L'ALSACE DU 14/04/2017 : La première du frangin Magail
Victorieuse en trois sets à Paris, mercredi soir, et qualifiée pour les demi-finales des play-offs, l’ASPTT Mulhouse ne pouvait pas espérer mieux que de recevoir Cannes pour une demi-finale de play-offs qui sera la première de Christophe Magail, le coach adjoint et petit frère de Magali.
Exception faite pour la jeune Manon Jaegy, qui du haut de ses 15 ans vient de gagner ses galons de boute-en-train chez les pros, il n’y a que Christophe Magail (36 ans), le coach-adjoint, qui n’ait jamais disputé de demi-finales de play-offs au sein de l’élite. Successeur sur le banc de l’illustre Térésa Worek, depuis près de quatre ans, ce dernier n’a connu jusqu’à cette saison que les années de « vaches maigres » du club postier.
Au lendemain de la belle prestation mulhousienne, aux dépens du Stade-Français/Saint-Cloud (3-0 : 25-15, 25-20, 25-21), c’est avec une belle unanimité que joueuses et coaches promettent que cette saison sera enfin la bonne pour l’ASPTTM. Et cela même si c’est Cannes, dans sa version améliorée avec le récent renfort de la Cubaine Cameron Diaz, qui sera en travers de la route menant à la finale.
« Aller au bout pour qu’il reste quelque chose d’indélébile de cette équipe »
« On vit une année assez exceptionnelle avec des filles extraordinaires au niveau sportif, mais aussi humain, confie Christophe Magail. On a tous envie de concrétiser cette saison et d’aller au bout pour qu’il reste quelque chose d’indélébile de cette équipe. Ce serait un bel accomplissement pour le groupe ». Après avoir grandi dans le quartier de la Pinède à Richwiller, joué au foot au sein du FCR local, obtenu un classement honorable (15/4) au tennis, goûté au volley avec Pierrot Huber au VBC Kingersheim avant de devenir un solide joueur de N2, à l’USM, et de revenir au VBCK en N3, Christophe Magail est devenu entraîneur par nécessité. « Je faisais une fac de sport et ma sœur m’a demandé de venir à l’ASPTT Mulhouse pour encadrer les jeunes, poursuit le coach. J’ai commencé à entraîner pour dépanner ! »
« Quand tu es malade, tu relativises beaucoup de choses, mais ça ne dure pas »
Avec quelques titres de champion de France, espoirs et juniors, en poche, le p’tit frère rejoint la grande sœur sur le banc des pros en 2013 pour succéder à Térésa Worek. « Il n’était pas facile d’assurer la suite de quelqu’un comme Térésa, avoue Christophe Magail. À côté de ça, il me fallait aussi prendre mes marques dans le haut niveau en apportant ce dont Magali avait besoin ». Le résultat est là aujourd’hui. L’équipe mulhousienne a fière allure et est digne des glorieux crus qui ont permis à l’ASPTTM d’obtenir ses lettres de noblesse et de fréquenter la Ligue des champions (de 2007 à 2013).
Père d’une petite Léna (3 ans) et, bientôt, d’un petit garçon programmé pour le mois prochain, Christophe Magail nage en plein bonheur aux côtés d’Anna-Rosa qui cadence son quotidien. Ce qui n’a pas toujours été le cas après avoir été opéré de deux tumeurs au cerveau à quatre ans d’intervalle. « Quand tu es malade, tu relativises beaucoup de choses, mais ça ne dure pas, confie le coach-adjoint. Je souffre davantage pour ceux qui m’entourent que pour moi. Quand tu es malade, on s’occupe de toi. En revanche, il n’y a personne pour aider les tiens qui souffrent tout autant. Aujourd’hui, je vais bien et je me considère guéri. À partir de là, il n’y a rien de plus important que de gagner ce match contre Cannes ! Calderon ou pas, nous avons déjà battu Cannes trois fois cette saison. C’est ce qu’il faut se dire, aujourd’hui ! »
Avec pour récente référence le 1er set parisien (25-15) et l’essentiel de la 2e manche (24-16 avant la laborieuse conclusion 25-20), l’ASPTTM n’a encore jamais réuni autant d’arguments pour prétendre renverser Cannes à ce stade de l’épreuve. Le plus dur n’en reste pas moins à faire !
ASPTTM – Cannes , demi-finales aller le samedi 22 avril à 20 h 45 au Palais des sports. Match retour le mercredi 26 à 20 h 30 à Cannes. Match d’appui éventuel, le samedi 29 avril en début d’après-midi. Les horaires sont imposés en raison de la retransmission télévisée des trois rencontres sur la chaîne L’Équipe.
Article signé Christian Entz