L'ALSACE DU 25/01/2018 : Pas assez gourmandes
Les volleyeuses mulhousiennes ont manqué de stabilité et de vécu, hier soir au Palais des sports en Ligue des champions, face aux Roumaines d’Alba Blaj (1-3). L’exploit était pourtant à leur portée avec un peu plus d’audace !
Il y avait une p’tite boule qui coinçait dans le ventre des Mulhousiennes au moment d’entamer leur grand retour en Ligue des champions, hier soir, au Palais. Il a ainsi fallu attendre que l’ASPTTM soit à la rue dans le 1er set pour chasser les complexes et évacuer la pression. « On a eu du mal à s’imprégner du rythme imposé », dira plus tard Magali Magail.
À 5-7, le premier Highway to Hell d’ACDC, qui accompagne traditionnellement les attaques gagnantes de Britt Herbots, retentissait enfin pour marquer le vrai départ mulhousien. L’arrivée de la Bulgare Petya Barakova au service, celle qui avait assuré la distribution du Cannet lors de la dernière finale des play-offs, allait néanmoins s’avérer fatale aux Mulhousiennes (9-12, 9-17). À 11-22, œuvre de la Cubaine Ana Cleger Abel, le pire était même à craindre.
Mais la grande faculté de l’ASPTTM cette saison est d’être totalement imprévisible. L’entrée en jeu de la dynamique Carla Rueda (à 9-15) et de Lexi Dannemiller à la passe (à 12-22), dans le cadre du double changement pour avoir trois attaquantes au filet, sonnait la révolte locale. Emmenées par Olga Trach et Britt Herbots, les Mulhousiennes revenaient dans le match (17-22), sans combler l’énorme handicap initial (20-25).
Un Palais en délire
Inspiré par son retour en fin de set, l’ASPTTM prenait la maîtrise de la 2e manche avec un block de Carla Rueda (1-0), une balle décalée de Michaela Abrhamova (3-1), une bombe d’Hayley Spelman (4-2), un contre de Britt Herbots sur la Cubaine Cleger Abel (6-3) et une balle placée de Lexi Dannemiller (7-3). La Brésilienne Thomaz de Aquino et la Serbe Aleksandra Crncevic permettaient à Alba Blaj d’égaliser (9-9) et de monter le ton dans un Palais d’autant plus enthousiaste que les Mulhousiennes se sublimaient enfin. Léa Soldner, énorme en défense, et Hayley Spelman, efficace au filet, offraient du rêve (14-11, 17-12). Britt Herbots y allait de son coup de patte (19-15) et l’ASPTTM concrétisait son effort (25-20) dans un Palais en délire.
L’entame du 3e set (4-1) accordait encore davantage d’illusions, mais vite douchées. Le changement de passeuses à Alba Blaj, avec l’entrée en jeu de l’Allemande Lena Möllers et la titularisation de la centrale portoricaine Lynda Morales, modifiaient la donne (6-8). Même menées, les Mulhousiennes avaient le mérite de se battre et de contribuer au spectacle digne de la Ligue des champions (12-14). Avec cinq contres gagnants (Onyejekwe, 2, et Morales, 2) et quatre aces, dont trois à l’actif de la Cubaine Ana Cleger Abel, dans des registres où l’ASPTTM ne marquera qu’un point (l’ace de Lexi Dannemiller), les Roumaines faisaient la différence (16-25).
Et la suite était du même tonneau… Les Mulhousiennes prenaient le meilleur départ dans le 4e set (9-7), accusaient trois vilaines fautes de réception (9-12), s’essoufflaient à courir après la balle et le score (15-15, 19-21), pour finalement s’éteindre (20-25). « Nous manquons encore de lucidité et d’expérience dans les moments clés , regrettait Magali Magail, le coach postier. Pour gagner un match pareil, il aurait fallu que toutes soient à leur meilleur niveau. Ce qui n’a pas été le cas ». Dommage… Il y avait de la place pour un nouvel exploit !
Article signé Christian Entz