L’ALSACE DU 11/02/2019 : L'ASPTT Mulhouse avec l’art et la manière
Battues mercredi à Busto Arsizio, en Italie, en quart de finale aller de la Coupe de la CEV, les joueuses de l’ASPTT Mulhouse ont retrouvé toute leur combativité, à l’instar de Léa Soldner, face à un RC Cannes qu’elles ont dominé, samedi soir au Palais des sports en Ligue A féminine.
Magali Magail, le coach postier, avait le sourire, samedi soir au Palais des sports. Indépendamment de la victoire décrochée face au RC Cannes (25-11, 27-25, 25-17), cruciale puisqu’elle permet à l’ASPTT Mulhouse de consolider son leadership en tête de la Ligue A féminine et de compter désormais six points d’avance sur son dauphin, elle a apprécié la façon dont ce résultat a été obtenu. Elle ne savait pas comment ses joueuses allaient réagir après « le non-match » , selon ses propres termes, des quarts de finale aller de la Coupe de la CEV, mercredi soir à Busto Arsizio, où elles s’étaient inclinées, selon elle, sans véritablement combattre (3-0) : la voilà pleinement rassurée. « Les filles ont repris confiance, retrouvé l’état d’esprit qui fait leur force et prouvé que cette défaite en Italie était un accident de parcours. Elles ne referont plus la même erreur. »
« Rester humbles et lucides »
Auteur d’une excellente prestation face aux Provençales, symbolisée par son efficacité à la réception et en défense, Léa Soldner est le parfait exemple de la réaction mulhousienne. « J’ai tout de suite senti, dès que j’ai mis les pieds sur le terrain, que nous allions gagner ce match parce que les filles, autour de moi, étaient toutes hyperconcentrées et sur la même longueur d’onde » , confie la libéro.
Les Alsaciennes ont démarré le choc au sommet de cette 16e journée de championnat pied au plancher, prenant d’entrée à la gorge des visiteuses privées, il est vrai, d’Héléna Cazaute, d’Agnès Pallag et, grosse surprise de dernière minute, de Ljiljana Rankovic, l’attaquante serbe capable, dans un grand jour, de faire la différence à elle toute seule ou presque. « Nous avons gagné, certes, mais n’oublions pas que nous avons gagné face à un adversaire diminué, ce qui doit nous inciter à rester humbles et lucides » , soulignait d’ailleurs Magali Magail.
« Les Cannoises ont évolué sans trois de leurs joueuses, mais elles restaient malgré tout dangereuses. Parce qu’elles n’avaient vraiment plus rien à perdre. Mais aussi parce que nous ne connaissions pas la pointue Julia Szczurowska et l’attaquante Katharina Holzer, très peu sollicitées en temps normal et qui cette fois ont beaucoup joué » , précise de son côté Léa Soldner. « Rien n’a été facile, même si nous l’avons emporté 3-0. Nous l’avons bien vu dans le deuxième set : nous nous sommes relâchées sur deux, trois points et nos adversaires en ont tout de suite profité pour revenir dans la course (Ndlr : de 20-15 à 23-24). »
Les Mulhousiennes ne se sont pas laissé faire. Elles avaient de toute façon frappé un grand coup dès le premier set, mené tambour battant et enlevé haut la main, prenant tout de suite l’ascendant sur des visiteuses qui ne sortiront plus la tête de l’eau. « Nous ne pouvions rêver meilleur scénario » , constate Magali Magail, « a fortiori dans un Palais des sports plein comme un œuf (Ndlr : près de 4000 spectateurs annoncés). »
« Toutes les filles avaient le “smile” »
Léa Soldner avait donc elle aussi toutes les raisons d’avoir un sourire jusqu’aux oreilles samedi soir. « Tout le monde était aux anges dans la salle, moi aussi ! Quand je suis entrée dans les vestiaires, après le match, toutes les filles avaient le “smile” et ça, ça fait un bien fou » , lâchait-elle avec un enthousiasme communicatif. La libéro avait en outre d’autres motifs de se réjouir, puisque ses coéquipières lui ont réservé une surprise. « Elles m’ont offert mon cadeau d’anniversaire, un joli sac à main et un soin pour le visage. La mode et la beauté, tout ce que j’aime ! Elles ont chanté aussi, c’était top. Mes copines qui sont là pour moi, ça me fait chaud au cœur. »
Pas de doute : Léa Soldner se souviendra longtemps de ses 23 ans, qu’elle a fêtés hier, profitant d’un repos dominical bienvenu avant de reprendre l’entraînement, aujourd’hui lundi, et de préparer le quart de finale retour de la Coupe de la CEV face à Busto Arsizio, jeudi (19 h 30) au Palais des sports.
Article signé Sandrine Pays