Conséquence logique de cette politique, l’équipe de France avait échoué l’an dernier pour sa qualification aux championnats d’Europe en étant éliminée sans gloire (deux fois 1-3) par une modeste sélection slovène qui n’allait faire mieux qu’une 16e place en phase finale.
Avec beaucoup d’envie et de sérénité
Hier à Ensisheim, accueillies en tant qu’ambassadrices de l’équipe de France par Michel Habig, premier magistrat de la commune, Maëva Orlé et Astrid Souply ont rejeté dans le même élan ce mauvais souvenir. « Tout ça, c’est du passé, ont confié les seules postières mulhousiennes retenues chez les Bleues. C’est un nouveau challenge qui nous attend avec un groupe de filles qui s’entendent bien. Il y a beaucoup d’envie et de sérénité. Mais, sportivement, tout est à refaire ! »
Toutes deux sont des rescapées du groupe de Fabrice Vial et de Philippe Salvan qui avait réussi à atteindre les quarts de finale de l’Euro en 2013. Astrid Souply avait même été le grand artisan de la qualification française aux dépens de l’Ukraine sur la route de cet Euro. Curieusement, ce souvenir pourrait être d’actualité avec un barrage possible entre la France et l’Ukraine en octobre prochain. Dans un premier temps, les Françaises seront opposées à la Belgique, l’Espagne et au vainqueur du groupe Norvège, Bosnie-Herzégovine, Lituanie, Monténégro. Le premier sera qualifié directement et le second sera barragiste. « Tout est possible, explique Maëva Orlé. En principe, la Belgique nous est supérieure. Mais c’est une équipe qui a ses forces et ses faiblesses. Après, l’Espagne, c’est comme nous ! »
Une remise à niveau pour commencer
Avant de songer à la campagne de qualification aux championnats d’Europe, l’équipe de France prendra part à la Ligue européenne (du 3 au 19 juin) face à l’Azerbaïdjan, l’Espagne – son concurrent direct pour aller à l’Euro – et le Monténégro qu’emmènera une certaine Tatjana Bokan. Et c’est pour préparer ce premier rendez-vous continental que l’équipe de France sera en stage à Mulhouse, Ensisheim, Guebwiller et Kingersheim du 11 au 22 mai prochain. « Dans un premier temps, il s’agira de remettre les joueuses à niveau, déclare Magali Magail. Certaines sont à l’arrêt depuis le 4 avril et d’autres termineront la compétition le 7 mai (*) . Ensuite, il faudra recréer les relations passe-attaque, les schémas défensifs et retrouver les automatismes. Et cela en trois semaines ! » Une formation accélérée dont l’Alsace a aujourd’hui le privilège.
(*) Deborah Ortschitt était la seule internationale française concernée par la finale avec le RC Cannes. Mais victime d’une déchirure musculaire à la hanche, la libéro est indisponible pour huit semaines. Elle sera remplacée pour le stage des Bleues par Lucie Dekeukelaire (Chamalières).
Article signé Christian Entz