L'Alsace du 16/04/2016 : ASPTTM : un bilan très mitigé
L’histoire retiendra que l’ASPTT Mulhouse a terminé la première phase de la Ligue A féminine dans le top 4 français. Mais aussi que, pour la troisième année consécutive, les Mulhousiennes n’ont pas passé le cap du 1er tour des play-offs. Et c’est tout sauf un hasard.
Très curieusement, il vaut mieux être dans la peau des Mulhousiennes éliminées sans gloire au 1er tour des play-offs que dans celle de leur vainqueur aixois.
Certes, Aix/Venelles a encore son destin en main et pourrait même, en cas de victoires sur Cannes (deux succès au minimum dont un à l’extérieur), prétendre à une qualification en Ligue des champions au titre de sa place éventuelle en finale des play-offs. Néanmoins, la tendance est plutôt favorable aux Cannoises.
Et pour peu que Le Cannet (en match d’appui des quarts de finale, ce soir à 20 h à Paris) ou que Saint-Raphaël (en demi-finales) face au Stade-Français/Saint-Cloud bouleversent la hiérarchie, les Aixoises, malgré leur présence en demi-finales des play-offs, ne feraient même pas de Coupe d’Europe la saison prochaine.
C’est là que la 4e place de l’ASPTT Mulhouse à l’issue de la phase régulière de la Ligue A féminine prend toute son importance et relativise la déconvenue des postières. Leur contrat est probablement rempli, mais on se gardera de les couvrir d’éloges.
Cette 4e place des Mulhousiennes (5e , si l’une de ces trois équipes, Aix, Cannet ou Saint-Raphaël, se hissait en finale) est le fruit d’un excellent début de saison, marqué par un concours de circonstances heureux. Entre Nantes, dont la passeuse brésilienne a fait faux bond à quelques semaines de l’ouverture du championnat, Le Cannet, contraint de composer un groupe en cours de saison, et Saint-Raphaël, qui a pris le départ sans l’internationale belge Liesbet Vindevoghel devenue sa pièce maîtresse, les Mulhousiennes ne pouvaient pas bénéficier de meilleurs coups de pouce du destin pour se constituer un capital. À l’inverse, l’ASPTT Mulhouse a donné sa pleine mesure d’entrée avec des individualités qui ont eu tendance à s’éteindre au fil de la saison. Mais ça, ce n’est pas nouveau…
Un coach indéboulonnable
Si l’on excepte Astrid Souply et Léa Soldner, dont les progrès ont été manifestes, le reste du groupe n’a guère évolué. C’est peut-être dans cette direction que les dirigeants postiers devront creuser, tout en tenant compte de quelques paramètres incontournables.
Toutes les joueuses arrivent en fin de contrat. Un nouveau coup de balai, après les huit départs de la saison dernière, n’apportera pas la sérénité dont l’ASPTTM a cruellement manqué dans les moments importants.
Le cas de l’entraîneur Magali Magail, coach indéboulonnable, n’est pas moins complexe. Certes, ce n’est pas au vu de cette saison que sa position sortira renforcée. Depuis la fin de son association avec Térésa Worek – qui s’était traduite par six participations en finale et autant de qualifications pour la Ligue des champions (entre 2007 et 2013) -, son bilan se limite à deux 6e places (en 2014 et 2015) avant le top 4 de cette année. Mais Magali Magail, dont l’investissement humain est incontestable au sein d’un club qui lui est très cher, bénéficie d’un contrat à durée indéterminée que l’ASPTTM ne peut se permettre, sur le plan financier, de dénoncer.
La montée en puissance de la Ligue A féminine, en termes de densité, va obliger l’ASPTT Mulhouse à trouver des solutions pour progresser, au risque de régresser. Entre l’absence de charisme des cadres, qui peut expliquer la fébrilité du groupe, et la quête de solutions pour remédier aux carences techniques dont l’ASPTTM a été trop souvent coupable cette saison, les dirigeants postiers s’attaquent à un chantier au moins aussi périlleux que l’éventuelle Coupe d’Europe qui se profile.
Article signé Christian Entz