L'Alsace du 05/02/2016 : Albu-Ilie : de suppléante à capitaine
En bonne capitaine de l’ASPTT Mulhouse, qu’elle est depuis cette saison, Alina Albu-Ilie tentera d’emmener ses troupes vers une 11e victoire en championnat, ce dimanche à 15h au Palais des sports, aux dépens des Lorraines de Vandoeuvre-Nancy.
En 2010, quand Alina Albu-Ilie débarque à l’ASPTT Mulhouse, elle ne pouvait imaginer qu’elle en serait la capitaine cinq ans plus tard. Et encore moins qu’elle soit la dernière rescapée du groupe de ses débuts mulhousiens alors fort des Regan Hood, Anna Rybaczewski, Dominika Sieradzan, Deborah Ortschitt, Armelle Faesch et de deux de ses prochains adversaires de ce dimanche : Alexia Djilali et Isaline Sager-Weider.
Valeur sûre du Metal Galati, champion de Roumanie incontesté, Alina Albu découvre la France un an plus tôt en débarquant à Terville/Florange pour répondre à l’appel de ses compatriotes Adrian Groza, à l’époque manager-général de l’équipe lorraine, et du coach Pompiliu Dascalu qui est toujours en poste. Ce souvenir, excellent sur le plan humain, l’est nettement sur le terrain. « Je restais sur trois années sans la moindre défaite avec Metal Galati en championnat de Roumanie, se souvient Alina Albu. Et là, à Terville, nous avons gagné trois matches dans toute la saison ! »
« J’aime bien être aux petits soins de mes joueuses »
En arrivant à Mulhouse, où l’ASPTTM participe à sa 4e saison en Ligue des champions, Alina Albu retrouve un statut quelque peu plus conforme à sa carte de visite. Sauf que le nouveau challenge qui l’attend est de taille. Elle est là pour combler le vide laissé par le départ de Christina Bauer à Busto Arsizio. « Je n’avais pas réalisé la tâche qui m’attendait, confie l’internationale roumaine. Ce n’est qu’une fois à Mulhouse, après que tout le monde m’a parlé d’elle, que j’ai compris que je devais faire oublier une grande joueuse. Mais plutôt que de me mettre la pression, j’ai fait comme j’ai toujours fait… J’ai donné le meilleur de moi-même sans me poser de questions ». Alina Albu-Ilie a d’ailleurs tellement bien fait qu’elle est aujourd’hui la capitaine d’une équipe qui, à défaut d’être constante, a le mérite d’avoir du cœur. « Au début, ça m’embêtait un peu qu’on me propose cette responsabilité, raconte Alina Albu-Ilie. Je suis plutôt du genre discrète. J’étais flattée qu’on pense à moi mais je n’aurais pas été fâchée qu’on me laisse tranquille. Je redoutais le côté administratif du rôle. Mais, aujourd’hui, j’aime bien être aux petits soins de mes joueuses ». Déterminée sur terrain, Alina Albu-Ilie dégage une douceur naturelle qui lui interdit les coups de gueule. Même quand son groupe se retrouve au creux de la vague comme à la reprise de janvier. « Ce n’est pas mon genre et je ne me le permettrais pas, avoue la capitaine. En revanche, j’ai fait en sorte que tout le monde puisse parler. On a fait des réunions avec les joueuses, même sans les coaches, pour essayer de trouver la solution. Je pense que la coupure de Noël a coupé notre élan. Nous étions en pleine forme le 19 décembre avant de partir en vacances. Au retour, il a fallu se remettre dans le coup et cela a été plus difficile que prévu. Mais aujourd’hui on est à nouveau sur les rails et l’équipe fait preuve de beaucoup plus de constances même aux entraînements ».
« C’est de plus en plus dur, quand tu veux faire comme avant et que ton corps ne veut plus de la même façon »
À 32 ans, après une fin de saison dernière marquée par une blessure au genou, Alina Albu retrouve toute sa superbe pour le plus grand bonheur de l’ASPTTM. « Mais c’est de plus en plus dur, quand tu veux faire comme avant et que ton corps ne veut plus de la même façon. Depuis mes problèmes de genou de l’an dernier, je pense un peu plus à ma reconversion. En septembre, j’ai repris les cours et je suis une formation pour une licence professionnelle de rédacteur référenceur web. C’est Olivier Zeller de la société « Première place », partenaire du club, qui m’a amenée vers ce projet. Je ne veux pas me retrouver sans rien le jour où le volley va s’arrêter ! » Comme sur un terrain de jeu, Alina Albu garde un coup d’avance !
2 C’est le nombre de joueuses de nationalité roumaine qui ont porté les couleurs de l’ASPTT Mulhouse : …
C’est le nombre de joueuses de nationalité roumaine qui ont porté les couleurs de l’ASPTT Mulhouse : Mirella Nistor (en 1995) et Alina Albu depuis 2010. Depuis 1982 et la première accession en Ligue A féminine (ou équivalent), 54 recrues étrangères ont été recensées dans les rangs postiers.
Article signé Christian Entz