L'ALSACE DU 13/01/2017 : Astérix avait la potion magique
Astérix Beveren a confirmé (3-1) sa victoire du match aller aux dépens de l’ASPTT Mulhouse, hier soir en Belgique, en 16e de finale retour de la Coupe d’Europe. Exception faite pour le set initial, les Mulhousiennes ont subi la fougue de la jeunesse belge.
Beveren, au cœur de la région flamande, semblait bien grise hier sous la pluie et le vent du nord. Le plafond était aussi bas que celui du complexe sportif de Meerminnen, à qui il manque deux mètres pour répondre aux normes européennes.
En revanche, il ne manque rien aux volleyeuses belges qui y sévissent. Il ne serait d’ailleurs pas surprenant de les retrouver en finale de la Coupe d’Europe tant elles ont été brillantes sous l’impulsion de la passeuse Jasmien Biebauw et de la bondissante Britt Herbots. En attendant, cet endroit restera à tout jamais le calvaire des volleyeuses mulhousiennes, qui y ont réalisé un excellent premier set avant de se retrouver avec le couteau sur la gorge en perdant la 2e manche.
Les championnes de Belgique restaient sur une brillante victoire (3-1) aux dépens des Mulhousiennes et cinq d’entre elles venaient de battre la Pologne (3-1), le week-end dernier, en qualification pour les championnats du monde des moins de 20 ans. Avec cette donnée initiale, il fallait de la potion magique pour espérer battre Astérix Beveren sur ses terres.
L’ASPTTM n’avait pas de druide. Juste quelques bardes telles Athina Papafotiou, Maéva Orlé, Maria-Alejandra Marin et Daly Santana dont le tour de chant en matinée, à l’issue du décrassage, avait déridé l’atmosphère. Cette euphorie se traduisait encore par un premier set de folie de la part des Mulhousiennes bien emmenées par Athina Papafotiou à la passe et des Daly Santana et Bojana Markovic déchaînée au filet (5-8).
Avec le service de Silke Van Avermaet et les attaques de Céline Van Gestel, Astérix Beveren renversait la tendance (11-9). Les débats étaient d’une intensité exceptionnelle. Menées (17-15), les Mulhousiennes réussissaient quatre points consécutifs dont deux à l’actif d’Olga Trach (17-19). Athina Papafotiou y mettait sa touche en première main (19-21 et 19-22), avant la conclusion d’Angie Bland (20-25) qui faisait sa grande rentrée à la place d’Alina Albu-Ilie qui a été ménagée.
« Le point important n’est pas celui qu’on vient de jouer mais celui à venir »
Bien parties, les Mulhousiennes ne parvenaient à maintenir le rythme endiablé qui était le leur jusque-là. Elles avaient le mérite de continuer à lâcher le bras et de prendre des risques. Mais, cette fois, en accusant un certain déchet et, surtout, le service belge pour le moins dévastateur. « C’est ce qui nous a perdus , avouera en fin de match Magali Magail. Nous avons perdu 8 points directs en réception. Avec les 11 concédés au match aller, nous avons perdu en deux matches de Coupe d’Europe davantage de points dans ce registre qu’en dix matches de championnat ! »
Une défense héroïque de Léa Soldner, concrétisée au filet par Bojana Markovic (5-7), et une attaque de Maëva Orlé (5-8) correspondaient à la fin des illusions mulhousiennes. Les Belges revenaient dans le match et bénéficiaient des faveurs de l’arbitre sur deux points litigieux. Il n’en fallait pas davantage pour leur faire perdre les pédales (13-10). « On a le match en main et tout bascule sur deux fautes d’arbitrage , déplorait Magali Magail. Mais c’est aussi ce qu’il faut retenir de ce match. Le point important n’est pas celui qu’on vient de jouer mais celui à venir. On n’avait pas le droit de craquer ! »
C’est pourtant ce qui arrivait. Santana Daly avait ramené l’ASPTTM en position de force (21-20) jusqu’à cette fin de set à l’avantage des Britt Herbots et Nathalie Lemmens (25-20). L’euphorie avait changé de camp. À 13-12, Astérix Beveren faisait la différence (15-12, 18-16, 22-19, 25-20). Ce set perdu était synonyme d’élimination pour l’ASPTTM. Le ciel venait de tomber sur la tête des Mulhousiennes dans tous les sens du terme… La neige s’abattait sur Anvers et la Belgique se préparait à subir une très grosse tempête.
Article signé de notre envoyé spécial Christian Entz