L'ALSACE DU 19/04/2018 : L’ASPTTM a de la ressource
Que Carla Rueda, Aziliz Divoux et Ciara Michel, qui ont beaucoup usé leur short sur le banc cette année, figurent parmi les grands artisans de la qualification mulhousienne pour les demi-finales des play-offs, est encourageant. Visiblement, l’ASPTTM déborde de talents cachés !
Contrairement aux apparences et à une victoire mulhousienne obtenue au tie-break, aux dépens d’Aix/Venelles, les cardiaques n’ont pas souffert mardi soir au Palais. Le match s’est joué en cinq sets (19-25, 20-25, 25-18, 25-19, 15-8) et en deux mi-temps à sens unique. « Un match peut en cacher deux, s’amuse Magali Magail, le coach postier. Nous avons montré nos deux visages dans la même soirée ! »
Pendant deux sets, les Provençales ont été vaillantes avec la complicité de Mulhousiennes paralysées par l’enjeu et livrées à elles-mêmes en bout de filet, sans fixations crédibles au centre, pour se heurter à un mur. « Pourtant, nos plans de jeu passaient par le centre ! » regrette Christophe Magail, le coach-adjoint. À l’image d’Hayley Spelman (17 % de réussite offensive), qui restait pourtant sur de belles prestations avant les play-offs, les titulaires mulhousiennes étaient tellement passées au travers qu’il n’y avait plus personne dans le palais à vouloir miser le moindre centime sur l’ASPTTM au moment de la pause. Pendant ce temps, dans le vestiaire, Bojana Markovic et, surtout, Léa Soldner trouvaient les mots pour secouer leurs troupes. « On ne peut pas finir comme ça, alors qu’on porte les couleurs de l’équipe championne de France ! » lançait la libéro mulhousienne dont le comportement a été, une fois de plus, admirable. Peu encline à bouleverser ses plans d’origine, Magali Magail trouvait toutefois une solution d’autant plus inattendue qu’elle n’avait jamais réussi jusque-là. Carla Rueda prenait la place d’Hayley Spelman, en opposition avec la passeuse, sur un poste d’attaquante de pointe mais dans un rôle d’attaquante-réceptionneuse. Ce qui permettait à Britt Herbots d’être dégagée de la réception pour se consacrer totalement à l’attaque. « On ne l’avait fait qu’une fois cette saison et ça n’avait pas marché » avouait Christophe Magail. C’est ainsi que la jeune internationale belge avait été éblouissante au Palais, sous les couleurs de Beveren, et c’est ainsi que, face à Aix/Venelles, elle allait marquer trois fois plus de points dans les trois derniers sets (12) que dans les deux premières manches (4). Et comme Carla Rueda (8/11 en attaque, 1 block) réussissait le match parfait, avec un enthousiasme communicatif, et tenait la réception et la défense, que Ciara Michel se déployait au filet et qu’Aziliz Divoux jouait juste à la passe, la tendance s’inversait. Autant l’ASPTTM avait été dominée au block et dans le secteur service-réception dans les deux premiers sets, autant les Mulhousiennes ont pesé dans le même domaine dans les trois dernières manches.
« Pour moi, il n’y a pas de remplaçantes… Il n’y a qu’une équipe , confie Magali Magail. Ce n’est pas la joueuse qui commence qui est importante. C’est celle qui termine le match. Et quand je vois Hayley Spelman qui s’en va remercier Carla Rueda à la fin du match, qu’Olga Trach va féliciter les centrales et que Lexi Dannemiller tombe dans les bras d’Aziliz Divoux, j’ai le sentiment qu’on a gagné plus qu’un match, ce mardi soir ! ».
Avant les adieux au public mulhousien, jeudi prochain à 18 h 45, l’ASPTTM livrera bataille à Cannes ce samedi à 16 h 20 (match télévisé sur L’Équipe TV) pour la demi-finale aller.
Article signé Christian Entz