L'Alsace du 11/12/14 : Il n’y avait rien à faire pour l’ASPTTM
Les volleyeuses mulhousiennes se sont inclinées en trois sets, hier soir face à Novara, en match aller des 16es de finale de la Challenge Cup. Il faudrait un miracle pour renverser la situation mercredi prochain au Palais des sports.
Il y a sept ans, à quelques jours près, l’ASPTT Mulhouse jouait son premier club italien en Coupe d’Europe. C’était déjà Novara… Hier, exception faite pour Armelle Faesch, le coach Magali Magail et l’ostéo Carlo Moroni, il n’y avait pas d’autres « survivants » de cette première. Pas même un cadre italien et encore moins le vétuste Hall des sports de l’époque remplacé, depuis six ans, par un Sporting Palace tout neuf. Tout beau, mais trop vaste pour les soirées de maigre assistance. Ce qui était le cas, hier soir, où le Piémont s’est davantage enthousiasmé pour l’AS Roma face à Manchester City que pour ses « guerriero » emmenées par la « regina del mondo », Kimberly Hill. C’est du moins ce que la banderole des supporters locaux, déployée en tribune, annonçait. Et sur le terrain, cela s’est vite confirmé…
L’Américaine, meilleure joueuse des derniers championnats du monde, n’a jamais été attrapée au filet. Pas plus que ses coéquipières… Le bilan comptable des contres gagnants du 1er set (7 blocks pour Novara et zéro pour l’ASPTTM) était le constat cruel, mais révélateur, de la supériorité locale. Pourtant, les Mulhousiennes ont contribué initialement au spectacle pour soutenir la comparaison avec les Italiennes jusqu’à 14-12. Orchestrées à la passe par Armelle Faesch, qui a usé avec succès de ses passes tendues, notamment à destination d’Alina Albu, les Mulhousiennes ont eu le mérite d’oser. Mais sans pouvoir contester les arguments frappants de la Croate Katarina Barun et de l’inévitable Kimberly Hill, auteurs d’une fin de manche impressionnante (25-15).
« Le plus énervant, c’est qu’elles ne donnent même pas l’impression de forcer »
Magali Magail changeait alors son fusil d’épaule et de passeuse. Avec Lauren Plum à la distribution, et Petya Tsekova en opposition, l’ASPTTM faisait illusion (7-9). Laura Partenio, Martina Guiggi et la jeune Cristina Chirichella étaient contraintes de s’arracher au filet face à une défense mulhousienne particulièrement vaillante. Avec le précieux concours du block, qui retrouvait un semblant d’efficacité avec cinq contres gagnants (Plum 1, Tsekova 1, Albu 1 et Trach 2), l’ASPTTM s’accrochait (16-13), mais sans parvenir à concrétiser ses efforts (25-18). « On subit dans tous les secteurs du jeu et on se fait tuer, avouait la libéro Marielle Bousquet. Le plus énervant, c’est qu’elles ne donnent même pas l’impression de forcer. Par contre, elles jouent intelligemment. Elles sont à une hauteur pas possible au filet et quand tu t’attends à un gros cachou, elles te déposent la balle loin devant ! »
Cette impuissance chronique des Mulhousiennes, dans les deuxièmes moitiés de set, était encore plus évidente dans la dernière manche. À 8-8, les doux rêveurs étaient en droit d’y croire… Mais rien qu’eux ! Laura Partenio prenait le service et Katarina Barun finissait le travail en attaque. En quatre échanges, la rencontre basculait définitivement (12-8). Et la suite ne fut qu’une formalité (25-11). « Novara, c’est de la Champion’s league, constatait amèrement Petya Tsekova. C’est une équipe qui sert bien, qui a un block énorme et qui n’a pas de point faible en défense ! »
Tatjana Bokan et Stéphanie Niemer, en principe les meilleures marqueuses mulhousiennes, mais qui se sont partagé neuf petits points hier soir, ne contrediront pas cette évidence !
Article signé Christian Entz