L’ALSACE DU 08/02/2018 : Un sacré point de bonus

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L'ALSACE DU 08/02/2018 : Un sacré point de bonus

 

L’ASPTT Mulhouse s’est inclinée au tie-break (13-15), hier soir à Sibiu, face aux championnes de Roumanie d’Alba Blaj qui ont préservé leur invincibilité de justesse. Les Mulhousiennes ramènent un point au classement de la Ligue des champions et un énorme bagage de confiance.

Mathématiquement, le point obtenu par les Mulhousiennes à Sibiu, en poussant Alba Blaj au tie-break, restera anecdotique. Qu’elles terminent à la 3e ou la 4e place de leur groupe en Ligue des champions ne leur apportera pas plus de mérite. En revanche, pour avoir rivalisé avec les Roumaines cinq sets durant et, même, les avoir sérieusement menacées en menant deux sets à un, 20-16 et encore 22-20 dans la 4e manche, les postières ont prouvé – à elles surtout ! – qu’elles avaient un niveau digne pour jouer les premiers rôles en championnat et prétendre à la finale de la Coupe de France. Or ce sont ces échéances à venir, dans les prochains jours, avec Aix/Venelles (samedi à 20 h) et Béziers (mardi prochain à 20 h) qui seront capitales. « Nous avons perdu un match mais nous avons aussi gagné en expérience , confirme Britt Herbots. On a montré que tout est possible. Je pense beaucoup à Béziers qui a une joueuse – Krystal Rivers – dont le profil correspond beaucoup à la Cubaine Ana Cleger qui nous a fait très mal (29 attaques gagnantes sur 64 tentées) mais qu’on a réussi à neutraliser par moments. On sait maintenant qu’on peut le faire ! »

De légitimes regrets

Si l’ASPTTM rentre de Roumanie avec un capital confiance non négligeable, elle n’en traîne pas moins de légitimes regrets. Car autant les Mulhousiennes ont manqué d’audace au match aller, en s’inclinant en quatre manches, autant elles ont osé, hier soir. Dans les deux manches remportées (25-15 au 1er set et 25-20 au 3e ), Alba Blaj n’a jamais été en mesure de mener si l’on excepte les premiers échanges.

En revanche, dans les trois sets perdus, les Mulhousiennes ont accusé ces absences fatales qui leur ont coûté la victoire. Notamment à 8-12 dans la 2e manche, après un énorme block de Michaela Abrhamova. Jusque-là, la copie postière était parfaite avec une distribution dynamique de Lexi Dannemiller, une Léa Soldner époustouflante en défense sur la ligne, une Hayley Spelman débordante d’efficacité en attaque, une Bojana Markovic totalement retrouvée, une Britt Herbots montée sur ressorts et une vaillante Olga Trach. Et, pour la première fois du match, sous le service de la Brésilienne Thomaz de Aquino, l’ASPTTM a tremblé et s’est retrouvée à la traîne (14-12). Le 6-0 était fatal malgré le sursaut d’orgueil (22-20, 25-21).

Les Mulhousiennes ont grandi

C’est toutefois dans le 4e set que les regrets seront les plus vifs. La bonne rentrée de Ciara Michel (7/13 en attaque et 5 blocks) avait propulsé l’ASPTTM en position de force (11-15, 16-20). Nneka Onyejekwe et la capitaine locale Adina Salaoru comblaient l’écart (20-22). À 21-22, Lynda Morales repoussait du bout des doigts l’attaque d’Hayley Spelman (22-22). Les Mulhousiennes avaient laissé passer leur chance et après avoir sauvé trois balles de set (24-23, 25-24, 26-25), elles cédaient sur la 4e (28-26).

Ce coup sur la tête allait les laisser sans réaction à l’entame du tie-break (5-0, 8-3). La dynamique avait changé de camp. « On était dans le passé à ce moment , expliquera Magali Magail en fin de match. Il faudra un peu de temps pour oublier et c’est ce qui nous a coûté la victoire ». Car, malgré une ambiance hostile et une salle tout acquise à la cause roumaine, les Mulhousiennes ont remonté la pente avec Aziliz Divoux à la baguette. Lisa Jeanpierre au service a entretenu ce fol espoir (10-5, 10-9), jusqu’à ce que la Cubaine Ana Gleger (29 att. gagnantes sur 64 tentées) ne troue le block mulhousien (14-12) pour précéder le coup de grâce (15-13). Mulhouse venait de perdre sur un détail qui fait la différence à haut niveau.

« Je retiens de ce match que nous nous sommes battues comme jamais , confiait Magali Magail. Je suis aussi certaine que le prochain match qu’on mènera deux sets à un et 20-16 on ne le perdra pas ! Nous jouons la Ligue des Champions pour grandir. Aujourd’hui, j’ai le sentiment que nous avons grandi ! »

 

Article signé de notre envoyé spécial à Sibiu, Christian Entz