L'Alsace du 20/03/2016 : L’ASPTTM a un an d’avance
En ramenant les trois points de son déplacement à Chamalières (3-1), vendredi soir, l’ASPTT Mulhouse a assuré la 4e place qui lui permettra de retrouver la Coupe d’Europe la saison prochaine. Pareil objectif tombe plutôt bien, alors qu’il n’était programmé que pour la saison prochaine.
En passant Noël en tête du championnat, les volleyeuses mulhousiennes avaient « réveillé » cette possibilité dès décembre. Le président Daniel Braun avait beau calmer les ardeurs, clamant haut et fort que l’objectif était le maintien, la qualification en Coupe d’Europe se profilait depuis un moment. Depuis vendredi, elle est devenue réalité avec un an d’avance, puisqu’elle n’était programmée que pour 2017.
Pareille prudence pourrait s’apparenter à de la fausse modestie. Mais il n’en est rien… Parce que l’ASPTTM n’était sûre de rien ! Mais, comme en témoigne son large succès à Chamalières, elle est l’équipe qui a le mieux géré son championnat, ne concédant que deux faux pas (à Saint-Raphaël et face au Cannet) face aux équipes classées au-delà de la 4e place. C’est ce qui lui permet aujourd’hui de devancer des équipes comme Nantes, Saint-Raphaël, Aix/Venelles ou Le Cannet, dont les effectifs leur permettraient de prétendre au même statut.
« L’important, dans ce match, était de prendre les trois points pour se mettre à l’abri »
Autant les volleyeuses mulhousiennes accusent un vilain complexe face aux équipes de tête, la victoire à Béziers étant l’exception qui confirme la règle, autant elles ont été intraitables face aux plus mal lotis. Ce qui a encore été le cas, vendredi soir à Chamalières. Certes, l’ASPTTM y a laissé un set. Mais les trois sets gagnés ne laissent guère de place au doute, avec des scores particulièrement limpides (25-17, 25-10, 25-15). Et ce sans avoir outrageusement chargé Chamalières au service (2 aces pour 7 fautes directes). « L’important, dans ce match, était de prendre les trois points pour se mettre à l’abri » , explique Magali Magail, le coach postier. Ce qui n’était pas forcément évident face à un adversaire qui s’est fait une solide réputation, poussant Cannes au tie-break après avoir battu Nantes et Saint-Raphaël. Le 2e set en a d’ailleurs été la preuve avec un succès aisé des Auvergnates (8-5, 16-11, 21-16, 15-19). « Dans cette manche, nous avons servi un peu moins bien et, à partir de là, on a subi, avoue Magali Magail. En face, elles rentraient tout ! »
Les statistiques offensives mettent en évidence le caractère fantasque de Chamalières. « Ça passe ou ça casse » pourrait être sa devise ! La Kényane Brackcides Khadambi et la Camerounaise Nana Tchoudjang, les deux meilleures attaquantes auvergnates (respectivement 11 et 10 points) ont trouvé le cadre du terrain dans ce 2e set, mais accusé 7 et 9 fautes directes par ailleurs, au sein d’une équipe qui a été contrée 8 fois et a commis 21 fautes offensives. Ce qui fait beaucoup !
Mulhouse – Cannes, la prochaine affiche au Palais des sports
Côté mulhousien, on retiendra la performance de Maéva Orlé au filet (43 % d’efficacité offensive) et le bon retour de Yulia Ferulik (7/11 en attaque et 1 block), qui a remplacé Alina Albu, blessée au mollet. Sans oublier Karla Klaric, dont le dynamisme n’est plus à vanter. La réception, avec Marielle Bousquet, Bojana Markovic, Astrid Souply puis Karla Klaric, a également enregistré des chiffres encourageants, face à un service pas forcément agressif. La seule ombre concerne les centrales : Alina Albu-Ilie souffre d’une contracture au mollet et Olga Trach, solide au block (4 contres gagnants), n’a pas connu la même efficacité en attaque (4/17). « Elle a eu une lombalgie, il y a deux semaines. Depuis, elle a un peu de mal à l’attaque » tempère Magali Magail. Cette dernière a désormais dix jours pour préparer ses troupes pour le choc tant attendu face à Cannes (mardi 29 mars au Palais). Avec, cette fois, l’énorme avantage de ne plus subir la moindre pression !
Chamalières – ASPTT Mulhouse : 1-3. Les sets : 17-25, 25-19, 10-25, 15-25.
Article signé Christian Entz