L’ALSACE DU 18/03/2019 : ASPTT Mulhouse : Ciara Michel ne fait plus de cadeau
Les joueuses de l’ASPTT Mulhouse, à l’instar de la centrale Ciara Michel, ont fait ce qu’il fallait pour faire respecter la hiérarchie face à France Avenir 2024, samedi soir au Palais des sports (3-0).
Les joueuses de l’ASPTT Mulhouse, leaders de la Ligue A féminine, ont fait respecter la hiérarchie, samedi soir au Palais des sports, face aux jeunes pousses de France Avenir 2024, qui pointent à la dernière place du classement (25-9, 25-19, 25-11). Hormis quelques minutes de flottement à la fin du deuxième set (de 22-10 à 25-19), elles n’ont jamais relâché leur vigilance et ont fait ce que Magali Magail, leur entraîneur, attendait d’elles. « Un match comme celui-ci a tout d’un match piège parce qu’on ne ressent a priori aucune pression » , souligne Ciara Michel. « Or nos adversaires, aussi jeunes et inexpérimentées soient-elles, sont des professionnelles et s’entraînent tous les jours, comme nous. Nous les avons battues parce que nous sommes restées concentrées du début à la fin, mais elles n’ont pas été ridicules pour autant. »
Comme ses coéquipières, la grande centrale a fait preuve d’engagement et d’agressivité tout au long de la partie (8 points, 7 attaques gagnantes sur 7, 2 blocs). Et elle était en toute logique plutôt satisfaite au moment de retourner aux vestiaires, alors que son équipe venait de faire tomber une 19e victoire dans son escarcelle. « Dans le deuxième set, nous avons laissé un peu d’espace à nos adversaires – je ne sais pas pourquoi, c’est le sport, tout simplement – et elles en ont profité. Mais nous avons serré la vis dans le troisième set et nous ne leur avons laissé aucune chance. »
Ciara Michel a mis un point d’honneur à terminer le match sur les chapeaux de roue. À ses yeux, c’était indispensable. Parce qu’elle a encore en tête la défaite concédée il y a 15 jours au Palais des sports face à Nantes en demi-finale de la Coupe de France (1-3).
« Tu donnes la main, on te prend le bras »
« Nous étions meilleures que les Nantaises, j’en suis convaincue, mais nous avons perdu parce que nous n’avons pas été assez intransigeantes : elles n’auraient jamais gagné si nous ne leur avions pas fait autant de cadeaux » , lâche-t-elle en montrant de la main gauche son poignet droit puis son épaule droite pour souligner ses propos. « Tu donnes la main, on te prend le bras » , explique-t-elle avec un léger agacement. « Je vais garder ce match à l’esprit jusqu’à la fin des play-offs. Je peux accepter ce qu’il s’est passé, mais je ne peux pas l’oublier. L’expérience a été instructive, elle va nous servir : il est hors de question de revivre un tel scénario. »
La Britannique a donc été impitoyable face aux filles de France Avenir 2024, qui ont concédé là leur 19edéfaite en 20 matches. Même si elle compatit à leur sort, ayant elle-même vécu, quoique dans un contexte différent, une situation similaire. « J’ai fait partie de l’équipe de Grande-Bretagne qualifiée – d’office – pour les Jeux Olympiques de Londres en 2012 » , explique celle qui évoluait alors en Allemagne, à Alemannia Aachen. « Je comprends donc ce que l’on peut ressentir lorsqu’on joue dans une équipe qui appartient aux derniers de la classe : lors des JO, nous n’avons gagné qu’un seul de nos cinq matches, face à l’Algérie, ce qui constituait déjà une belle performance pour nous qui n’avons pas de culture volley… »
Samedi soir, Ciara Michel est rentrée chez elle le sourire aux lèvres et avec le sentiment du devoir accompli. Avec la certitude, aussi, que l’ASPTT Mulhouse saura éviter les pièges qui pourraient encore parsemer la route censée la mener à un deuxième titre de championne de France.
Article signé Sandrine Pays