L'Alsace du 17/04/15 : ASPTTM : le grand chambardement
Au lendemain de la défaite 0-3 des volleyeuses mulhousiennes face au Stade-Français/Saint-Cloud, qui a soldé la saison de l’ASPTTM, l’heure est au bilan. Les changements s’annoncent forcément nombreux, avec un probable retour à un groupe à l’identité plus régionale.
Il y a des conjonctures qui ne laissent guère de choix. Officiellement, rien ne filtre du club postier, mais il est évident qu’un grand chambardement s’annonce. Le dernier match raté, mercredi, face aux Parisiennes, laissera le souvenir d’une équipe sans âme. Et pourtant, c’est la même qui pointait encore à la 4e place il y a trois mois avant de connaître une suite catastrophique, plombée par les blessures d’Alina Albu et Petya Tsekova. De cette équipe, il n’y a qu’Alina Albu qui soit encore sous contrat pour la saison prochaine. Pour le reste, les changements seront forcément nombreux.
L’ASPTTM ne pourra pas retenir Tanja Bokan
Armelle Faesch a profité de cette dernière soirée au Palais pour tirer sa révérence et mettre un terme à sa carrière. D’autres départ s’ajouteront à celui de la capitaine et passeuse, puisqu’il est acquis que toutes n’ont pas donné satisfaction… Quant à Tanja Bokan, la deuxième meilleure marqueuse du championnat trop souvent esseulée pour tenir l’équipe à bout de bras, son avenir semble de toute évidence s’écrire ailleurs, car l’ASPTTM ne pourra pas la retenir financièrement.
La non qualification en Coupe d’Europe se traduira par une perte de quelque 120 000 euros pour le club postier, entre les différentes subventions de la Région, du département et de la Ville perçues à ce titre. Un manque à gagner qui représente le salaire, les charges et les frais – notamment de logement – de deux joueuses titulaires du six de base, qui ne seront pas remplacées. Or, l’effectif était déjà trop peu fourni cette saison pour pallier aux blessées et il ne pourra pas l’être davantage à la rentrée.
Il y a des phrases, anodines dans le contexte d’une réception d’après-match, qui en disent en long sur la situation de l’ASPTTM : « Cela fait deux ans qu’on s’est lancé dans la course à l’armement et on voit le résultat » , a avoué Arnaud Behrend, le directeur administratif et commercial du club, qui a annoncé en début d’année son désir de quitter le club postier.
Un discours que confirme le président : « On ne peut pas se cacher derrière le petit doigt , confie Daniel Braun. Nous avions le deuxième budget de la Ligue A et nous terminons 6e pour la deuxième année de suite. Je ne peux pas l’accepter. Nous avons un virage à prendre et il nous faut écrire une nouvelle histoire. Peut-être en recrutant des joueuses qui s’impliquent davantage dans l’équipe. Nous n’avons pas attendu ce dernier match pour penser à un nouveau projet qui devrait rendre à l’ASPTTM l’identité régionale qui a fait sa réputation par le passé avec les Ortschitt, Bauer, Faesch, Rybaczewski. Nous en saurons plus après les différents entretiens que je vais avoir avec les joueuses à partir de la semaine prochaine. Mais il est évident que nous allons construire un groupe avec nos jeunes les plus prometteurs, tels Davidovic, Hanquiez ou Léa Soldner sur qui on compte beaucoup ».
L’idée est d’autant plus judicieuse que le club postier voudra continuer l’aventure avec Magali Magail en tant que coach. Or, l’essentiel du palmarès de cette dernière, notamment les glorieuses saisons de 2006 à 2013, a été établi avec la complicité de Térésa Worek, qui fait défaut aujourd’hui.
Par rapport à leurs qualités respectives, Magali Magail et son frère Christophe ont probablement plus à apporter dans le domaine de la formation. Il reste désormais à convaincre tous les acteurs du volley féminin en Alsace de pousser dans le même sens. « Quand je vois tout ce que l’Alsace fournit aux sélections nationales, je me dis qu’il y a de quoi faire » , conclut Magali Magail. Le chantier n’en reste pas moins énorme !
Article signé Christian Entz.