L'Alsace du 13/12/15 : Il leur a manqué le grain de folie
Pour le choc au sommet de la Ligue A féminine, à l’affiche hier après-midi à Paris, les volleyeuses de l’ASPTT Mulhouse n’ont pas été à la hauteur de l’événement et ont laissé le gain de la victoire (3-0) et le fauteuil de leader au Stade-Français/Saint-Cloud.
Les dirigeants parisiens avaient mis leur tenue de gala hier au Palais Charpentier. Cravate rose, pour faire honneur aux Mariannes locales héritières de l’illustre Stade-Français, clique pour le fond sonore, Taraflex au sol comme en Coupe d’Europe, et surtout caméras pour une retransmission en direct… Il n’en fallait pas davantage pour soigner le décor. En revanche, sur le terrain, il n’y a eu qu’une équipe à prétendre au prestigieux fauteuil de leader. Celle des Parisiennes qui a joué durant deux sets et demi à la perfection pour finir en roue libre.
Un vilain complexe
En restant sur quatre défaites consécutives face au Stade-Français/Saint-Cloud, l’ASPTT Mulhouse a probablement accusé un vilain complexe. Et comme en face, les Parisiennes tenaient le bras de fer comme un pilier au comptoir, les Mulhousiennes se sont trop vite agacées. Sur l’ensemble du match, elles n’ont d’ailleurs mené qu’en de très rares occasions, au début des 2e et 3e sets. Ainsi, après six égalités successives, l’ASPTTM a concédé le premier break sur un ace de Nina Coolman (8-6). C’est toutefois à 15-14 que les Mulhousiennes craquaient face à une Alexandra Dascalu particulièrement efficace (19-15). Absentes au block, les Postières avaient toutefois le mérite de s’accrocher (21-20). C’est là que résident leurs seuls regrets… Malgré un déchet de sept points à déplorer dans les seuls registres du service et de la réception, elles étaient toujours dans le coup mais au bord de la rupture. Ce qui allait se confirmer dans les échanges suivants (25-20).
Le premier block mulhousien, œuvre de Yulia Ferulik à 4-4 au 2e set, amorçait un semblant de révolte. Cela d’autant qu’Alina Albu en rajoutait un de plus (6-6). Il n’y en aura malheureusement que cinq à l’actif de l’ASPTTM sur l’ensemble du match. À partir de là, il était impensable de lutter à armes égales. « Quand on n’arrive pas à mettre notre système block-défense en place, il est difficile d’exister », reconnaîtra plus tard le coach Magali Magail. Comme au set initial, les Mulhousiennes faisaient illusion (8-10), s’accrochaient tant bien que mal (14-14) et sombraient pour finir (20-16, 25-16) face à la paire Dascalu-Fiesoli qui a dominé au filet.
L’entrée en jeu d’Astrid Souply et d’Olga Trach, à l’entame du 3e set, ne changeait rien à la donne. L’ASPTTM rivalisait avec son adversaire (13-13), mais ne parvenait pas à le contenir au moment de la décision (17-14, 20-15). Et malgré un ultime sursaut d’orgueil, sous l’impulsion de Bojana Markovic au service (23-17, 23-21), les Mulhousiennes ne pouvaient que constater les dégâts (25-21). « En servant mal, on s’est rendu les choses très difficiles » , confiait la capitaine Alina Albu, au diapason de son entraîneur.
« Nous n’avons pas été assez patientes »
« On donne trop de points dans un match de cette importance , confirme Magali Magail. Et, une fois de plus, nous n’avons pas été assez patientes. Quand on n’arrive pas à imposer notre autorité au filet, on s’agace… Après, au service, on a laissé les réceptionneuses parisiennes dans leur zone de confort. » Et ça, ça ne pardonne pas !
Article signé l’envoyé spécial Christian Entz.