L’ALSACE DU 15/04/2018 : Frustrées, énervées et dégoûtées

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L’ALSACE DU 15/04/2018 : Frustrées, énervées et dégoûtées

L’ASPTT Mulhouse, auteur d’un match très inconstant vendredi soir en Provence et logiquement battue en quatre sets, retrouvera Aix/Venelles ce mardi pour un ultime match d’appui qualificatif pour les demi-finales des play-offs de la Ligue A féminine.

Les volleyeuses mulhousiennes sont tombées dans un vrai traquenard, orchestré dans les règles de l’art par une équipe provençale qui a su prendre son adversaire à la gorge. « Je te l’avais dit qu’on allait prendre notre revanche chez nous ! lâchait Marielle Bousquet-Rollet, l’ex-Mulhousienne désormais libéro d’Aix/Venelles, le match à peine terminé. On a prouvé ce soir (vendredi) qu’on n’était pas la petite équipe qu’on pensait ! »

C’est le moins qu’on puisse dire au vu de la prestation héroïque, notamment en défense, de la formation provençale qui a limité l’efficacité offensive des postières à un petit 33 % (47/141). Si Aix/Venelles n’a pas volé sa victoire, il n’en demeure pas moins que les Mulhousiennes n’ont pas été gâtées par l’arbitrage. « Au 2e set, qui est le tournant du match, on nous vole quatre points , se plaint Magali Magail, le coach postier. Marielle Bousquet-Rollet, la libéro, a les deux pieds dans les trois mètres pour faire une passe à deux mains. C’est interdit et personne ne le voit. Cela sans compter quatre balles mal jugées. À la fin du match, l’arbitre est venu me voir pour me dire qu’il avait déjugé le juge de ligne au 3e set en notre faveur. Mais le mal était fait avant… Quant aux cartons, ils ont déstabilisé les joueuses. Il faut impérativement le challenge-vidéo pour assister les arbitres. Je vais me battre pour ça… Je suis dégoûtée pour tout le travail qui a été fait et qui a été ainsi détruit ! »

Des fautes qui font mal

Pour remettre les choses dans leur contexte, il faut imaginer une petite salle remplie de supporters, des vrais, chauds comme la braise, avec un juge de ligne qui n’a pas deux mètres de recul avec eux. La position était très délicate… Ce qui n’excuse pas la distribution de cartons et la vingtaine de minutes d’interruption de jeu pour régulariser une faute de placement d’Aix/Venelles qui a échappé aux arbitres. Qu’Aziliz Divoux ait hérite du rouge est sévère, mais colle au tempérament de la joueuse dont le répertoire peut être fleuri. Mais qu’Haley Spelman, aussi grande que douce, soit dotée du premier carton témoigne de la panique exprimée par le corps arbitral.

Cela dit, les Mulhousiennes ne peuvent pas se retrancher derrière l’arbitrage pour expliquer la défaite. Le dernier set a été l’exemple parfait de leur inconstance.

Battues par deux petits points d’écart (24-26), elles ont accusé 11 fautes directes dont 5 services ratés dans ce 4e set. « Je ne suis pas déçue, je suis écœurée , avouait Léa Soldner avec une belle franchise. Elles (les Provençales) ont très bien joué dans les deux premiers sets. Il faut le leur laisser. Mais quand on revient au 3e set et qu’on mène 15-11 au 4e , on n’a pas le droit d’enchaîner quatre fautes de suite pour les remettre dans le jeu. Ce sont ces quatre points qui font mal. On joue une place en demi-finale, on n’a pas le droit de la perdre comme ça ! »

Tout aussi lucide, Aziliz Divoux, qui a remplacé Lexi Dannemiller à la passe à partir du 3e set, ne mâchait pas sa rancœur. « Je suis frustrée , confiait la passeuse belge. Pour moi, ce n’est pas elles qui ont gagné, c’est nous qui avons perdu ! » La conclusion n’en demeure pas moins la même. Les Mulhousiennes comme les Aixoises sont dos au mur. Elles jouent désormais leur saison sur un match, mardi prochain au Palais. Les unes iront en demi-finale, affronter Cannes samedi, les autres prendront la petite porte des vaincues. Le combat s’annonce violent !

 

Article signé Christian Entz