L'Alsace du 13/05/2016 : Les Bleues à pied d’œuvre
L’équipe de France féminine a entamé, hier matin au Cosec de Kingersheim, le cycle de préparation de sa campagne internationale qui doit la mener aux prochains championnats d’Europe.
Il y a trois semaines encore, les quatorze joueuses réunies à Kingersheim, hier matin, étaient adversaires. Aujourd’hui, elles partagent le même objectif et rêvent en bleu sous le maillot de l’équipe de France. Absente des grands rendez-vous mondiaux depuis 1956, sans la moindre participation aux Jeux Olympiques, l’équipe de France féminine a encore toute son histoire à écrire. Au mieux, elle peut se vanter d’avoir pris part aux quarts de finale des championnats d’Europe (2007 et 2013). Cet objectif continental est aujourd’hui la bonne raison qui amène le groupe à travailler autour de Magali Magail et Thierry Hippolyte.
Sans Christina Bauer
En l’absence de Christina Bauer, très sollicitée par son club italien de Piacenza qui a mené de front la Ligue des champions jusqu’aux play-offs, la Coupe et le championnat d’Italie jusqu’en finale, le collectif des Bleues en Alsace se limite à quatorze joueuses. Entre les postières mulhousiennes, Maëva Orlé et Astrid Souply, et l’Alsacienne « expatriée », Isaline Sager-Weider (Vandoeuvre-Nancy), ou encore la libéro Lucie Dekeukelaire (Chamalières), qui est passée par le pôle Espoir du lycée Schweitzer (2009/2010), et un encadrement très alsacien, les Bleues évoluent en terre connue.
Au milieu de ce groupe, il en est une qui ne connaît Mulhouse que pour y avoir joué (avec Terville et Istres) et avoir fréquenté le stage de l’équipe de France en 2014. Pourtant, depuis cette semaine, elle fait partie des « régionales » de l’étape. Après une dernière saison malheureuse à Istres, Tiphaine Sevin (23 ans, le mois prochain) vient de signer à l’ASPTT Mulhouse dont elle portera les couleurs la saison prochaine. « J’avoue que je ne me suis pas trop posé de questions en débarquant dans la salle ce matin, raconte la jeune Francilienne d’origine. Le hasard veut que ce stage soit implanté dans la région mulhousienne où je vais venir jouer. Mais ce n’est pas la même équipe. Là, c’est l’équipe de France et je vais d’abord me donner pour elle ».
Le douloureux souvenir de Tiphaine Sevin
Il y a deux ans, cette équipe de France n’avait pas voulu d’elle. Et c’est là, à Mulhouse, à l’issue du stage, qu’elle avait quitté le groupe avant les qualifications à l’Euro. « C’est un souvenir douloureux mais dont je ne garde aucune amertume. confie Tiphaine Sevin. Je ne peux m’en prendre qu’à moi-même si je n’ai pas été retenue. Je n’avais pas fait le boulot… J’ai pris un gros coup sur le casque. Mais j’ai appris de cet échec et, aujourd’hui, je relativise. Après tout, c’est la règle de la sélection où rien n’est jamais acquis. Et par rapport à ce que la vie réserve à chacun, ce n’est pas un drame ! »
Plutôt que de se pencher sur le passé, la nouvelle passeuse mulhousienne se projette sur son proche avenir qui se dessine à l’ASPTTM : « J’arrive à Mulhouse en tant que deuxième passeuse – derrière Athina Papafotiou, qui hésite entre l’ASPTTM et Cannes, ou une autre meneuse si le départ de la Grecque était avéré. Mon ambition personnelle sera de gratter un maximum de temps de jeu et de goûter à la Coupe d’Europe. Ce sera ma première coupe d’Europe et je l’aborde avec beaucoup d’envie ».
À trois pour deux places
En attendant, le rêve de Tiphaine Sevin se fait en bleu. Elles sont trois passeuses en équipe de France avec Lauriane Delabarre (Paris/Saint-Cloud), Nina Stojilkovic (Nantes) et la nouvelle Mulhousienne pour deux places. Contrairement au passé où le choix des titulaires ne se discutait pas entre Armelle Faesch et Mallory Steux, la passe de l’équipe de France n’a encore jamais été à ce point ouverte.
Article signé Christian Entz