L'ALSACE DU 11/02/2017 : Une revanche pour oublier
La douleur de l’élimination en Coupe de France est encore vive dans le cœur des Mulhousiennes. Béziers, leur bourreau, revient ce soir à 20 h au Palais des sports pour le compte du championnat avec une place de leader en jeu. Pour enfin guérir, l’ASPTTM se doit de prendre sa revanche.
À l’image des deux dernières confrontations entre Béziers et l’ASPTT Mulhouse, marquées par une chaude bagarre (31-29, 21-25, 26-24, 27-25 au match aller !) et une domination héraultaise, les Biterroises sont plus que jamais les « meilleures ennemies » des Mulhousiennes. Il suffit d’ailleurs de s’attarder au classement de la Ligue A féminine, où les deux équipes figurent en tête, pour mesurer la rivalité grandissante entre les deux clubs. D’ailleurs, si Béziers confirmait ce soir ses deux succès enregistrés cette saison aux dépens des Mulhousiennes, en trois ou quatre sets, les Biterroises reprendraient le fauteuil de leader que l’ASPTTM leur a ravi au soir du 21 janvier.
Par rapport aux conséquences directes du match de Coupe de France, qui avait vu Béziers se qualifier pour la finale aux dépens des Mulhousiennes, l’enjeu de ce soir sera surtout un bon investissement pour plus tard. Mulhouse et Béziers n’ont plus trop de soucis à se faire pour assurer leur qualification aux play-offs. En revanche, pour bénéficier du match d’appui des demi-finales à domicile, il faudra impérativement terminer à l’une des deux premières places du championnat. Or, à sept journées de la fin de cette première phase, l’ASPTTM, Béziers, Nantes et Le Cannet se tiennent dans un mouchoir de poche. Et, en sachant que les Mulhousiennes auront encore à se déplacer à Paris/Saint-Cloud et au Cannet, elles ne peuvent pas se permettre de perdre à domicile, serait-ce face à un prétendant au titre.
L’indomptable Haak
Si l’on tient compte des données de cette saison, avec une Isabelle Haak que personne en France n’a encore réussi à museler, mais aussi une équipe de Béziers qui sera encore plus forte sur le papier que celle déjà victorieuse au Palais il y a quelques jours, avec la rentrée de l’internationale allemande Lena Möllers et la participation de la Trinidadienne Channon Thompson, qui n’était pas qualifiée en Coupe de France, on voit mal comment l’ASPTTM pourrait inverser la tendance. « Il n’y a pas beaucoup de solutions face à Isabelle Haak , avoue Magali Magail. On sait qu’elle va faire entre huit et dix points par set. Chaque balle défendue face à elle sera du bonus. Par contre, il faudra essayer de limiter l’efficacité des autres attaquantes ».
Hier, à l’heure du déjeuner, les coéquipières d’Alina Albu suaient à grosses gouttes sur le parquet du Palais avec la motivation de celles qui ont quelque chose à se faire pardonner. « Dans le 2e set face à Béziers, chacune a fait au moins une faute qu’elle ne fait jamais , confie Magali Magail. Et on perd pour un petit point – l’ASPTTM avait deux balles de set à 24-23 et 25-24 -. Une faute en moins et on aurait mené deux sets à zéro et le match aurait été tout autre. Les regrets sont encore à ce point existants que j’ai attendu avant-hier – mercredi – avant de travailler, avec les joueuses, sur la vidéo de ce match. Il n’y a que Christophe – Magail, le frère et coach-adjoint – qui a décortiqué les images au lendemain de cette défaite… Il a eu mal au ventre pendant trois jours ! »
Béziers battu en Hongrie
Mardi dernier à Békéscsaba, en Coupe d’Europe de la CEV face aux championnes de Hongrie, les joueuses de Cyril Ong ont connu une désillusion. Après avoir remporté le set initial (25-23), les Biterroises ont essuyé deux manches sans appel (10-25, 13-25) pour finalement s’incliner 23-25 dans le dernier set. Avec 13 attaques gagnantes sur 42 tentées, Isabelle Haak – semble-t-il malade – avait été loin de son rendement habituel. Curieusement, le match de Coupe de France avait été précédé du même cas de figure, quand Béziers avait perdu à Saint-Raphaël (2-3) après avoir obtenu deux balles de match pour s’imposer en trois sets secs. Du coup, aujourd’hui à Mulhouse, on se garde bien de se réjouir pour si peu !
Article signé Christian Entz