L'Alsace du 15/01/2016 : Comme au bon vieux temps
Le match Cannes-ASPTT Mulhouse, à l’affiche ce soir à 20 h au Palais des Victoires, opposera les deux leaders du moment de la Ligue A féminine. Le match s’annonce d’autant plus explosif que Cannes vient de sortir un joker de sa manche.
Autant l’ASPTTM a agréablement surpris par son début de saison (8 victoires en 9 matches), autant Cannes a raté son départ en concédant deux surprenantes défaites (à Saint-Raphaël 3-2 et à Nantes 3-0). Mais ça, c’était l’an dernier !
Marina Akulova qualifiée en dernière minute
Pour Noël, le RC Cannes s’est offert une nouvelle passeuse qui prendra le relais de l’Italienne Letizia Camera dont les prestations n’ont pas donné satisfaction aux dirigeants cannois. Et pas n’importe quelle passeuse puisqu’il s’agit de Marina Akulova (30 ans, 1,81m), championne du monde avec la Russie en 2006, qui a joué ces dernières saisons à Omsk (de 2008 à 2012) et au Dinamo de Moscou (depuis 2012).
Le règlement des précédentes saisons n’aurait permis à cette recrue du mercato d’hiver de débuter le championnat de France qu’à partir des matches retour. Et c’est avec cette certitude que Magali Magail a d’ailleurs préparé le match des Mulhousiennes face à Cannes. Mais, hier, l’instance paritaire de qualification a validé la qualification de la Russe au grand dam des dirigeants mulhousiens. « Pour un match de cette importance, pareille décision fausse le championnat » regrettait Magali Magail. « Avec le mercato d’hiver, les joueurs sont qualifiés pour une période immédiate sans qu’il y ait lieu d’attendre les matches retour comme c’était le cas par le passé » explique, au nom de la Ligue nationale (LNV), Alain Debès l’attaché de direction en charge des compétitions.
Toujours est-il que la présence d’Akulova, qui pourrait également précéder le renfort d’une attaquante pour remplacer Marika Bianchini (transférée à Piacenza), a apporté une forme de sérénité aux Cannoises si l’on en juge par leur victoire sans appel (25-12, 25-21, 25-22) enregistrée mardi dernier, à Paris, face au Stade Français/Saint-Cloud.
« Cette saison, on est parti de zéro ! »
« On a passé les trois premiers mois du championnat à travailler pour arriver au niveau qui doit être le nôtre pour les matches importants qui nous attendent, explique Deborah Ortschitt (28 ans), la libéro du RC Cannes et de l’équipe de France, native de Petit-Landau. Je pense que, désormais, le groupe a pris conscience de son potentiel. Ce qui nous a permis de jouer avec beaucoup de confiance, malgré l’enjeu, à Paris. En ce qui me concerne, je n’ai jamais été inquiète. Même quand nous avons perdu ces deux matches en championnat. À Saint-Raphaël, on mène deux sets à rien et on ne doit jamais perdre. Et à Nantes, on est largement devant au 1er set (22-17) avant de le laisser filer (24-26). Si on le gagne, ça change tout. Au lieu de ça, porté par 3700 spectateurs, Nantes s’est senti pousser des ailes ! Très sincèrement, je m’attendais à cette situation. Cette saison, on est partie de zéro ! Avant, à Cannes, il y avait toujours l’une ou l’autre star sur laquelle l’équipe pouvait s’appuyer. Ce qui n’est plus le cas, aujourd’hui. Les Lazic, Dimitrova, Delros ou Camera sont de très jeunes joueuses encore en phase de travail. Mais elles progressent, à l’image du groupe, et cela a été confirmé à Paris ».
L’ASPTTM, qui vit aujourd’hui sa 27e journée de leader, est consciente que la situation s’avère délicate même si le groupe est annoncé au grand complet. Ce qui n’empêche pas Magali Magail d’afficher une foi susceptible de renverser la montagne : « Cannes est un match comme un autre… Un match à gagner comme celui de Béziers qui nous attend mardi ! »
Article signé Christian Entz