L’ALSACE DU 07/05/2017 : L’histoire s’écrit en capitale

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Un sport, une ville, un territoire

L'ALSACE DU 07/05/2017 : L’histoire s’écrit en capitale

Dix-neuf ans après sa première finale de championnat et après huit échecs à ce stade de l’épreuve, l’ASPTT Mulhouse a enfin écrit la première ligne de son palmarès en remportant, hier à Paris, le titre de championne de France aux dépens du Cannet à l’issue de cinq sets et plus de 2 h 20 de jeu.

Depuis plusieurs mois, la même rengaine résonnait au cœur du Palais des volleyeuses mulhousiennes. Ces dernières s’étaient juré d’écrire leur histoire et donc la nôtre. L’enthousiasme de ces filles attachantes avait convaincu un public, une ville, voire une région à partager leur délire jusqu’à Paris. Cette folie devait forcément s’inscrire en capitale et a atteint son apogée, hier, avec un titre de championne de France d’autant plus savoureux qu’il a été long à se dessiner.

La pression due à l’enjeu avait plombé les deux équipes, dont le niveau technique n’a été qu’une pâle copie des prestations réalisées tout au long de la saison. En revanche, en termes de suspense, cette finale a été un modèle du genre.

Un grand moment de doute

Initialement, avec un collectif bien rôdé autour de la passeuse Athina Papafotiou, l’ASPTT Mulhouse avait confirmé la supériorité affichée lors de la phase régulière du championnat.

Daly Santana (5/7), Bojana Markovic (5/11), Olga Trach (4/7), Angie Bland (4/6) et Maëva Orlé (4/8) rayonnaient au filet pour réussir une entame sans appel (25-18). La suite fut, malheureusement pour elles, tout autre. « Je n’ai rien changé dans mon système de jeu , dira plus tard Carlo Parisi, le coach italien du Cannet. Les filles ont simplement appliqué les consignes qui avaient été ignorées au 1er set ». Des consignes forcément anti-Santana, qui allaient se traduire par un renversement de situation.

Pendant un set et demi, les Mulhousiennes étaient à la traîne, sans efficacité au contre et en défense. En menant 20-18 dans la 3e manche, sur un coup gagnant de Daly Santana, l’ASPTTM pointait pourtant en position de force. En vain… Le bras tremblait à la conclusion et le doute s’installait pour faire la part belle aux Franco Marra Nascimento et autres Alexandra Lazic, qui portaient Le Cannet en tête (23-25).

Cinq balles de match sauvées au 4e set !

De par le suspense ambiant, les débats étaient des plus plaisants. Le meilleur était cependant à venir avec un 4e set d’anthologie. Sans être à la rue, les Mulhousiennes accusaient cependant trop de déchet pour être crédibles. Pourtant, elles refusaient de mourir et c’est ce qui allait les sauver quand Le Cannet s’offrait sa première balle de match à 23-24. Elle était sauvée par Maëva Orlé (24-24) avant les premières balles de set postières (25-24, 26-25, 27-26).

Au bord de la crise cardiaque, les supporters des deux camps chauffaient Coubertin. Le Cannet reprenait la main (28-29, 29-30, 30-31, 32-33), se procurait quatre autres balles de match. Jusqu’à ce que Daly Santana (33-33), Angie Bland (35-34) et Bojana Markovic (36-34) ne libèrent Mulhouse. Le coup était dur pour les Azuréennes qui n’allaient plus s’en remettre.

À l’inverse les Mulhousiennes se sentaient pousser des ailes jusqu’à atteindre leur petit nuage. Le même qui leur avait permis de survoler les débats face aux Cannoises.

« Quand on a gagné le 4e set, j’ai su qu’on ne pouvait plus perdre ! » confiait Magali Magail. Le tie-break restait indécis jusqu’à 8-7. Solide au soutien avec Léa Soldner, l’ASPTTM trouvait en Maëva Orlé son salut, avec trois contres gagnants d’une importance capitale (10-7, 14-9, 15-9) pour concrétiser la belle histoire de l’ASPTT Mulhouse. Elle ne fait encore que commencer.

 

Article signé De l’un de nos envoyés spéciaux à Paris, Christian Entz