L'ALSACE DU 12/04/2017 : Une leçon à retenir pour les Mulhousiennes
L’ASPTT Mulhouse joue sa qualification pour les demi-finales des play-offs ce soir à Paris face au Stade-Français/Saint-Cloud. L’histoire d’Athina Papafotiou et d’Olga Trach est là pour rappeler que rien n’est acquis d’avance.
Victorieuses du match aller en trois sets secs (25-18, 25-18, 25-20), les Mulhousiennes bénéficient aujourd’hui des faveurs du pronostic face aux Parisiennes qu’elles retrouvent (à 20h) à Géo André.
Le scénario du jour est simple. Un nouveau succès leur ouvrirait les portes de la demi-finale face au vainqueur du match Cannes-Nantes. Une défaite les obligerait à rejouer les Parisiennes, samedi prochain au Palais des sports, pour un ultime match d’appui. Mais autant dire que cette dernière perspective n’enchante guère Magali Magail qui entend « limiter la débauche d’énergie pour aller au bout ». D’ailleurs, l’écart affiché samedi dernier entre les deux équipes n’accorde que peu de crédit au doute. Et c’est là que se situe le piège pour l’ASPTTM.
La glorieuse incertitude du sport n’est pas une légende… En revanche, elle a contribué à écrire quelques-unes des plus belles pages de l’histoire sportive dont les volleyeuses mulhousiennes feraient bien de s’inspirer. Athina Papafotiou et Olga Trach, respectivement passeuse et contreuse centrale de l’ASPTT Mulhouse, partagent ainsi une expérience à la fois douloureuse et joyeuse selon le camp choisi, mais qui, dans les deux cas, mérite d’être retenue.
Il y a quatre ans, dans le championnat grec, l’AEK Athènes et l’Olympiakos Le Pirée se disputait le titre à l’occasion des play-offs, joués en trois matches gagnants, entre les deux meilleures équipes de la première phase de championnat. À la seule différence par rapport à une formule classique, c’est que les deux matches de la phase régulière, entre les deux finalistes, étaient comptabilisés. « J’avais commencé la saison en Roumanie à Piatra Neamt, raconte Olga Trach. En proie à des soucis financiers, le club roumain m’avait laissée partir pour que je puisse finir la saison avec l’Olympiakos qui avait terminé à la 2e place du championnat grec en ayant perdu les deux rencontres de la phase régulière face à l’AEK. L’AEK Athènes, où jouait Athina Papafotiou, n’avait plus qu’un match à gagner pour être sacré. À l’arrivée, c’est nous qui avons remporté les trois matches. Peut-être bien parce que nous n’avions plus rien à perdre. Pour tout le monde, le titre était promis à l’AEK. Ce qui nous a évité de subir la pression de la finale et de jouer totalement libéré ».
« Est-on obligé de parler de ça ? »
Si le souvenir de la finale 2013 du championnat grec suscite toujours un sourire amusé sur le doux visage d’Olga Trach, il est loin d’en être de même pour Athina Papafotiou victime de l’Olympiakos à cette occasion. « Est-on obligé de parler de ça ? lâche d’emblée la passeuse grecque en évoquant ce souvenir à peine plus supportable pour cette dernière qu’« Alésia » dans la mémoire d’un Gaulois. Bien sûr que je n’ai pas oublié… Quatre ans après, je suis passée à autre chose. Ce n’est pas un bon souvenir, mais c’est arrivé et, aujourd’hui, il convient d’en retenir la leçon. En play-off, il n’y a rien d’acquis. Ce que tu as fait en championnat n’a plus d’importance. Tu recommences à zéro ! » C’est ce message que Magali Magail a fait passer ces derniers jours au sein du groupe postier qui entend rester, ce soir, sur le devant de la Seine.
Stade-Français/Saint-Cloud – ASPTTM, ce soir 20h à Géo André. ASPTTM : Papafotiou, Marin, Markovic, Santana, Orlé, Davidovic, Bland, Albu-Illie, Trach, Soldner, Jaeckel-Schmieder, Jaegy. Entr. : Magail. Paris : Divoux, Biedzak, Fiesoli, Ndoye, Budrak, A. Dascalu, Catry, S. Dascalu, Lazcano, Menet-Haure Entr. Morand
Article signé Christian Entz