L’ALSACE du 11/12/2018 : Léandra de retour au bercail
La centrale Léandra Olinga-Andela a tout appris à l’Évreux VB, dont elle portait encore les couleurs en Ligue A féminine la saison passée et qu’elle retrouve ce soir (20 h) avec l’ASPTT Mulhouse à l’occasion des 8es de finale de la Coupe de France.
L’entrée en lice en Coupe de France de l’ASPTT Mulhouse, au stade des 8es de finale, ce soir (20 h) à Évreux, aura une saveur toute particulière pour Léandra Olinga-Andela. Car c’est à l’EVB, dont elle défendait encore les couleurs en Ligue A féminine en 2017-2018, qu’elle a tout appris. « J’étais en 6e lorsque j’ai découvert le volley, par le plus grand des hasards, via le collège. J’y ai tout de suite trouvé mon compte » , se souvient la Camerounaise née à Yaoundé, arrivée en Normandie, avec sa mère et sa petite sœur, alors qu’elle était âgée de 8 ans.
La joueuse progresse rapidement et fait ses premières apparitions en équipe une à tout juste 14 ans. « Je me souviens très bien de mon premier match avec les pros , s’enthousiasme-t-elle. C’était au Hainaut. J’étais sur la feuille de match, mais je n’avais pas imaginé un seul instant que j’allais entrer en jeu : j’ai été la première surprise quand l’entraîneur a fait appel à moi. J’étais le bébé du groupe et j’étais hyperstressée : j’avais peur de coûter des points à l’équipe, je ne voulais surtout pas faire de faute… Ç’a été une expérience de fou que je ne suis pas près d’oublier, qui m’a incité à persévérer. »
Depuis, l’eau a coulé sous les ponts et la centrale a atteint son objectif : prouver qu’elle a sa place au plus haut niveau malgré une interruption de plusieurs mois, en 2015-2016, en raison d’une rupture des ligaments croisés du genou droit. La saison passée, alors qu’elle venait de signer son premier contrat pro, elle s’est ainsi classée à la deuxième place des meilleures contreuses de la Ligue A féminine derrière l’Azérie Olena Hasanova.
« J’ai vraiment fait une bonne saison, parce que le club me faisait pleinement confiance, même si je savais que c’était la dernière à Évreux , commente l’intéressée. J’avais fait le tour de la question, je devais passer à autre chose, sortir de mon cocon et partir à l’aventure ! »
« Pressée de revoir les supporters »
Léandra Olinga-Andela, qui dans la foulée a trouvé son bonheur à l’ASPTT Mulhouse, avec laquelle elle s’est engagée pour deux saisons, est ravie de retrouver l’EVB. « C’est la première fois que j’y remets les pieds, j’ai hâte. Je suis pressée de revoir les supporters qui m’ont vue grandir et qui, je le sais, me portent dans leur cœur , lance-t-elle avec entrain. J’espère simplement qu’ils n’ont pas prévu de me faire une surprise quelconque, parce que je me connais, si c’est le cas, comme je suis très émotive, je vais pleurer comme une madeleine ! »
Si elle est à peu près certaine de verser l’une ou l’autre petite larme, la jeune femme de 21 ans sait aussi qu’elle ne fera aucun cadeau à son ancienne équipe. Celle-ci, reléguée en Élite Féminine pour raisons financières, a été fortement remaniée au cours de l’été et n’a qu’une idée en tête, retrouver la Ligue A féminine le plus vite possible. Actuellement 5e de la poule A, avec quatre victoires et cinq défaites au compteur, elle réalise un parcours en championnat pour l’instant un cran en dessous des attentes de Flavien Rigal, son nouvel entraîneur, qui vise les play-offs – réservés au trio de tête. « Nous abordons cette rencontre avec la faveur des pronostics et si nous faisons preuve de sérieux et de rigueur, nous devrions logiquement avoir le dessus » , note l’Alsacienne d’adoption, bien consciente qu’un faux pas est interdit ce soir. Car comme le rappelle Magali Magail, le coach d’une ASPTT Mulhouse leader de la Ligue A féminine : « La Coupe de France est le moyen le plus rapide de remporter un trophée puisqu’il suffit de gagner quatre matches pour y arriver. Cette compétition est donc un objectif majeur pour l’équipe. »
« Je vais rester concentrée tout le match , promet Léandra Olinga-Andela. Si je dois verser une petite larme, ce sera après le coup de sifflet final ! »
Article signé Sandrine Pays