L'ALSACE DU 05/05/2017 : Finalistes par procuration
Parents, maris ou compagnons, ils partagent au quotidien les joies, les angoisses et les souffrances de leurs championnes de fille, épouses ou p’tites amies. La finale que disputera l’ASPTT Mulhouse ce samedi à Paris, titre de championne de France en jeu, sera aussi la leur.
Milan Celic, grand Serbe de 29 ans et petit ami de Bojana Markovic, est également volleyeur professionnel. Sa carte de visite fait état de participations aux championnats de Serbie, Iran, Liban, Turquie, Montenegro, Brésil et plus récemment d’Italie, avec le club de Civita Castellana. Fort d’une telle expérience, ce que vit sa chérie avec l’ASPTT, il connaît plutôt bien. Et pourtant, être au bord plutôt que sur le terrain, « c’est peut-être encore plus intense, reconnaît-il. Parce que je suis avec l’équipe tout le temps et que je me sens comme si j’en faisais partie ». Sans en être vraiment, évidemment.
Cette semaine, aux entraînements des volleyeuses, il a tenu le rôle de la Brésilienne et fer de lance du Cannet, Ivna Franco Marra Nascimento. En se mettant au service de l’ASPTTM, Milan Celic a fini par considérer les Mulhousiennes comme « ses petites sœurs » et le club comme une grande famille. « Magali et Christophe Magail m’ont beaucoup aidé pour que je puisse rester ici et que je puisse m’entraîner ». Sa saison italienne à peine terminée (début avril), Milan Celic a fait un crochet d’un jour par la Serbie – pour rendre visite à ses proches – avant de rejoindre sa dulcinée à Mulhouse. « Je suis venu pour être avec elle, la soutenir » , lâche-t-il du fond du cœur.
« Quand elles ont perdu à Cannes, j’étais en panique »
Bojana Markovic et Milan Celic filent le parfait amour depuis leur rencontre en France il y a treize mois. Le comble pour ces deux Serbes d’origine ayant tous les deux joué en Super Liga serbe. « Je n’ai jamais été aussi heureux dans ma vie » , apprécie-t-il. En amour comme dans le sport, Milan vit au côté de sa belle une année riche en émotions. « Quand elles ont perdu à Cannes, j’étais en panique et je me demandais ce qui allait bien pouvoir se passer. Je sais depuis le premier jour comment elles se sont préparées pour en arriver là. Je suis fier et très heureux parce qu’elles méritent d’être en finale », exprime-t-il, le ton serein. Pour le conjoint de « Bobby » Markovic, les filles de Magali Magail, Christophe Magail et Mathieu Arnold vont l’emporter demain. Ce qui ne l’empêchera pas de vivre cette finale des play-offs comme si c’était la sienne depuis les gradins du Stade Pierre de Coubertin à Paris.
« Je suis fière d’elle »
De l’autre côté de l’Atlantique, une maman parmi tant d’autres vivra cette finale des play-offs de manière tout aussi intense, depuis son canapé, les yeux rivés sur l’ordinateur. Sharon, la maman de Kristy Jaeckel-Schmieder, était de passage à Mulhouse jusqu’à cette fin de semaine. « Mon mari et moi, on aime venir regarder notre fille jouer, on trouve cela plaisant. Nous l’avons suivie partout depuis qu’elle est dans le circuit professionnel. Et généralement, on en profite pour se prendre quelques jours de vacances. Là, Je ne l’avais pas vu depuis Noël parce qu’elle ne vit pas vraiment près de chez nous. Alors j’ai saisi l’opportunité de venir lui rendre visite pendant les play-offs. Elle me manque… » , confie Sharon, la gorge nouée par l’émotion, la veille de son retour aux États-Unis. « Je pense qu’elle est très enthousiaste lorsque nous sommes là ». Très contente du retour de sa fille à l’ASPTT Mulhouse, Sharon Jaeckel prend part aux exploits de sa progéniture et l’encourage de toutes ses forces. « Ce qu’elle vit en ce moment, c’est une superbe expérience. C’est génial et très excitant, même pour moi ! J’y prends beaucoup de plaisir et je suis fière d’elle ».
« Angie est notre fille unique mais elle compte pour dix ! »
Chez les Bland, à Anvers, on a changé de voiture il y a deux mois. « Et on a déjà 9 000 km au compteur à force de faire le voyage entre Mulhouse et la Belgique » , raconte Marcel, le père de l’internationale belge Angie Bland. Ce qui est finalement peu pour Chris, la maman, qui n’avait pas hésité à rejoindre sa fille en Ukraine et à Palma quand il s’agissait de décrocher les titres de champion avec Khimik Youzhny et Icaro Alaro. « Angie est notre fille unique, mais elle compte pour dix , avouent en chœur les parents aficionados. On vit de toutes nos forces ses angoisses et son bonheur qui s’intensifient à l’approche de la finale. On évite d’ailleurs de parler volley entre nous et on ne touche à rien chez elle. Elle est très visuelle et chaque chose est à sa place. On fait des jeux en sachant qu’elle a horreur de perdre… La rage qu’elle a sur un terrain, elle l’a aussi aux cartes ou au scrabble. Elle a hérité ça de nous deux ! »
Hier, les parents Bland ont fait un nouveau détour par Anvers pour chercher le reste de la famille et revenir encore plus nombreux sur Seine. « Avec les cousins et cousines, nous serons une douzaine à Paris. » Le salon du Bland, ce sera demain à Coubertin !
Article signé Kim Minet et Christian Entz