L’ALSACE DU 18/04/2019 : Markovic, joker de luxe
À l’instar de Bojana Markovic, qui effectuait là son retour à la compétition, les joueuses issues du banc ont activement participé à la victoire de l’ASPTT Mulhouse, mardi soir au Palais des sports face à Saint-Raphaël, à l’occasion de la 25e journée de Ligue A féminine (3-0).
Magali Magail, le coach de l’ASPTT Mulhouse, sait qu’elle peut compter sur les remplaçantes, capables de faire la différence au même titre que les titulaires. Elle en a encore eu la preuve mardi soir au Palais des sports face à Saint-Raphaël (25-11, 25-20, 25-23) à l’occasion d’un match sans enjeu qu’elle a mis à profit pour effectuer toute une série de tests, n’hésitant pas, comme elle le dit elle-même, à sortir certaines de ses protégées de leur zone de confort. « Toutes les filles doivent être prêtes pour les play-offs » , martèle l’intéressée, qui a davantage sollicité certaines joueuses, comme Bojana Markovic.
La réceptionneuse/attaquante serbe, victime d’une thrombose du bras droit et opérée à deux reprises, absente des terrains de fin décembre à fin mars, n’avait plus disputé la moindre rencontre depuis celle face à Mougins, juste avant Noël, son apparition durant quelques minutes à Mougins il y a un peu plus de trois semaines restant anecdotique. « C’est la première fois de ma carrière que je suis blessée » , souligne la jeune femme. « Revenir à la compétition après une absence aussi longue n’est pas facile. »
« J’étais prête »
La capitaine de l’ASPTT a été la première surprise lorsqu’elle a compris qu’elle était intégrée au six de départ. « Je ne m’attendais pas à jouer d’entrée de jeu. Mais j’étais prête » , remarque celle qui a finalement disputé les premier et troisième sets dans leur intégralité alors qu’elle n’avait pas pris part aux trois précédentes confrontations (face à Voléro Le Cannet, à Nantes et face à Paris Saint-Cloud). « J’étais très contente, parce que j’avais hâte de retrouver le terrain, mais j’étais aussi très stressée, parce que j’avais peur de ne pas être à la hauteur. Heureusement pour moi, j’ai pu puiser dans l’énergie positive de mes coéquipières, celle-là même qui nous sert de carburant et nous permet d’avancer. »
« Bobby » n’avait qu’une idée en tête, faire preuve de constance. Créditée de cinq points en attaque, de deux blocs gagnants et d’un ace, elle s’en est plutôt bien sortie, même si elle n’était pas entièrement satisfaite d’elle-même. « Je n’ai pas encore retrouvé mon meilleur niveau. Je suis convaincue que je peux faire mieux. » « Les autres joueuses sont là. Moi, je suis ici » , poursuit-elle en levant puis en abaissant la main droite. « Mais je suis plus fraîche qu’elles » , glisse-t-elle dans un grand sourire. « Je suis un joker ! »
La joueuse de 28 ans, qui analyse sa prestation avec lucidité, sans fausse modestie, estime par ailleurs que les Raphaëloises, victorieuses il y a un peu plus d’un mois de la première Coupe de France de leur histoire, n’étaient pas au mieux de leur forme. « Je ne sais pas si c’est parce qu’elles évoluent désormais sans Natalia Valentin, leur passeuse numéro 1 (Ndlr : repartie dans son pays natal, Porto Rico, il y a trois semaines et remplacée par la Britannique Megan Viggars) , ou si c’est parce qu’elles étaient dans un mauvais jour, mais je ne les ai pas trouvées exceptionnelles. En fait, elles n’ont pas bien joué. Peut-être aussi parce qu’elles sont tombées sur des adversaires qui, elles, ont pour le coup très bien joué ! »
« Une attitude exemplaire »
Les Mulhousiennes n’ont en effet laissé aucune chance aux visiteuses, affichant « une attitude exemplaire de combativité » aux dires mêmes de Magali Magail, ravie de voir ses troupes s’appuyer sur leurs points forts, le service et le bloc-défense, pour dominer les débats. « Les filles n’ont pas baissé la garde alors que ce match était sans enjeu. Elles n’ont pas perdu leur temps, elles ont rendu une copie de qualité » , se réjouit le coach postier alors que les play-offs se profilent à l’horizon – les quarts de finale auront lieu la semaine prochaine après la 26e et dernière journée de Ligue A féminine, samedi (20 h) à Venelles.
« Nous n’avons pas encore la tête aux play-offs, si ce n’est durant les entraînements » , assure Bojana Markovic. « Dans l’immédiat, nous devons nous imposer à Venelles. Où j’espère apporter à nouveau ma pierre à l’édifice. »
Article signé Sandrine Pays