L'Alsace du 15/03/15 : Une addition très salée pour l'ASPTT Mulhouse
Les championnes de France cannoises ont signé un succès sans appel aux dépens des Mulhousiennes (3-0), hier soir au Palais des sports. Volontaires en début de match, les Haut-Rhinoises ont perdu trop vite l’indispensable engagement pour chahuter Cannes.
La détermination affichée d’entrée par l’ASPTTM était belle à voir, hier soir face à Cannes. Nul doute qu’avec pareille présence au soutien et en défense, les Mulhousiennes n’en seraient pas à trembler pour leur avenir européen. Mais cela n’allait durer que quelques points… Et si l’ASPTTM n’a pas sombré dans ses travers et maladresses, son jeu a été bien trop naïf (8 attaques gagnantes sur 34 au 1er set) pour déstabiliser le solide ensemble azuréen.
Finale de la Coupe de France (samedi prochain) oblige, Yan Fang a laissé au repos Victoria Ravva, la Japonaise Yukiko Ebata et la Serbe Sanja Bursac. Ce qui n’a pas empêché Cannes de dominer les Mulhousiennes avec les puissantes Logan Tom, Nneka Onyejekwe, Juliann Faucette, bien orchestrées à la passe par Mareen Apitz, et Deborah Ortschitt intraitable sur la ligne arrière. Après un round d’observation où l’ASPTTM, emmenée par Tanja Bokan, a soutenu la comparaison jusqu’à 7-7, il a suffi que les gros bras cannois se réveillent pour que la situation se décante (7-11, 10-15). Ces cinq points, les Mulhousiennes n’ont plus été en mesure de les combler. À 17-23, Magali Magail procédait à son double changement de joueuses pour solliciter Lauren Plum à la passe et la jeune Lara Davidovic. Et sur l’échange suivant, la jeune espoir (17 ans) s’offrait le block gagnant, en un contre un, sur Juliann Faucette (19-23). Un point anecdotique mais qui sera aussi le dernier de l’ASPTTM dans ce set initial (19-25).
Cannes joue au chat et à la souris
En maîtrisant tous les compartiments du jeu, Cannes a bénéficié d’une marge de sécurité que les Mulhousiennes ont trop rarement donné l’impression de pouvoir combler. D’ailleurs, la deuxième manche, bien entamée par Maret Grothues et Carly Wopat (0-4), était assez symbolique du scénario proposé. Les Cannoises ont joué au chat et à la souris, gérant les débats à leur guise. Quand Logan Tom a enfoncé le clou au service (de 4-8 à 4-11), la cause azuréenne était entendue. C’était d’ailleurs bien dommage puisque l’ASPTTM allait faire illusion en attaque, notamment avec Stéphanie Niemer (5/9) et Tanja Bokan (5/11), pour revenir à trois points (17-20).
Mais voilà, Cannes reste Cannes… Un Cannes qui a battu le Vakifbank, à Istanbul, et qui figure toujours dans le top 10 de la Ligue des champions. Le sursaut d’orgueil des championnes de France (de 18-21 à 18-24) s’avérait fatal avant même la conclusion de Carly Wopat (19-25).
Malheureusement pour le public, venu nombreux en cette soirée, il s’agissait là du meilleur de l’ASPTTM qui souffrait dans un troisième set à sens unique (5-14, 6-18, 8-20). À 10-23, la jeune Romane Ruiz, sacrée MVP du tournoi cadettes de Rixheim l’an dernier, faisait ses premiers pas avec le six cannois en prenant le service qu’elle n’allait plus quitter (10-25). L’addition était pour le moins salée…
À l’inverse de Yan Fang ravi, qui saluait « la concentration constante » dont ont fait preuve les Cannoises, Magali Magail ruminait sa colère sur le banc de touche. « Contre Cannes, on doit afficher un engagement total… Ce qui n’a pas été le cas chez nous ! »
Article signé Christian Entz.