L'ALSACE DU 27/02/2018 : Le truc de fou de Lisa Jeanpierre
L’ASPTT Mulhouse accueille les Polonaises de Rzeszow, ce soir à 20 h au Palais des sports, pour le dernier match de la saison en Ligue des champions. Pour Lisa Jeanpierre, qui dispute sa première Coupe d’Europe à 18 ans, « c’est un rêve de petite fille qui se réalise ».
Vingt-cinq ans après les Sophie Voegtlin, Laure Koenig, Marie Betzer et Isabelle Rust, alors toutes jeunes lycéennes lancées dans le grand bain de la première Coupe d’Europe de l’ASPTTM en 1993, Lisa Jeanpierre assure la succession de ces jeunes Mulhousiennes labellisées par la plus illustre des compétitions de club.
« Jamais je n’aurais imaginé qu’un jour je disputerais la Coupe d’Europe »
À 18 ans, pour sa première saison chez les pros, la jeune Kingersheimoise goûte à la Ligue des champions avec l’appétit du jeune loup affamé. « C’est un truc de fou ce que je suis en train de vivre, confie Lisa Jeanpierre des étoiles plein les yeux. Quand j’étais gamine, je venais voir l’ASPTT au Palais avec mon père – Loïc, le dynamique dirigeant des M13 du VBC Kingersheim – et mon grand-père – Marc, qui arbitre les corpos -. Le volley était déjà ma passion et j’avais envie d’être à la place de ces joueuses. Mais jamais je n’aurais imaginé qu’un jour je disputerais la Coupe d’Europe… C’est juste un rêve de petite fille qui se réalise ! »
L’histoire volley de Lisa Jeanpierre démarre par hasard à la lecture d’un flyer. « Je suis venue au volley après avoir découvert un petit bout de papier dans ma boîte aux lettres, raconte la jeune lycéenne de terminale qui passera un Bac SES (Sciences Économie et Social) dans quelques mois. Le VBCK cherchait des jeunes. C’était il y a 11 ans et j’ai tout de suite accroché ». Avec Caroline et Rémy Pauluzzo pour coaches, elle monte sur le podium du championnat de France benjamines avant d’être vice-championnes de France cadettes, au sein d’une génération dorée, aux côtés des Léa Soldner et Elsa Descamps avec Miroslaw Rybaczweski et le regretté Bertrand Soldner pour entraîneur. C’est le début de la gloire… et, très logiquement, elle rejoint le centre national à Toulouse et l’équipe de France juniors. Trois ans plus tard, l’été dernier, elle est recrutée par l’ASPTT Mulhouse qui veut « régionaliser » ses troupes. Dotée d’un solide gabarit physique (1,83 m), qui lui permet de toucher à près de 2,90 m en attaque, Lisa Jeanpierre est sollicitée par Magali Magail dès la 3e journée de championnat face à Béziers et dès le premier match de Ligue des champions à Rzeszow. « Quand j’ai signé à l’ASPTTM, je me suis dit que ça serait une saison compliquée , avoue la jeune Kingersheimoise. Je m’étais préparée à une longue saison d’adaptation et à regarder les matches du carré des remplaçantes tout en étant prête à intervenir et à saisir ma chance si l’occasion se présentait. Et puis, il y a eu ce match contre Béziers… ». À 22-23 au 2e set, le coach postier lance Lisa Jeanpierre sur le terrain pour son baptême chez les pros. Le service de cette dernière surprend la réception de Béziers et la tendance s’inverse (26-24) pour amorcer un succès mulhousien sans appel (3-0).
« En Ligue des champions, l’émotion est encore plus forte »
« J’étais hyper-contente que Magali – Magail – me fasse confiance. Mais encore plus heureuse d’avoir pu apporter quelque chose à l’équipe. Avoir du temps de jeu en championnat, c’est bien. Mais en Ligue des champions, l’émotion est encore plus forte. Je n’oublierai jamais que je suis entrée en jeu, pour la première fois en Pologne, à Rzeszow ». Depuis, elle a fait son apparition à chaque match européen pour signer un ace à Blaj et tripler son capital face à Zurich (1 block et 1 attaque). Il ne lui reste plus qu’à ouvrir le compteur face à Rzeszow… « Comme c’est le dernier match de la saison en Ligue des champions, on va prendre beaucoup de plaisir à le jouer et à tout faire pour le gagner mais tout en restant cool, promet Lisa Jeanpierre. Il n’y a plus de play-offs en jeu… Mais la 3e place mérite qu’on s’arrache ! » Les supporters mulhousiens n’en demandent pas mieux !
Article signé Christian Entz